À ceux qui s’étonnent que des critiques publiques ne soient pas formulées contre Sam Lauthan, la réponse – si on veut bien aller la chercher, au lieu de palabrer sur les ondes des radios, en voulant masquer un argumentaire communal – est que l’infatigable pourfendeur des trafiquants de drogue a déjà accepté de s’en aller tranquillement, sans avoir à insulter des membres du gouvernement.
Oui, Sam Lauthan est dépassé. Le gouvernement dans son ensemble l’a compris. Il a été gentiment prié de s’en aller et c’est ce qu’il fera. Mais c’est l’identité de celui qui prendra sa suite qui devient intéressant. Il faut dire qu’ils ne se bousculent pas au portillon pour remplacer Sam Lauthan, l’ancien ministre de la Sécurité Sociale qui a introduit les travaux communautaires pour des petits délits, la drogue étant un secteur mafieux où des têtes peuvent être facilement mises à prix.
Le candidat qui lorgne ce poste est intéressant à plus d’un titre. Qualifié et reconnu pour sa connaissance du domaine de l’addiction, Kunal Naik se trouve être celui qui fut le nominé du MSM et personnel de Pravind Jugnauth à la commission des droits de l’homme en 2022 à l’époque où cette commission était une coûteuse coquille vide.
Kunal Naik avait été nommé à la place de… Sam Lauthan, ce dernier ne correspondant pas tout à fait au profil des membres que Lakwizinn voulait installer un peu partout et à la commission des droits de l’homme, notamment.
Sam Lauthan est, sans doute, trop rigide par rapport à la tendance mondiale quant à un assouplissement des délits et des sanctions liées à la consommation du cannabis, mais ce qui peut difficilement lui être reproché, c’est son engagement et son honnêteté surtout.
Membre de la commission d’enquête Lam Shang Leen sur la drogue, il avait décidé de ne pas toucher à la rémunération, conséquente pourtant, à laquelle il avait droit. Plus éloquent encore, sa participation à la commission des droits de l’homme.
C’est un vrai régal que de rouvrir certains dossiers. Dans des détails fournis à l’Assemblée Nationale suite à l’examen en comité du budget 2022/23, il avait été indiqué que le président de la commission des droits de l’homme, Dheerujlall Seetulsingh percevait des allocations mensuelles de Rs 270,025 ; Marie Lourdes Lam Hung Rs 178,965, et Kunal Naik Rs 142,420,
S’agissant des membres à temps partiel de la commission, les archives parlementaires indiquent que, selon la politique de get figir de l’époque, Namrata Teeluckdharry, l’épouse du Deputy Speaker du MSM, Sanjeev Teeluckdharry, touchait en 2018 une allocation mensuelle de Rs 24,960, tandis que Sam Lauthan, lui, ne percevait à l’époque que Rs 8,820 par mois plus une allocation de téléphone de Rs 198, soit un total de Rs 9,018.
On voit bien que Sam Lauthan, pour tout critiquable qu’il peut être pour son approche ultra conservatrice sur le cannabis, n’est ni Rama Sithanen et son fils interventionniste, et encore moins Kishore Beegoo et sa Cargotech.

