Sous administration : Les licenciés de PADCO réclament leurs dus

– Ils attendent toujours leurs trois derniers mois de salaire

Grosse colère des ex-employés de PADCO devant le ministère du Travail ce matin. Depuis la mise sous administration volontaire de cette compagnie impliquée dans le scandale Saint Louis, en juillet, les 900 travailleurs sont dans la détresse. Ils disent dépendre uniquement du Workfare Programme, alors que la compagnie leur doit trois mois de salaire. Las d’attendre, ils sont venus chercher des explications auprès du ministère du Travail ce matin, faisant ressortir que PADCO n’a pas fait faillite, mais est impliquée dans une affaire de fraude alléguée.

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« Depuis cinq mois on ne sait comment faire pour nourrir notre famille et rembourser nos dettes. M. Hao Thyn Voon, lui, a des millions. Il ne se soucie pas de ces travailleurs qui se retrouvent sans ressources. Combien de temps allons-nous attendre ainsi ?», se demandent des ex-employés de PADCO, remontés. La détresse se lit sur les visages de ces pères de famille qui se disent à bout. « Nous voulons une réponse aujourd’hui. Quand va-t-on nous payer nos trois mois de salaire. On nous a dit que pour la compensation, il faudra attendre qu’on vende les biens de la compagnie. Mais qu’en est-il de notre salaire? N’avons-nous pas travaillé pour cela ?»

Parmi ces licenciés, certains disent avoir été contactés par la compagnie pour aller travailler sur des chantiers. « Cela veut-il dire qu’elle est toujours en train d’opérer? Comment se fait-il alors qu’on nous dise que la compagnie n’a pas d’argent? Et puis, que l’on sache, PADCO n’a pas fait faillite, mais a été impliqué dans une affaire de fraude. Alors, qu’on nous donne notre argent ! À ce jour, toutes les négociations sont bloquées. Combien de temps allons-nous attendre ? »

Pour l’heure, ces ex-employés de PADCO ne vivent que du soutien du Workfare Programme, qui selon les dispositions de la loi, est à hauteur de 90% du salaire de base, pendant la première année. Or, disent-ils, comment faire pour payer le loyer, rembourser le crédit et nourrir sa famille, avec cet argent. « Le gouvernement a décidé d’agir contre PADCO, ne s’est-il pas demandé ce qu’il en adviendra des 900 employés? »

Ces derniers sont très critiques envers Alain Hao Thyn Voon, directeur de la compagnie. « Li dir limem Bondye dan Moris, li kapav fer seki li anvi ek travayer…», avancent-ils. Et d’ajouter que pendant tout ce temps, jamais ils n’ont pu rejoindre un syndicat, à cause de la répression. « Chez PADCO il n’y a jamais eu de syndicat, car dès qu’on sait qu’il y a quelqu’un qui essaye d’organiser quelque chose, on le met à la porte. »

Parmi ces travailleurs, certains ont 20 à 25 ans de service. Ils disent avoir sacrifié tant d’années sur les chantiers, pour se retrouver aujourd’hui, sans le sou. « Gouvernman bizin pran nou kont. » Et de préciser : « Nous ne sommes pas là pour faire du désordre, mais nous voulons une réponse du ministre. Car nous sommes dans le flou. Tout a été bloqué. Personne ne peut nous dire quand nous serons payés. »

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