Travailleurs népalais : le Travail ouvre une enquête

Le ministère du Travail a ouvert une enquête sur Beijing Construction Engineering Group Ltd (BCEG) à la suite d’une plainte déposée par la Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP). Cette dernière affirme qu’environ 600 travailleurs migrants népalais ont observé un arrêt de travail et se sont rendus, le 7 octobre, au siège de la CTSP.
Des officiers du ministère ont effectué, le même jour, une visite sur le site du BCEG, à Quatre-Bornes. Selon les informations recueillies, sur les 600 permis de travail expirés, 277 ont déjà été renouvelés, mais les travailleurs concernés refusent toujours de reprendre le travail, sans fournir de justification. Par ailleurs, 200 demandes de renouvellement ont été approuvées et sont en attente du paiement des frais correspondants.
La direction a également soumis 297 nouvelles demandes à la Division de l’Emploi du ministère et a indiqué que les 26 restantes seraient déposées d’ici à la semaine prochaine.
Concernant l’accès à l’eau potable, la direction s’est engagée à prendre des mesures correctives immédiates. Une enquête conjointe a ensuite été menée le 8 octobre 2025 dans les deux dortoirs de Tribeca et du Verdant Garden, qui hébergent les travailleurs népalais.
Au dortoir de Tribeca, où résident environ 200 travailleurs, il a été constaté que le permis d’hébergement d’un des blocs a expiré depuis février 2025 et qu’aucune demande de renouvellement n’a encore été soumise. La direction a également indiqué que 58 travailleurs bangladais logeaient dans ces locaux. Le ministère envisage d’engager des poursuites à ce sujet.
Les ouvriers rencontrés ont toutefois affirmé ne souffrir d’aucune pénurie d’eau, et les registres relatifs à la distribution des équipements de protection (chaussures, gants, gilets) ont confirmé que ces articles leur avaient bien été fournis.
Lors de la visite au dortoir de Verdant Garden, où résident environ 600 travailleurs népalais, les officiers ont constaté que l’eau courante était disponible pour les besoins domestiques. Cependant, seuls deux points d’eau potable étaient accessibles à l’extérieur du réfectoire – un nombre jugé insuffisant pour un tel effectif.
Le coordinateur du chantier a précisé que l’eau de la rivière voisine était utilisée pour l’ensemble des besoins ménagers, à l’exception de la consommation. Les ouvriers ont néanmoins affirmé consommer cette eau, qui alimente les réservoirs du dortoir, au détriment de leur santé.
Les officiers ont confirmé la présence d’une pompe électrique utilisée pour aspirer cette eau et ont transmis le dossier au ministère de la Santé et du Bien-être afin que des mesures appropriées soient prises.
Les travailleurs ont également déploré le non-remplacement des équipements de protection individuelle (EPI) en cas d’usure. Les documents relatifs à la distribution de ces équipements n’étaient pas disponibles sur place. Le ministère a indiqué qu’un suivi est en cours.
À ce jour, tous les travailleurs du dortoir de Tribeca ont repris le travail normalement. En revanche, au Verdant Garden, une cinquantaine de travailleurs refusent toujours de reprendre leurs activités tant que leurs permis de travail ne seront pas renouvelés. Ils ont été informés que ceux dont les permis sont déjà valides doivent reprendre leurs fonctions, mais ils ont déclaré rester solidaires de leurs collègues en attente de régularisation.
Le ministère a indiqué que tout refus prolongé de reprendre le travail pourrait entraîner des sanctions disciplinaires. Malgré plusieurs tentatives de médiation, les travailleurs maintiennent leur position et poursuivent leur arrêt de travail.

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