Tourisme – Partaz Kiltir Moris : l’humain au cœur des activités

Lancé en août 2022 par la Commission diocésaine du Tourisme et soutenu financièrement par l’Organisation internationale de la francophonie et le groupe hôtelier Attitude, le projet social Partaz Kiltir Moris fait des heureux. Ce projet phare qui favorise l’immersion des touristes dans les villages, à travers des ateliers typiques et des circuits écoresponsables, contribue au développement social et économique des régions rurales.

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Elle a des étoiles qui brillent dans les yeux, Marie Malié, présidente de la Commission diocésaine du Tourisme, quand elle parle de la seconde phase de Partaz Kiltir Moris. Cette initiative, qui a vu le jour en 2022 dans les villages de Grand-Gaube et Poste-de-Flacq pour mettre en relief cette île Maurice durable, entend à travers son concept original et novateur aller vers l’humain et mettre les villageois au cœur des activités et des projets touristiques. « Ce projet a été pensé après le Covid et l’opportunité s’est présentée à travers l’Organisation internationale de la francophonie qui a fait un appel à projets pour valoriser le villageois en lui permettant d’être un acteur de sa vie », affirme-t-elle.

Se développer en restant autonomes

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Marie Malié avance que des critères sont à respecter et concernent essentiellement des personnes en situation de vulnérabilité, économique ou sociale, et qui vivent sur les régions côtières. Ces personnes ciblées sont des femmes et des jeunes et, à ce jour, 13 femmes ont été identifiées.
C’est lors d’un atelier au Ravenala du groupe Attitude que Jacques Lafitte, enseignant, a jeté les bases pour cette initiative. D’ailleurs, Jacques Lafitte s’est dit honoré de faire partie du projet. « Le projet est novateur et s’articule autour de la rencontre avec les villageois dans une île authentique. Et mon rôle consistait à mieux intégrer ces personnes dans leur vécu. Elles ne sont pas nées entrepreneurs, elles n’ont que le talent. C’est là où le mot “accompagnement” prend tout son sens. »
Amener l’autre à se développer tout en restant autonome, tel était le pari à relever. La première phase du projet consistait à devenir son propre patron. La quinzaine de bénéficiaires (13 femmes et 2 hommes) ont pu reprendre leur vie en main et se reconnecter avec leur moi.
Un succès sur toute la ligne qui a apporté un regain de confiance aux villageois. Natacha Khoodaruth, coordinatrice du projet, se félicite que l’humain ait été placé au centre de diverses activités. « On a su faire ces gens prendre conscience de leur talent et de la manière dont ils devraient s’en servir. Ce projet écrit en 2021 a demandé de la patience et de la persévérance et a nécessité de la formation en continu pour atteindre un tel résultat. On reste toujours dans l’accompagnement. »
Le but de la seconde phase de Partaz Kiltir Moris est aussi de permettre l’immersion des touristes dans les villages à travers des ateliers tipik et des circuits authentiques et écoresponsables. Autant d’activités dont le villageois serait le principal acteur et bénéficiaire.
Pour Marie Malié, le projet de la Commission diocésaine du Tourisme est d’autonomiser les gens et de les embarquer sous l’aile de Partaz Kiltir Moris. Elle remercie Noël Chelvan d’avoir accompagné les bénéficiaires pendant sept semaines en les faisant découvrir l’authenticité de la cuisine créole.
« Toute cette formation a été mise en place il y a un an. On veut maintenant à travers cette seconde phase aider ces personnes à mettre en place une table d’hôte ou une caravane dans l’est. On veut aussi d’une réplique de ce projet dans toutes les régions rurales et côtières de Maurice. Le but serait de se servir de tout le dynamisme qu’un hôtel peut créer dans les villages. On veut favoriser des partenariats avec des villageois. Notre rêve serait aussi de développer un circuit authentique autour de l’artisanat, l’art culinaire, un atelier de musique typique et de faire balader le client dans des lieux authentiques. On ne fait pas de l’assistanat, on est dans un projet en mouvance », fait-elle ressortir.
C’est ainsi que Daniella Cangy, Corine Placathose, Clivio Jules, tous des artisans, ont su se démarquer. Clivio à travers sa petite boutique. Ce marchand de faratas du Nord a choisi de chanter et de jouer d’un instrument de musique tout en conviant ses clients à sa roulotte. « Maçon de profession, j’ai appris qu’il faut “aret bat bate, inn ariv ler pou met nou talan an valer”. Grâce à cette formation, j’ai compris que pour réussir, il faut oser. Je suis motivée à mettre en place mon business, et j’ai même eu l’idée d’associer la musique à mon travail. »
Daniella Cangy, peintre artiste, décoratrice, remercie le groupe Attitude qui lui a offert la possibilité de vendre ses produits à l’hôtel tout en lançant le concept de table d’hôte. Corine Placathose est d’avis que ce projet a constitué une « vraie structure », lui permettant d’accroître son potentiel tout en osant se démarquer comme femme entrepreneure.
Et Marie Malié de conclure en remerciant les partenaires de Partaz Kiltir Moris comme Attitude, My Pop Up, Apex, Beachcomber Fondation Espoir et Développement. « Nous lançons aussi un appel aux partenaires financiers pour leur soutien à la mise en œuvre de la seconde phase. »

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