VIH/SIDA : La propagation rapide comparée à 2023 inquiète : Sur 50,896 tests réalisés, 268 cas locaux détectés

268 nouveaux cas de VIH/SIDA ont été détectés à Maurice entre janvier et juin dernier. Ces chiffres, dévoilés dans le dernier rapport du ministère de la Santé, ne sont pas rassurants puisqu’il est noté une augmentation de 47,3% par rapport à 2023. Derrière ce nombre, se cache aussi une réalité inquiétante : la propagation du virus se fait au sein de la population en général, indépendamment du genre ou de l’âge. Les hétérosexuels et les personnes qui s’injectent des drogues (PWID) représentaient la grande majorité des cas de transmission de janvier 2023 à juin 2025, contribuant à environ 89 à 91% des cas combinés. Si les hommes restent globalement plus touchés, la proportion de cas féminins a légèrement augmenté. Par ailleurs, le groupe d’âge 25-34 ans continue de représenter la plus grande part des nouveaux cas de VIH, suivi de près par celui des 35-44 ans, soulignant la vulnérabilité des jeunes adultes face à l’épidémie.
Au cours de la période de janvier à juin 2025, un total de 268 nouveaux cas de VIH/SIDA parmi la population mauricienne a été détecté par la Central Health Laboratory du ministère de la Santé et du Bien-être. Et 20 cas parmi des étrangers. Les chiffres pour le premier semestre représente une diminution de 3,9% par rapport à la même période en 2024, mais une augmentation de 47,3% par rapport à 2023. Sur la période 2023 à mi-2025, une tendance à la hausse du nombre de nouveaux cas de VIH/SIDA a été observée. Le nombre cumulatif de cas depuis 1987 – date à laquelle le premier cas a été détecté chez des Mauriciens – jusqu’à fin juin 2025, s’élevait à 10,030. Sur les 50,896 tests effectués en 2025, 2,369 ont été réalisés sur des travailleurs immigrés, y compris des étudiants étrangers.
En 2023, le nombre de nouveaux cas était comparativement plus faible, avec 182 et 200 cas signalés aux premier et second semestres, respectivement. Cela représentait une augmentation d’environ 10% entre les deux semestres. Cependant, une augmentation significative a été observée en 2024, avec 279 nouveaux cas détectés de janvier à juin et 270 cas de juillet à décembre. Une montée en flèche représentant près de 50% de plus par rapport à l’année précédente. En 2025, les données du premier semestre montrent déjà 268 nouveaux cas, ce qui est très proche des niveaux enregistrés pour chaque semestre de 2024, indiquant une tendance élevée de détection de nouveaux cas de VIH/SIDA.
La majorité des cas sont des hommes
Les hommes ont constamment représenté la majorité des cas, allant de 61,1% à 72,4% sur la période de janvier 2023 à juin 2025. L’écart entre les sexes a atteint son maximum au début de 2024, lorsque les hommes représentaient plus de 72% des cas. Cependant, depuis lors, la proportion de cas féminins a légèrement augmenté, atteignant 32,8% au premier semestre 2025, bien que les hommes restent globalement plus touchés.
Le groupe d’âge 25-34 ans représentait constamment la plus grande part des nouveaux cas de VIH par semestre au cours des deux dernières années et demie, suivi du groupe d’âge 35-44 ans, comme le montre la figure 3. Trois cas (1,1%) chez les moins de 15 ans ont été signalés au cours des six premiers mois de l’année 2025, contre 1 cas (0,5%) et 4 cas (1,4%) signalés au cours de la même période en 2023 et 2024, respectivement.
Les hétérosexuels et les personnes qui s’injectent des drogues (PWID) représentaient la grande majorité des cas de transmission de janvier 2023 à juin 2025, contribuant à environ 89 à 91% des cas combinés. La transmission chez les hétérosexuels a augmenté au début de 2024, atteignant le pic de 65,9% avant de diminuer à 49,3% au premier semestre 2025. Pendant ce temps, la transmission chez les PWID a connu une baisse à 24,7% au début de 2024, suivie d’une augmentation à 41,0% au premier semestre 2025.
Les autres catégories de transmission, comme indiqué dans le tableau 1, sont restées relativement faibles, fluctuant entre 9,3% et 11,0%, les cas indéterminés allant de 4,3% à 6,0%.
Au cours du premier semestre 2025, 20 nouveaux cas de VIH/SIDA ont été détectés chez des non-Mauriciens, contre 32 au cours de la même période en 2024. Cela représente une diminution de 37,5% par rapport à la même période en 2024, mais une augmentation de 81,8% par rapport à la même période en 2023, lorsque 11 cas avaient été enregistrés.