Après la saisie officielle de la National Human Rights Commission par le groupe Air Mauritius Retirees/Pensioners Cell, la compagnie aérienne nationale a décidé de revenir sur sa décision controversée de suspendre les privilèges de voyage à tarif réduit pour les employés ayant engagé des actions en justice contre elle. Ce revirement intervient à la suite d’une réunion tenue le 14 octobre avec la Commission, et repose sur des « considérations humanitaires », selon Air Mauritius.
Le groupe Air Mauritius Retirees/Pensioners Cell, représentant les anciens employés et retraités de la compagnie, avait saisi début septembre la Commission nationale des droits de l’homme pour dénoncer une mesure jugée « discriminatoire ». Lors d’une conférence de presse le 10 septembre, son porte-parole, Raj Ramlugun, avait fustigé une décision qu’il qualifiait de « tyrannique », estimant qu’il s’agissait d’une forme d’« intimidation » à l’égard de ceux ayant choisi de contester la compagnie en justice.
Dans un communiqué émis le 23 octobre, Air Mauritius a confirmé avoir rencontré la Commission le 14 octobre. La direction a soutenu que les privilèges de voyage à tarif réduit ne constituent pas un droit mais un avantage, et que leur suspension était juridiquement fondée. Cependant, la compagnie a finalement décidé de lever la suspension pour les employés et anciens employés ayant intenté une action judiciaire, invoquant des raisons humanitaires.
Air Mauritius précise néanmoins que cette mesure ne s’applique pas aux personnes poursuivies pour des infractions commises au préjudice de la compagnie, pour faute grave ou pour détournement de fonds.
Rappelons que le Chairman du conseil d’administration de la compagnie a soumis sa démission hier, jeudi 23 octobre. Dans une courriel adressé à ses employés, Kishore Beegoo qui est en poste depuis le 1er avril, a déclaré : « Dear all, Sticking to my values, and in the light of political pressures, to do acts which, according to me, are reprehensible, I have decided to resign today ».
