Relations industrielles : Débrayage des ouvriers de Hyvec Partners Ltd

Fayzal Ally Beegun (syndicaliste) : « La tension est montée suite à l'arrestation de trois employés » Hyvec Partners Ltd : « Les requêtes de renouvellement envoyées au ministère depuis 2019 »

Plus de 250 travailleurs étrangers, ressortissants de l’Inde et du Bangladesh, ont démarré un mouvement de grève sur les chantiers de Hyvec Partners Ltd hier. Raison invoquée : « L’arrestation de trois de leurs collègues dont les permis de travail ont expiré. C’est cet élément qui a mis le feu aux poudres, mercredi après-midi, et qui a déclenché ce débrayage. À l’origine, c’est le retard accusé dans le renouvellement des permis de travail de ces étrangers », explique le syndicaliste Fayzal Ally Beegun.

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« Cette affaire n’aurait pas atteint une telle proportion si les policiers ayant procédé à l’arrestation de ces trois travailleurs avaient eu la présence d’esprit de travailler de concert avec les autorités concernées ; nommément, les unités du ministère du Travail ainsi que l’employeur, Hyvec Partners Ltd », fait-il comprendre.

Le syndicaliste dénoncé « une certaine lenteur administrative dans le renouvellement des contrats des travailleurs. D’après mes renseignements, Hyvec Partners Ltd a déjà communiqué avec les autorités , soit le ministère du Travail et le PMO, qui sont responsables de ce dossier de recrutement de travailleurs étrangers. Il se trouve que c’est ce processus de renouvellement qui tarde. Entre-temps, la compagnie a demandé à ses employés de continuer à travailler ; ce qu’ils ont fait. Malheureusement, leurs papiers ne sont pas en règle – les permis qu’ils ont en leur possession ont expiré ; ces policiers ayant arrêté ces trois travailleurs mercredi n’ont pas pris la peine de s’enquérir tant auprès de l’employeur que du ministère du Travail. S’ils avaient fait cela, ces autres ouvriers n’auraient pas paniqué et lancé cette grève. »

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Pour le syndicaliste, « Hyvec Partners Ltd doit pouvoir prouver, documents à l’appui, que le nécessaire a été fait auprès des autorités pour la requête de renouvellement ». Il souligne également que « si toutes les démarches ont été faites, le ministère aurait pu avoir émis un mémo ou un permis transitoire/temporaire, qui aurait été remis à ces employés, et qui attesterait du fait qu’ils sont en règle. Cela aurait facilité leur tâche et leur aurait épargné ces tracasseries.»

Hyvec Partners Ltd : « Requêtes faites depuis 2019 ! »

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Sollicitée, la société Hyvec Partners Ltd explique, par le biais de son département des Ressources humaines que « nous avons en effet plusieurs groupes de travailleurs dont les permis arrivent à expiration. Nous avons fait nos demandes en ligne auprès des autorités concernées depuis 2019 et 2020 ! Les dates des envois des courriers en attestent. Impossible de venir dire que nous ne nous y sommes pas pris à temps. Et à chaque fois que nous demandons quand nous pourrons récupérer les permis pour nos ouvriers, nous avons comme réponse qu’il faut encore attendre, parce que le Covid-19 a tout retardé. »
La compagnie abonde dans le même sens que le syndicaliste Beegun : « nous pouvons comprendre qu’il y a beaucoup de dossiers à traiter, et que tout cela prend un certain temps. Cela aurait été pratique pour nos employés si le ministère avait, par exemple, procuré des Provisional Permits, en attendant de nous délivrer les permis en bonne et due forme !»

Stress émotionnel et familial

Tant le syndicaliste F. A. Beegun que la compagnie Hyvec Partners Ltd se disent « peinés que ces travailleurs se retrouvent pris dans un cercle vicieux. Le permis de travail facilite les démarches pour le renouvellement des passeports de ces travailleurs, qui expire. Et sans leurs passeports, ces employés ne peuvent faire des transactions bancaires, surtout envoyer des sous à leurs familles dans leurs pays. Comme ce sera la fête Eid-ul-Fitr, très bientôt, qui est une fête majeure dans le calendrier de ces travailleurs, c’est un stress émotionnel et familial additionnel qui pèse sur eux ! Ils sont venus travailler ici pour aider les leurs et ne peuvent leur offrir une fête comme il le faut, à cause de ces tracasseries administratives. C’est regrettable ! »

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