Le Fron Komin Sindikal Liniversite Piblik, qui regroupe les syndicats des quatre universités publiques de Maurice soit l’University of Technology Mauritius Employees Union (UTMEU), l’University of Mauritius Staff Union, l’University of Mauritius Technicians Union, l’Université des Mascareignes Academic Staff Union (UDMASU) et l’Open University Staff Association (OUSA), est de nouveau monté au créneau cette semaine. Lors d’une conférence de presse convoquée en urgence, les représentants syndicaux ont alerté sur la manière dont se profilent plusieurs nominations clés au sein des institutions supérieures publiques, dans un contexte qu’ils jugent toujours marqué par un profond « vide institutionnel. »
Au cœur de cette prise de parole, les syndicats ont dénoncé l’absence prolongée de conseils d’administration pleinement constitués, une situation qui, selon eux, paralyse le fonctionnement stratégique des universités. Ils ont également fait état d’« informations non officielles » et de « bruits de couloir » concernant des noms pressentis pour des postes de chanceliers, de Vice-Chancellors, de Pro Vice-Chancellors, de présidents de conseils d’administration et de directeurs généraux. « Certains noms sont sujets à controverse de par leur passé académique », ont-ils averti, précisant qu’il ne s’agissait pas d’attaques personnelles, mais d’une démarche visant à préserver la crédibilité et l’intégrité des institutions.
Les syndicats estiment que le gouvernement risque de manquer une occasion décisive de nommer « les bonnes personnes aux bons postes », d’autant que le discours-programme prévoyait la mise en place d’un Senior Officials Appointment Committee chargé de recommander les nominations à la tête des grandes institutions publiques. « Les universités publiques font partie des major public institutions. En l’absence de ce comité, d’autres mécanismes auraient pu être envisagés », ont-ils souligné. Une lettre adressée au Premier ministre le 25 novembre, restée sans réponse à ce jour, rappelle ces préoccupations. Une rencontre avec le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, est toutefois annoncée pour la semaine prochaine.
Le Fron Komin Sindikal Liniversite Piblik a, par ailleurs, réaffirmé sa position qui est de privilégier les compétences internes lorsque celles-ci existent. « Nous défendons les nominations en interne. Ce n’est que lorsqu’il n’y a pas de profils adéquats que l’on doit faire appel à des compétences externes », ont martelé les représentants syndicaux. Ils ont aussi pointé le maintien en poste d’anciens nominés politiques dont les contrats seraient arrivés à terme, alimentant, selon eux, un climat d’incertitude et de défiance.
Cette nouvelle sortie médiatique s’inscrit dans le prolongement d’une première conférence de presse tenue il y a quelques semaines, au cours de laquelle le Fron Komin Syndikal Liniversite Piblik avait dressé un constat alarmant de la situation des universités publiques. Réunis à Port-Louis, les syndicats avaient alors dénoncé une « paralysie » des institutions placées sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur, évoquant une gouvernance dysfonctionnelle, la politisation des nominations et un environnement de travail devenu toxique pour les employés.
Climat d’incertitude
Lors de cette première prise de parole, Vikash Seewsagur, président de la University of Technology Mauritius Employees Union (UTMEU), avait fustigé les « abus dans les institutions publiques » hérités de l’ancien régime, citant notamment la victimisation du personnel, la non-valorisation des compétences internes et des décisions prises « dans l’arrogance. » Les syndicats avaient exigé un changement au niveau du senior management, des enquêtes sur les nominations et promotions, ainsi que la révision de cas jugés irréguliers.
Rajen Caullee, de l’Université des Mascareignes Academic Staff Union (UDMASU), avait rappelé les problèmes de gouvernance persistants et l’absence de conseil d’administration malgré l’existence d’un accord historique avec l’Université de Limoges, accord qu’il jugeait menacé par l’instabilité actuelle. À l’Université de Maurice, Iqbal Sookhroo avait pour sa part décrit les conséquences concrètes de l’absence de board dont des blocages de promotions, des confirmations de probation retardées, des démissions et un climat d’incertitude pesant lourdement sur le personnel.
En revenant cette semaine devant la presse, le Fron Komin Sindikal Liniversite Piblik dit avoir voulu « tirer la sonnette d’alarme » avant que des décisions irréversibles ne soient prises. Les syndicats réaffirment leur volonté de parler d’une seule voix pour prévenir une nouvelle crise de gouvernance dans ce qu’ils qualifient de « temples du savoir », et appellent les autorités à agir rapidement afin de restaurer une gouvernance stable, transparente et fondée sur la compétence au sein des universités publiques.
Universités publiques : Les syndicats réitèrent leurs mises en garde sur les nominations
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