Violences basées sur le genre : GREEN FLAG PROJECT : des podcasts pour impliquer les hommes

Le haut-commissariat d’Australie s’est associé à l’Ong Passerelle pour lancer la dernière composante de son Green Flag Project : une série de podcasts consacrés à la promotion de la masculinité positive et à l’implication des hommes dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Financé par le Direct Aid Program (DAP) australien, le projet entend faire évoluer les mentalités en soulignant le rôle déterminant des hommes dans la prévention et la prise en charge des VBG.

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L’Allyship Podcast s’ouvre sur une conversation marquante entre la présidente de l’Assemblée nationale, Shirin Aumeeruddy-Cziffra, et l’ambassadrice d’Australie, Kate Chamley. Chaque épisode suivant donne la parole à des hommes aux parcours divers : du témoignage d’un père dont la fille a survécu à des VBG à la vision inspirante de Kushal Bhageea, élève au Bhujoharry College. Parmi les invités, figurent également Satyajit Boolell, président de la Commission nationale des droits de l’homme ; Jean-Luc Émile, Senior Advisor au ministère de l’Égalité des Genres e ainsi que Dhiruj Ramluggun, représentant de Business Mauritius.

L’Australie agit, sur les plans national et international, pour prévenir et répondre aux VBG. « Les violences basées sur le genre restent un problème majeur à Maurice, avec une hausse notable des cas signalés ces dernières années. Selon la presse locale, plus de 4 000 cas de violences domestiques ont été enregistrés par la police mauricienne en un an », explique Kate Chamley.

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Le ministère de tutelle mène des actions nationales ambitieuses, mais il s’agit également d’une responsabilité collective, et plus particulièrement des hommes, de contribuer à un environnement sûr pour les femmes et les filles. « Le Green Flag Project se distingue par son approche : il promeut des rôles de genre sains et remet en question les stéréotypes néfastes en associant activement les hommes à la discussion. Je remercie Passerelle pour cette initiative et Marie-Noëlle Elissac-Foy pour avoir dirigé cette campagne depuis un an », a ajouté l’ambassadrice.

Lors du lancement de la série de podcasts, Me Rashid Ahmine, Senior Counsel, Directeur des Poursuites Publiques, a souligné que le nombre de cas graves de VBG est en hausse. « Trop de femmes souffrent en silence. La situation est alarmante, et nous devons tous agir. La manière la plus efficace et durable de lutter contre les VBG, comme pour de nombreux autres maux auxquels notre société est confrontée, passe par l’éducation. Transmettons ce message à tous – jeunes, adultes et personnes âgées – que les femmes ont été créées pour être aimées et non maltraitées. Traçons-les avec dignité, respect, attention et amour. Nous devons également condamner la masculinité hégémonique et promouvoir des relations saines, pour le bien de la famille et de la société. Les hommes doivent devenir les champions de cette cause. C’est précisément l’objectif du Green Flag Project, » a-t-il déclaré, tout en félicitant l’Ong Passerelle et le haut-commissariat d’Australie pour cette initiative.

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Pour sa part, Mélanie Valère-Cicéron, présidente de l’Ong Passerelle, a fait comprendre que la mission de l’organisation a toujours été d’accompagner les survivantes de violences. « Mais notre responsabilité ne se limite pas à l’accompagnement : elle inclut également la prévention et la transformation des normes qui permettent à la violence de perdurer dans nos foyers, nos écoles et notre société. La prévention commence par la manière dont nous élevons et valorisons nos filles et nos garçons. »

Selon elle, le Green Flag Project a été lancé avec une conviction : les hommes et les garçons sont des partenaires essentiels pour mettre fin aux violences contre les femmes. Et pendant trop longtemps, la lutte contre les violences basées sur le genre a été laissée aux femmes, alors qu’elles en sont les principales victimes. « Grâce à ce projet, nous choisissons de changer le récit. Nous ouvrons le dialogue avec les jeunes hommes sur le respect, les émotions, le consentement et les relations saines, et nous créons des modèles positifs. Aujourd’hui, le Green Flag s’affirme comme un symbole positif de masculinité. Nous exprimons notre plus profonde gratitude au haut-commissariat d’Australie pour avoir cru au pouvoir transformateur de l’engagement conjoint des femmes et des hommes. Ce travail ne s’arrête pas aujourd’hui. Ensemble, continuons à faire flotter haut le Green Flag. »

De son côté, Marie-Noëlle Elissac-Foy, championne de la campagne du Green Flag Project, a souligné l’importance d’impliquer les hommes dans la lutte contre les VBG. « Chez Passerelle, nous avons choisi de créer des espaces de dialogue sur la masculinité positive et le rôle des hommes en tant qu’alliés dans la construction d’environnements équitables. Le silence nourrit la violence, tandis que la conversation permet la transformation. Chaque épisode donne la parole à des voix qui comptent, nous interroge, nous éduque et transforme la prise de conscience en action. Chaque discussion difficile sur les violences basées sur le genre est un pas vers leur abolition, et chaque homme qui s’exprime en inspire un autre à en faire de même », a-t-elle affirmé.

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