TRAVAIL DÉCENT—VEILLÉE À ROSE-HILL: Reeaz Chuttoo dénonce une surexploitation à outrance des travailleurs

Intervenant en début de soirée hier à Rose-Hill à une veillée dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale pour le Travail décent, le président de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, a dénoncé une « exploitation à outrance des travailleurs à Maurice et dans le monde ». Il a exhorté les électeurs à soutenir les candidats et les partis politiques qui sont « loyaux et sincères envers les travailleurs » aux prochaines élections. Cette veillée à la bougie a eu lieu devant le Monument du Travail décent, érigé en 2008 à proximité du bureau de poste de Rose-Hill.
« Partou dan lemond ek a Moris mem, ena de pli an pli enn sireksplwatasyon a outrans de bann travayer, souvan avek konplisite bann lafors politik », s’est indigné le président de la CTSP, devant une poignée d’irréductibles. Il a trouvé « inacceptable » que 100 000 travailleurs mauriciens touchent moins de Rs 6 000 par mois comme salaire de base, selon Statistics Mauritius. « Dan Moris ena de pli en pli enn feminizasyon de la mizer ek de la prekarite o travay, parski dan sa 100 000 travayer-la ena plis ki 85 % ki bann madam », a-t-il déploré. Et de rappeler que la CTSP a récemment envoyé un document aux parlementaires dénonçant cette situation. « Ziska ler okenn depite ni minis pa finn piblikman pran pozisyon an faver sa 100 000 travayer malere-la, ni finn avoy nou enn avi de recepsyon », s’est-il indigné.
Reeaz Chuttoo devait dénoncer « l’opportunisme électoral » de certains partis politiques qui ont évoqué l’instauration d’un salaire minimum. « Me la ankor person pa finn pran enn langazman piblik pou dir ki enn travayer na pa kapav travay pou en salere de baz de mwin de Rs 8 000 a Rs 9 000 », s’est-il emporté.
Le président de la CTSP a par conséquent exhorté les électeurs à choisir des candidats et des partis « qui ont été loyaux et sincères envers la classe des travailleurs ».
La secrétaire de la CTSP, Jane Ragoo, a pour sa part rappelé que le Monument du Travail décent a été érigé le 7 octobre 2008 lors de la première commémoration à Maurice de la Journée mondiale du Travail décent. « Ce monument symbolise la flamme de l’espoir pour les travailleurs et renferme les outils des travailleurs intellectuels et des travailleurs manuels ». Elle a invité ceux présents à avoir une pensée spéciale pour les travailleurs qui ont perdu la vie, ont été blessés, subi une injustice, un harcèlement ou une discrimination sur leur lieu de travail, ainsi que pour les travailleurs pauvres. « A sak fwa ki nou pass akote sa moniman-la nou bizin rapel ki lalit travayer bizin kontinie », a-t-il insisté.
Sharmila Duseyea, la présidente de la Private Enterprises Employees Union (PEEU), a déposé une gerbe au pied du Monument du Travail décent. Ceux présents ont respecté une minute de silence et été invités à faire des témoignages sur leur vie de travailleur.

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