(Tirs croisés) Vivre-ensemble – Le dépassement du multiculturalisme : un défi pour les Mauriciens

Si le multiculturalisme est « de loin préférable à l’affrontement, nous ne pouvons plus nous en contenter », fait ressortir le père Philippe Goupille, président du Conseil des religions (CdR).

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Dans le sillage de la Journée mondiale des Religions célébrée le 15 janvier dernier, l’occasion nous est donnée de faire le point sur le vivre-ensemble mauricien.

À quel point sommes-nous capables de cohabiter harmonieusement ? À quel point respectons-nous les diversités et à quel point favorisons-nous l’inclusion ? Le père Goupille observe qu’alors que l’île fêtera bientôt ses 55 ans d’indépendance, « notre pays a toujours du mal à passer à une étape supérieure, celle de l’interculturalité ».

L’interculturalité, dit-il, « nous demande d’entrer vraiment en dialogue avec les autres cultures, d’essayer de mieux les comprendre pour mieux les apprécier ». Or, note-t-il, nous parlons encore de pays arc-en-ciel, qui a une connotation de l’éphémère. « Il est bien de respecter chaque couleur de l’arc-en-ciel mais arrive un moment où il faut bâtir l’harmonie sociale sur des fondements plus solides et plus permanents. »

Le prêtre est catégorique : « Le respect de l’autre ne suffit pas, il faut faire un effort pour le connaître en profondeur. »

Bashir Nuckchady, secrétaire du CdR, reconnaît que le danger du dérapage est une réalité. « Même si nous le cachons hypocritement, il existe un communautarisme dans une large mesure à Maurice. La question est de savoir comment, face à ce danger, la nouvelle génération s’y prendra pour maintenir la paix et la richesse culturelle de l’île. »
Maurice étant une nation religieusement diversifiée et un peuple multiculturel, avec 15 religions différentes, note-t-il, le dialogue interreligieux devient plus que nécessaire.

« Lorsque les gens de différentes religions vivent ensemble sans se comprendre, leur instinct de survie transforme tout en dispute, engendrant une société chaotique. » Pour lui, le principe du dialogue interreligieux est que chaque partie comprenne la position de l’autre. « Le dialogue interreligieux ouvre les esprits, réduit les préjugés, décourage le recours à la violence. Il faut chercher des terrains communs en tant qu’humains et en tant que croyants. »

Amita Boulauky, ancienne étudiante du cours Peace and Interfaith Studies à l’université de Maurice et collaboratrice du CdR, est, elle, d’avis que « nos citoyens se côtoient harmonieusement et c’est ce qui fait notre force ». Même si cette force « peut être fragilisée quand il y a des gains personnels, politiques ou autres en question », elle estime que l’entente entre Mauriciens qui ne partagent pas la même fois « doit ainsi être constamment nourrie par les chefs religieux et des activités interreligieuses ». Elle demeure optimiste quant au maintien des valeurs des Mauriciens. « Toutes les religions prêchent l’amour, la paix, l’harmonie et le respect. La cohésion nationale et la paix sociale doivent rester notre priorité. On peut faire de nos différences notre force. C’est une force de vivre parmi plusieurs cultures et non une faiblesse. »


PHILIPPE GOUPILLE (PRÉSIDENT DU CDR) : « Le respect de l’autre ne suffit pas »

La Journée mondiale des Religions a été célébrée le 15 janvier. Dans un pays pluriculturel comme le nôtre, cette journée vient nous rappeler l’importance du vivre-ensemble. Si les Mauriciens sont souvent flattés pour leur capacité naturelle à se côtoyer harmonieusement, est-ce une valeur acquise ou une qui demande d’être constamment cultivée ?
Le Conseil des religions, en collaboration avec l’Institut Cardinal Jean Margéot (ICJM), a célébré la Journée mondiale des Religions le lundi 16 janvier dans les locaux de l’ICJM. Nous sommes partis du constat que notre pays a hérité du colonialisme britannique, d’un mode de vie que nous appelons la « multiculturalité ».

En effet, il ne faut pas oublier que l’Empire britannique était présent quasiment sur tout le globe. Pour pouvoir gouverner des pays de cultures si différentes, nos colonisateurs avaient favorisé la « multiculturalité », c’est-à-dire, pour faire bref, une politique qui était d’encourager chaque culture à se développer et à coexister. D’où l’adage bien connu : « divide and rule ». Nous avons constaté que depuis bientôt 55 ans d’indépendance, notre pays a toujours du mal à passer à une étape supérieure, celle de l’« interculturalité ».

L’interculturalité nous demande d’entrer vraiment en dialogue avec les autres cultures, d’essayer de mieux les comprendre pour mieux les apprécier.
Dans son livre L’Interculturel ou la Guerre publié en 2005 et préfacé par le Prix Nobel J.M.G. Le Clézio, l’auteur Issa Asgarally nous dit que, plus que jamais, cette question est urgente, inévitable. Je suis heureux de constater que lors de notre rencontre à l’ICJM il y a unanimité chez tous les participants pour que nous fassions un effort, surtout au niveau de l’éducation, pour promouvoir l’interculturalité. Nous avons même évoqué la possibilité d’une nouvelle manière de fêter l’indépendance de notre pays.

La paix qui existe parmi les Mauriciens de diverses religions et groupes ethniques est-elle, à votre avis, authentique ? S’apprécient-ils vraiment ?
Là encore, je fais référence aux recherches du professeur Asgarally. Il nous rappelle que, dans des pays pluriethniques comme Maurice, colonisés pendant des siècles, le multiculturalisme est un acquis. Nous reconnaissons que c’est une grande réalisation que d’avoir préservé les cultures des pays de peuplement. Dans ce sens, le multiculturalisme est de loin préférable à l’affrontement ethnique, à la guerre civile. Mais nous ne pouvons plus nous en contenter.
Comme nous le dit si bien le professeur Asgarally « le risque du multiculturalisme est de mettre les gens dans des boîtes et d’ethniciser notre vision de la société ». Et il ajoute : « Le champ est alors libre pour que les fanatiques de tout poil imposent des identités meurtrières. Nous avons vu dans l’histoire de notre pays en 1968 et plus tard en 1999 à quel point notre harmonie sociale est fragile. » Plus loin, l’auteur dit : « Lorsque nous voyons la société en termes de communautés avec des chefs dûment accrédités, des sentiments d’injustice et de frustrations peuvent vite devenir des catalyseurs d’une explosion sociale. »

Diriez-vous donc que la paix interreligieuse dans le pays demeure fragile, pouvant voler en éclats au moindre faux pas, au moindre mot fanatique d’un groupe religieux envers l’autre ?
Nous entendons souvent dire que l’île Maurice est un « pays arc-en-ciel » en oubliant que l’arc-en-ciel est, par sa nature même, éphémère. Il est bien de respecter chaque couleur de l’arc-en-ciel mais arrive un moment où il faut bâtir l’harmonie sociale sur des fondements plus solides et plus permanents.

Quelle est l’importance du dialogue interreligieux dans une nation comme la nôtre ?
Je vous ai dit que le respect de l’autre ne suffit pas, il faut faire un effort pour le connaître en profondeur. J’ai vécu pendant 25 ans comme prêtre catholique dans le village de Grand-Baie et j’ai observé le comportement des enfants de ce village, de différentes religions, et qui allaient souvent à la même école. Ils passaient devant l’église, devant la mosquée ou devant le temple hindou mais n’y étaient jamais rentrés. Un jour, nous avons proposé une visite des différents édifices religieux avec questions et réponses dans chaque lieu. C’était une bonne manière de permettre à notre jeunesse de sortir de leurs préjugés acquis contre les autres ethnies et les autres religions.
C’est pourquoi le Conseil des religions a commencé une présentation des différentes religions dans certaines écoles primaires et collèges qui acceptent de vivre cette nouvelle expérience. Nous avons même édité un manuel, Les Religions à l’île Maurice, avec la collaboration d’une pédagogue de La Réunion, Fabienne Jonca.

Qu’est-ce que les religions nous disent du dialogue interreligieux ?
C’était justement le thème de notre rencontre à l’occasion de la Journée mondiale des Religions à l’ICJM. Les six intervenants représentant l’hindouisme avec sa variante tamoule, le bouddhisme, le christianisme, l’islam et la foi bahaï nous ont permis de voir à quel point nos Écritures sacrées nous encouragent à entrer en dialogue.
Là, nous touchons à un domaine extrêmement important : celui de l’intertextualité, c’est-à-dire la lecture comparative des Écritures sacrées. Je salue ici le travail du Dr Jonathan Ravat, qui en a fait le sujet de sa thèse et qui continue d’approfondir ce thème. Si nous nous appliquons vraiment à étudier les Écritures des autres religions, nous allons bien vite être émerveillés par ce que le Concile Vatican II dans l’Église catholique a appelé les « semences de Vérité ». Il nous a fallu un bien long cheminement pour en arriver là !


BASHIR NUCKCHADY (SECRÉTAIRE DU CDR) : « Le danger du dérapage est une réalité »

La Journée mondiale des Religions a été célébrée le 15 janvier. Dans un pays pluriculturel comme le nôtre, cette journée vient nous rappeler l’importance accrue du vivre-ensemble. Si les Mauriciens sont souvent flattés pour leur capacité naturelle à se côtoyer harmonieusement, est-ce une valeur acquise ou une qui demande d’être constamment cultivée ?
C’est vrai que Maurice est la nation la plus pacifique d’Afrique et fait partie des nations multiculturelles les plus pacifiques de la planète. On prend toujours l’exemple de Maurice pour identifier les facteurs qui ont pu aider à construire et à maintenir ce bon « vivre-ensemble » entre groupes ethniques différents.
Bien que de nombreux Mauriciens soient fiers d’être considérés comme pacifiques et s’efforcent de maintenir cette paix et de lutter contre l’injustice, beaucoup semblent également orientés vers l’évitement des actions passées qui ont conduit à la violence en 1968 et aux troubles de 1999. Ceux qui ont connu ces cas précédents de violence entre les communautés font tous pour éviter une montée de tensions ou un conflit qui pourrait contribuer à détruire la paix.
De fait, il faut constamment cultiver l’importance de transmettre des connaissances, des valeurs et des histoires qui favorisent la paix et d’apprendre de nos aînés des connaissances liées à la paix, à la justice et la sagesse, par le biais de la tradition orale et du partage d’histoires avec les enfants afin de promouvoir le « vivre ensemble ». La promotion de la non-violence reste une valeur centrale pour beaucoup de Mauriciens.

Cette paix qui existe parmi les Mauriciens de diverses religions et groupes ethniques est-elle authentique ?
Il faut reconnaître que la majorité des Mauriciens sont des citoyens respectueux des lois et ont une profonde fierté pour la diversité du pays et l’ensemble des normes qui contribuent à soutenir ce multiculturalisme. Grandir dans une société́ marquée par la diversité aide à développer un ensemble de valeurs et de compétences nécessaires pour le vivre-ensemble et le respect des autres malgré́ les différences. Ces valeurs peuvent être maintenues grâce à̀ une éducation multiculturelle et des lois protectrices.
Cependant, le danger du dérapage est une réalité. Même si nous le cachons hypocritement, il existe un communautarisme dans une large mesure à Maurice. La question est de savoir comment, face à ce danger, la nouvelle génération s’y prendra pour maintenir la paix et la richesse culturelle de l’île.

La paix interreligieuse dans le pays demeure donc fragile, pouvant voler en éclats au moindre faux pas d’un groupe religieux envers l’autre ?
Un regard sur la société nous fait constater qu’il y a de plus en plus d’écart croissant entre les riches et les pauvres, ce qui apporte une forme croissante d’inégalité structurelle. Avec l’évolution rapide de la société et de l’économie, certains groupes religieux se sentent marginalisés et exclus. C’est vrai que cette paix que nous voyons peut voler en éclats à moins que le problème d’inégalité croissante ne soit réglé au plus vite.

Dans une conférence organisée par l’ICJM dans le contexte de cette Journée mondiale, il a été question entre autres de : “comment dialoguer en vérité quand on ethnicise tout”. Votre point de vue à ce sujet ?
Le but du dialogue interreligieux est de développer une compréhension des autres religions et de promouvoir le pluralisme religieux. Cependant, pour avoir des résultats tangibles, il faut respecter certains paramètres : être disposé à écouter l’autre partie ouvertement et attentivement car le dialogue interreligieux veut que chaque partie comprenne la position de l’autre aussi précisément que possible. Un tel dialogue n’est pas un débat dont le seul but est de vaincre l’autre partie.
Par ailleurs, il s’agit de montrer le respect et la tolérance envers les autres en tout temps. Respectez les croyances des autres comme vous vous attendez à ce qu’ils respectent les vôtres. Il faut éviter à tout prix de faire de la plaisanterie autour de la religion ou de la croyance de l’autre.
Il faut chercher des terrains d’entente en tant qu’humains et en tant que croyants. Toutes les préoccupations du monde contemporain, y compris le changement climatique, la corruption, la décadence morale, la cherté de la vie, la pauvreté et d’innombrables autres questions, sont des préoccupations communes de toutes les communautés de foi. Accordez une attention particulière à l’objectif commun de toutes les croyances. Collaborez en tant que communautés de foi pour laisser à nos enfants un monde meilleur rempli d’amour.

Quelle est l’importance du dialogue interreligieux dans une nation comme la nôtre ?
Maurice étant une nation religieusement diversifiée et un peuple multiculturel, avec 15 différentes religions, le dialogue interreligieux devient plus que nécessaire. Lorsque les gens de différentes religions vivent ensemble sans se comprendre, leur instinct de survie transforme tout en dispute, engendrant une société chaotique.
De plus le dialogue interreligieux ouvre les esprits, réduit les préjugés, décourage le recours à̀ la violence, encourage l’évitement des conflits, la maîtrise de soi et la retenue pour maintenir la paix.

Qu’est-ce que les religions nous disent du dialogue interreligieux ?
Le véritable message de toutes les religions est la paix, l’harmonie et la compassion. Donc, promouvoir le dialogue interreligieux est la seule voie à suivre pour une meilleure compréhension entre les différentes religions.
Le dialogue accroît l’acceptation mutuelle. Il n’y aura pas de paix entre les peuples sans le dialogue et sans l’acceptation de l’autre. C’est cette compréhension et cette acceptation mutuelles qui nous empêcheront d’avoir des discours de haine et des préjugés, de diaboliser l’autre, d’utiliser abusivement la religion à des fins machiavéliques.
Dans notre vie quotidienne, il existe de nombreux moyens d’entamer le dialogue interreligieux afin de maintenir la paix avec les gens des autres religions. Par exemple, sur le lieu de travail où il y a des collègues de différentes communautés religieuses, nous les tolérons tant qu’ils ne s’opposent pas ou n’attaquent pas nos croyances. Dans les écoles, les enfants doivent être instruits concernant les différentes religions, les différentes fêtes religieuses, le partage, les points communs et le vivre ensemble.


AMITA BOULAUKY (COLLABORATRICE DU CDR) : « Faire de nos différences notre force »

La Journée mondiale des Religions a été célébrée le 15 janvier. Dans un pays pluriculturel comme le nôtre, cette journée vient nous rappeler l’importance accrue du vivre-ensemble. Si les Mauriciens sont souvent flattés pour leur capacité naturelle à se côtoyer harmonieusement, est-ce une valeur acquise ou une qui demande d’être constamment cultivée ?
L’île Maurice est connue à la base même comme un pays de plusieurs couleurs. Notre quadricolore le symbolise bien et montre que nous représentons un grand monde dans un petit monde. Pour les touristes, le pays est une destination favorite parmi les pays africains. S’agissant de nos citoyens, ils ne vivent pas à couteaux tirés l’un contre l’autre. Ils se côtoient harmonieusement et c’est ce qui fait notre force.
Toutefois, cette force peut être fragilisée quand il y a des gains personnels, politiques ou autres en question. Cette entente doit ainsi être constamment nourrie par les chefs religieux et des activités comme la Journée mondiale des Religions.

Quand on parle de paix qui existe parmi les Mauriciens de diverses religions et groupes ethniques, parle-t-on d’une paix authentique où les citoyens s’apprécient vraiment ?
Je ne pense pas que les Mauriciens de divers groupes ethniques et religions fassent semblant de vivre en paix. Jetons un œil sur les fêtes religieuses. Nous partageons des gâteaux avec nos voisins qui ne sont pas de la même foi. Moi-même, pour Divali, je vais offrir avec beaucoup d’amour des gâteaux aux amis non hindous. Ils apprécient le geste. C’est pareil pour les autres religions dans le pays. L’amitié et l’amour existent parmi toutes les religions à Maurice.

Cette entente interreligieuse demeure-t-elle fragile ?
On ne peut nier qu’il peut y avoir des dérapages. Ceux-ci ne viennent pas des cercles familiaux ou de nos chefs religieux mais d’autres sources qui ont un intérêt personnel. Nous avons connu dans le passé des moments où cette paix était fragilisée. Nous pouvons toutefois saluer le travail des chefs religieux et du Conseil des religions qui ont tout fait à travers leur programme interculturel dans les établissements scolaires pour partager sur des cultures diverses et des valeurs du vivre-ensemble.
Sur le plan social, un documentaire a été réalisé autour de la paix interreligieuse. Il y a, par ailleurs, eu des conférences nationales et internationales sur le thème de l’interreligieux pour justement consolider les liens interreligieux. C’est vrai que cette paix peut voler en éclats au moindre faux pas si les citoyens se laissent berner par certains. Mais je reste optimiste pour ce qui est de nos valeurs fondamentales. Toutes les religions prêchent l’amour, la paix, l’harmonie et le respect. La cohésion nationale et la paix sociale doivent rester notre priorité. Le rôle fondamental des chefs religieux est de veiller à ce que le respect soit favorisé.

D’où l’importance du dialogue interreligieux dans une nation comme la nôtre…
Le dialogue interreligieux a pour objectif principal la création de l’unité dans la société. Quand on parle de “One nation building”, il s’agit bien d’un travail qui se fait à travers le dialogue interreligieux. Il s’agit de bâtir un pont entre les différentes religions.

Dans une conférence organisée par l’ICJM dans le contexte de cette Journée mondiale, il a été question entre autres de “comment dialoguer en vérité quand on ethnicise tout”. Votre point de vue sur le sujet ?
À Maurice, on n’est pas embarrassé par ce qu’on est. On n’a jamais entendu dire qu’il y a des règlements selon lesquels des femmes en sari ou avec hijab ou avec des cheveux frisés sont interdites d’accès dans un lieu. Cela montre la tolérance qui existe parmi nos citoyens. Je ne pense pas qu’on ethnicise les choses. Il y a l’acceptation et le respect mutuels. Aussi longtemps qu’on vit avec les valeurs fondamentales, rien ne pourra nous en déraciner.
Je pense que l’ethnicisation ne se fait pas intentionnellement. Par exemple, quand on se parle entre amis, on dit : « Chez moi, on se réveille à 3h du matin pour faire la prière. » C’est une façon de partager sa croyance avec ses amis. On ne le fait pas dans le but de dire qu’on est non hindou ou non musulman. Non.

Chaque religion est guidée par ses propres principes. Le dialogue interreligieux se fait en respectant et en acceptant les différences pour la paix nationale. Si dans un dialogue interreligieux, on parle d’ethnicité, je ne pense pas que ce soit pour faire ressentir qui est de tel groupe ethnique mais au contraire pour faire ressortir que tout un chacun a un but commun : la paix et la fraternité dans le pays. Chaque religion est guidée par sa propre foi pour une cause commune.

Que vous dit votre foi par rapport au dialogue interreligieux ?
Dans l’hindouisme, le dialogue a toujours été une méthode stratégique pour le guru de transmettre la connaissance de l’absolu à ses disciples. La transmission des valeurs se faisait à travers le dialogue. Le disciple s’assoit au pied du guru avec un esprit ouvert pour comprendre sa raison d’être sur terre. Le dialogue religieux n’est pas quelque chose de nouveau et le dialogue interreligieux aide à bâtir une compréhension mutuelle l’un de l’autre.

Le mot de la fin…
Il ne faut pas croire que quand on vit dans un pays pluriculturel, il y a toujours des divergences. On peut faire de nos différences notre force. Cela, en dialoguant et en trouvant un équilibre social. C’est une force de vivre parmi plusieurs cultures et non une faiblesse.

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