En un an, le ministère de l’Environnement a accéléré sa transition verte et fait un joli score, contrairement à ses autres collègues, nous devons l’avouer. Dans une vidéo publiée sur Facebook, la Junior Minister de l’environnement Joanna Bérenger a dressé le bilan de son ministère.
La réouverture de la plage de Pomponette, après huit ans de litige, a marqué un tournant symbolique marquant le retour du littoral au public. Dans la foulée, le plan national d’intervention contre les déversements d’hydrocarbures (NOSCP) a été actualisé cinq ans après l’échouement du MV Wakashio. Des cartes tactiques pour trois zones vulnérables ont été produites, Un atlas des zones côtières sensibles pour Maurice et Rodrigues est en préparation et dans le même esprit, l’étude sur les risques côtiers menée par le BRGM a permis de cartographier les zones vulnérables, tandis que des projets pilotes de réhabilitation sont engagés à Trou-aux-Biches, Souillac et Albion.
L’entretien du territoire a, lui aussi, pris une nouvelle dimension. La Living Environment Unit et Mauri-Facilities ont mené des travaux sur 168 sites publics et élargi leurs services à plus de 200 sites culturels et religieux, tout en limitant la sous-traitance. L’installation de toilettes sèches à l’Île-aux-Bénitiers et la collecte de 138 tonnes de déchets illustrent la volonté d’un écotourisme durable. Sous les conventions de Stockholm et de Minamata, Maurice a révisé son Plan national sur les polluants organiques persistants et prépare un guide sur l’usage des pesticides et produits écologiques.
Sur le plan climatique, la feuille de route NDC 3.0 vise une réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2035 et la participation mauricienne à la COP 30 à Belém a confirmé son rôle actif sur la scène internationale. Les efforts de contrôle et d’application de la loi se sont aussi intensifiés. 1 331 contraventions ont été dressées entre janvier et septembre 2025, soit 30 % de plus qu’en 2024. En parallèle, le National Environment Laboratory a renforcé le suivi de l’air, de l’eau et des pesticides sur plus d’une centaine de sites, modernisant la surveillance grâce à un projet pilote de capteurs connectés à La Flora.
Sur le front de la pollution plastique, Maurice a multiplié les initiatives avec la création d’un comité multipartite, l’élaboration d’une feuille de route décennale et la saisie de 110 000 produits plastiques interdits. Enfin, la révision des procédures d’EIA et de PER a contribué à plus de transparence pour les projets environnementaux, notamment ceux liés à l’énergie solaire.
Toutefois, derrière ces avancées, les défis persistent. Si les campagnes de sensibilisation s’intensifient, les Mauriciens continuent à polluer et malheureusement, pour ceux qui font l’effort de ne pas polluer, beaucoup déplorent le manque de poubelles et de tri à la source. Si la Police de l’Environnement a intensifié ses contrôles, son champ d’action reste limité face à la multiplication des incivilités et au manque de ressources humaines. Maurice avance, sûrement, mais lentement. Si les fondations d’une gouvernance verte sont désormais posées, la transition écologique dépendra de la capacité du pays à accélérer l’exécution, renforcer les synergies, notamment interministérielles, mais aussi entre le secteur public et privé et à associer davantage la population à cette dynamique.

