State House – Boolell : « Nos inquiétudes profondément enracinées »

Arvin Boolell, Patrick Assirvaden et Eshan Juman, tous trois membres du Ptr, ont rencontré hier le président de la République, Pradeep Roopun, à la State House, Réduit afin de faire part de leurs « deep seated concerns » de la situation prévalant au Parlement. Ils sont arrivés vers 10h et ont quitté l’enceinte de la State House une demi-heure plus tard.

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« Nous avons eu une bonne rencontre. Nous avons remercié le président de la république d’avoir répondu très vite à la lettre que lui avait adressée le député Eshan Juman », a expliqué Arvin Boolell aux représentants de la presse, qui l’attendaient. Il a déclaré que le président « a pris bonne note » de leurs observations concernant la situation au Parlement, avant d’ajouter qu’en tant que président de la République, « il s’est affirmé comme le garant de la Constitution, qui est sacrosainte ». Il ajouté : « nous connaissons la souveraineté du Parlement ainsi que les pouvoirs dont dispose le président, et nous avons mis l’accent sur la séparation des pouvoirs au terme de la Constitution. »

« Le président Roopun a reconnu que la séparation des pouvoirs est essentielle pour le bon fonctionnement de la démocratie et la démocratie parlementaire. Il nous a dit regarder la télévision et suivre les débats parlementaires. Il est conscient des intempéries au Parlement, qui n’est pas un monastère, mais le temple de la démocratie. Nous avons exprimé nos inquiétudes, qui sont profondément enracinées, et avons affirmé que nous ne voulons pas qu’il y ait un lien entre le Speaker et l’arme politique de l’exécutif », a poursuivi Arvin Boolell.

« Le président dela république  fait comprendre qu’il utilisera ses bons offices pour canaliser les inquiétudes expirmées aux autorités compétentes et à qui de droit », ajoute-t-il.  Il a aussi fait le constat que la communauté locale et internationale « est choquée par le comportement du Speaker vis-à-vis de Rajesh Bhagwan ». Et de conclure : « La démocratie parlementaire et la démocratie tout court doivent sortir gagnantes afin que le pays retrouve son souffle, son calme et sa dignité. »

Pour sa part, Patrick Assirvaden a expliqué que ses deux collègues et lui ont démontré qu’ils sont de bonne foi et qu’ils veulent « faire les choses dans le respect de la Constitution ». Il explique : « aujourd’hui, nous sommes venus voir le président de la République, encore une fois dans le respect des paramètres constitutionnels. Nous considérons qu’on ne peut pas effectuer notre travail comme députés. On ne peut agir comme un député élu à l’Assemblée nationale. »

Le Parlement « tombe en décadence », dit-il. « Arvin Boolell, chef de file du Ptr, a été suspendu pour huit sessions, soit jusqu’à l’année prochaine. Nous avons eu recours aux institutions, notamment au judiciaire, en tenant compte de la séparation des pouvoirs. Arvin Boolell a logé sa plainte en Cour lundi et, ce mardi, nous avons rencontré une autre institution, à savoir la présidence de la République. Nous sommes conscients qu’il y a une séparation des pouvoirs et qu’il a ses limites dans l’exercice de ses fonctions. Mais il est le dernier rempart contre les entorses à la Constitution et la plus haute instance du pays », poursuit le président du Ptr.

Eshan Juman a évoqué « les abus au Parlement semaine après semaine ». Il développe : « Ce qui s’est passé la semaine dernière a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. C’est pourquoi nous avons pris l’initiative de rencontrer le président de la République. Il nous a reçus de manière officielle. Il a fait ressortir que le fait de recevoir pour une réunion formelle veut dire ce que cela veut dire. »

Il dit par ailleurs souhaiter que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, « prenne conscience et arrête de faire les choses de travers et en connivence avec le président de l’Assemblée. Il faut rectifier le tir ! Que le Speaker présente des excuses et démissionne de ses fonctions, puisque nous sommes devenus la risée du monde », a-t-il conclu.

Arvin Boolell a finalement annoncé que la plainte contre le Speaker, Soorjdev Phokeer  a été déposée en Cour lundi. Dans cette plainte, il soutient que  les droits constitutionnels ne peuvent être bafoués  au Parlement. « Il y a un ras de bol dans la population et parmi les élus du peuple parce qu’on ne peut pas asphyxier le Parlement », a-t-il poursuivi, tout en insistant sur le fait que « this guy must go afin de laisser les institutions fonctionner ».

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