Tandragee, le courage à l’état pur

Après Nordic Warrior il y a quelques jours, un autre champion n’a pas survécu à une colique durant la semaine. Il s’agit de Tandragee, double vainqueur classique qui a fait le bonheur de la casaque bleu électrique et écharpe rouge pendant plus de six ans. Une carrière bien remplie avec comme haut fait la Coupe d’Or en 2012 et le Barbé cinq ans plus tard, non sans citer qu’il a damé le pion à plusieurs champions, et qu’il s’est illustré en dix occasions sur des parcours allant du kilomètre au 1600m.

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Importé en 2012 alors qu’il n’avait que trois ans, ce bel alezan n’a pas tardé à se mettre en évidence et devait vite progresser. Il avait gagné in extremis sa place dans la Coupe d’Or, dernière classique de cette saison-là. Une course à multiples enjeux. Une victoire de la part de Ramapatee Gujadhur ou de Gilbert Rousset devait être synonyme de sacre chez les entraîneurs. Noel Callow, titulaire chez la plus vieille écurie du turf, avait opté pour Il Saggiatore, la nouvelle terreur, champion incontesté des 4-ans, et vainqueur de la Duchesse et du Barbé. Grossière erreur !

Tandragee, associé à Rai Joorawon, ne comptait pas se laisser faire. Après avoir suivi Green Keeper comme son ombre, il avait jeté tout son poids dans la bataille et avait résisté jusqu’au bout à l’assaut du cheval champion de la saison 2012, Ice Axe. Une victoire emblématique pour tout son entourage. L’année suivante devait toutefois être plus compliquée, alors qu’on l’attendait à franchir les paliers. La raison ? Des ennuis de santé qui avait entaché sa préparation. Une année à mettre aux oubliettes, même s’il avait été en mesure de s’illustrer en une occasion. Les deux suivantes avaient été plus conformes à son potentiel. Il s’était illustré en deux occasions, à chaque fois avec des performances plus qu’honorables dans le Barbé et la Princess Margaret Cup en 2014.

Avec le poids de l’âge, les choses commençaient à devenir compliquées pour Tandragee en 2016. Il devait toutefois accumuler les accessits avant de sortir une performance comme lui seul savait le faire lors de la journée internationale et ainsi sauver sa campagne. Le tout grâce à une monte intelligente de Donovan Mansour, et ce, au nez et à la barbe du grandissime favori Scotsnog. Alors qu’on le croyait plus proche de la retraite qu’autre chose, Tandragee allait éblouir tout son monde en 2017.

Après une rentrée timide, il avait démontré des progrès évidents à sa sortie suivante derrière Ernie. Il avait dominé ce même Ernie quelques semaines plus tard, avant de tenter un pari fou en remplacement de Kremlin Captain, qui aurait été le porte-drapeau, mais qui avait malheureusement connu un problème de santé. Non seulement il affrontait le crack Parachute Man et s’élançait du plus mauvais numéro au départ, mais il effectuait aussi une transition compliquée 1365- 1600m. Mission impossible ? Pas pour Tandragee.

Propulsé dans le box seat très tôt durant le parcours, le pensionnaire de Ramapatee Gujadhur avait démontré tout son courage pour résister à l’assaut fi nal d’Easy Lover et ainsi inscrire son nom à une deuxième épreuve classique cinq ans plus tard, à huit ans. Tandragee, c’est la défi nition de la longévité au plus haut niveau au Champ de Mars. Quand verra-t-on un cheval mettre à mal les meilleurs pendant six saisons consécutives et vaincre à dix reprises ? Il compte à son tableau de chasse les Tales Of Bravery, One Cool Dude, Parachute Man, Scotsnog, Casey’s War, Enaad, Liquid Motion, Ice Axe et autre Il Saggiatore. Cela résume sa carrière exceptionnelle. Il n’était pas le plus fort, mais bel est bien le plus courageux.

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