Pressions, langage abusif, surveillance intrusive, surcharge de travail et répression disciplinaire… La Fédération des Travailleurs Unis (FTU) a dénoncé de graves dérives au sein de l’hôtel Preskil Beach Resort lors d’une conférence de presse. Le syndicat avance que de nombreux employés signalent des atteintes à leur dignité, des violations de leurs droits acquis et des pratiques contraires à la loi, apparues depuis le récent changement de direction de l’hôtel.
Atma Shanto, représentant syndical de la FTU, a évoqué une détérioration notable du climat de travail au sein de cet établissement hôtelier appartenant au groupe Union Ducray et anciennement connu sous le nom de Croix du Sud. « Les employés subissent des pressions et des méthodes de gestion qui dépassent clairement les limites fixées par la Section 114 de la Workers’ Rights Act, » a-t-il dénoncé.
Le département de Housekeeping est particulièrement concerné. Les valets de chambre, majoritairement des femmes, feraient face à une surcharge de travail jugée illégale. Alors que la réglementation prévoit un maximum de 10 chambres par jour, certains employés seraient contraints d’en nettoyer entre 15 à 22 par jour, en plus d’effectuer des décorations, tâches ne figurant pas dans les Remuneration Orders. Le syndicat pointe également l’usage régulier de langage abusif par les chefs de département, créant un climat de tension et d’intimidation.
Un autre sujet de préoccupation est l’installation unilatérale de caméras de surveillance dans le Mess Room. La FTU trouve que cette mesure a pris une ampleur inquiétante, surtout dans le secteur privé, car elle permettrait à la direction de contrôler les mouvements et les activités des employés, y compris dans cet espace destiné aux repas du personnel. « Ces caméras ne se contentent pas de filmer les travailleurs. Elles permettent également d’écouter leurs conversations. C’est un prétexte pour exercer un contrôle permanent sur les travailleurs », a fait ressortir Atma Shanto.
Le manque de main-d’œuvre constitue un autre problème majeur. Les employés doivent continuer à travailler avec des ressources limitées et, lorsqu’ils prennent des congés annuels ou maladie, doivent fournir des explications détaillées.
Parmi les autres cas rapportés, la FTU a mis en avant la répression systématique dont font l’objet les valets de chambre en cas de vol, alors même que l’hôtel est tenu de fournir des coffres-forts aux clients. Le syndicat affirme que les employés sont fréquemment accusés à tort, ce qui crée un climat de pression et d’injustice. Par ailleurs, les employés sous « package » seraient privés de deux dimanches de repos par mois, en violation des Catering and Tourism Industries (Remuneration) Regulations 2019.
Si les conditions de travail restent inchangées dans les prochains jours, Atma Shanto a indiqué que la FTU, qui se positionne comme le chien de garde des droits des employés, organiserait une manifestation devant le Preskil Beach Resort pour défendre le personnel. En parallèle, une réunion avec un haut cadre du ministère du Travail est prévue ce jeudi afin de faire officiellement remonter les revendications du personnel.

