Welfare State – Consultations citoyennes : Le ministre Subron : « Nous vivons dans une société à deux vitesses »

Le ministre de la Sécurité sociale, Ashok Subron, a rencontré, hier, à l’auditorium Octave Wiehé à Réduit, les représentants des organisations non gouvernementales (ONG) dans le cadre de consultations citoyennes par rapport au Welfare State. Le mot d’ordre du ministre est qu’après la tenue des dernières élections générales, il faut maintenant reconstruire le pays, la vie des citoyens, la solidarité avec les démunis et les relations avec la nature.
« Nous vivons à Maurice dans une situation assez spéciale où notre pays se vide de ses êtres les plus importants, c’est-à-dire notre jeunesse. Une partie de notre jeunesse quitte le pays et une partie sombre dans la drogue synthétique, le banditisme et d’autres fléaux sociaux. Nous connaissons également la venue des riches étrangers qui contrôlent de plus en plus nos côtes et les meilleurs endroits pour habiter dans le pays. Beaucoup de travailleurs étrangers sont importés, ils apportent leur contribution au pays, mais cela risque de changer la configuration sociale », déclare le ministre Subron.

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« Nous vivons de plus en plus dans une société à deux vitesses et, dans ce contexte, il faut mettre en application des mesures délibérées, tenant en ligne de compte cette fracture dans la société mauricienne. Une façon de redresser la situation, c’est de s’assurer que les ressources de la société vont dans la bonne direction.  Le budget sera présenté dans quelques semaines. Il est important de savoir que, si le pays ne disposait pas d’un système social avancé, le niveau de pauvreté aurait été extrêmement important. Les derniers chiffres indiquent que le niveau de la pauvreté toucherait 36,4 % de la population sans le transfert des ressources sociales en termes d’éducation gratuite, de santé publique, de prestations sociales aux personnes âgées, aux handicapés, etc. Avec un niveau de pauvreté de l’ordre de 36,4 %, c’est l’explosion sociale », fait encore comprendre Ashok Subron.
Abordant le volet de l’importance des ressources, mises à la disposition des mouvements associatifs et des ONG, Ashok Subron fait remarquer que « nous sommes arrivés à un moment où il faut décider s’il faut augmenter ce transfert social. Nous sommes arrivés à un moment où il faut décider si les services qui découlent de ce transfert social doivent être réorganisés. »

Le ministre de la Sécurité sociale reconnaît que Maurice est un pays où le niveau de taxation est très bas. La moyenne d’imposition pour la Corporate Tax est de l’ordre de 23,62 % au niveau mondial, alors qu’à Maurice la Corporate Tax est à hauteur de 15 % et même 3 % pour certains secteurs. La contribution à la Corporate Social Responsibility est seulement de 2 % pour les compagnies. « Nous avons un système de contribution à Maurice qui est en dessous de la moyenne mondiale, et malgré cela, nous faisons un transfert social très avancé en comparaison avec d’autres pays du monde », reconnaît-il.
« Dans notre modèle économique, la reproduction sociale n’est pas assumée par celui qui contrôle la production ou une entreprise. Le rôle des ONG est très important dans ce contexte. Il faut s’attaquer au problème de la drogue, de la criminalité, créer des centres de la vie dans les quatre coins de l’île pour redonner goût à la vie, etc. Il y a aussi une demande pour retourner à l’ancienne formule de CSR où c’étaient les entreprises qui décidaient où elles devaient investir », indique-t-il encore.
À l’heure des suggestions
Armoogum Parsuramen (ancien ministre de l’Éducation)

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« Il faut démanteler le MACOSS »
« Il faut démanteler le MACOSS et rendre cette association plus démocratique. Il faut également recruter des pensionnés qui sont capables de travailler volontairement pour le conseil d’administration de la NSIF. Il faut également autoriser les ONG à recruter des gratuits à travers le Youth Employment Programme. »

Jasmine Toulouse
Formation aux parents pour accompagner leurs enfants
« Par rapport à ma mission, l’UNESCO a pris connaissance de certains projets où éventuellement nous serons en mesure de collaborer avec le ministère de la Sécurité sociale en faveur des plus vulnérables.  Il faut recruter des instituteurs qui comprennent la situation des enfants démunis. Il faut accorder de la formation aux parents pour mieux accompagner leurs enfants dans la société. »

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Said Topsy (travailleur social)
« Il faut unir les ONG »
« C’est chagrinant de constater aujourd’hui que les ONG ne sont pas unies. Au fait, la décision de réunir toutes les ONG aurait dû revenir à la MACOSS. Il existe actuellement à Maurice une NGO Academy pour promouvoir la culture. À l’époque, lorsque nous étions à la MACOSS, nous faisions de la Capacity Building ou encore trouver des moyens de financement. »

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