Taxis d’hôtel : la FHTA réclame le gel du remboursement des prêts

La situation de crise, qui risque de perdurer dans le tourisme, inquiète les chauffeurs de taxi opérant dans ce secteur. Ainsi, la Federation of Hotel Taxis Association (FHTA) souhaite que le remboursement des prêts pour l’achat de leur véhicule auprès des banques, soit temporairement suspendu, et ce afin de permettre aux chauffeurs affectés de garder la tête hors de l’eau, en attendant que la situation s’améliore.

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Dans une lettre adressée au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, la FHTA dit avoir pris note de la démarche du gouvernement de venir en aide aux personnes sans revenus pendant le confinement. Cependant, rappelle Yash Murrakhun, le président de l’association, la situation des chauffeurs de taxi affectés aux hôtels risque d’être « compliquée », même après le déconfinement. « Comme vous le savez, nous dépendons uniquement des touristes visant le pays et, dans la conjoncture actuelle, il faudra sans doute attendre un certain temps avant un retour à la normale dans ce secteur. D’où notre demande au gouvernement pour deux mesures prioritaires, soit la mise en place d’une ‘support living allowance’ et le gel du remboursement des prêts auprès des institutions bancaires », explique-t-il.

Yash Murrakhun ajoute que cette demande est « temporaire », en attendant que la situation revienne à la normale. « Nous ne demandons pas de rayer nos dettes, mais de geler le remboursement. Il est vrai que le gouvernement a demandé aux banques d’appliquer un moratoire, mais cette formule veut dire qu’il faut continuer à rembourser les intérêts et, par la suite, on se retrouvera avec une accumulation au niveau du capital. Cela risque d’être très difficile pour nous. Ce que nous suggérons, c’est de suspendre le remboursement que nous reprendrons une fois la situation revenue à la normale », dit-il.

Le président de la FHTA évoque également la situation « confuse » au niveau de la Development Bank of Mauritius (DBM). Selon lui, celle-ci n’étant pas une banque commerciale, on ne sait pas encore si les mesures de moratoire s’appliquent à elle. « Nous avons plusieurs membres qui ont pris leur emprunt pour l’achat de leur véhicule auprès de la DBM. Cependant, lorsque j’ai appelé pour savoir comment on allait procéder par rapport à notre remboursement, les personnes concernées n’étaient pas en mesure de me répondre. Peut-être qu’au niveau du gouvernement on a oublié que la DBM avait aussi un département de ‘leasing’ ou alors, que la communication n’est pas passée car beaucoup de personnes ne travaillent pas en cette période, mais nous aurions aimé être fixés à ce sujet. »

Yash Murrakhun ajoute que, comme beaucoup de personnes, les chauffeurs de taxi d’hôtels se retrouveront « avec des doubles factures d’électricité, d’eau et de téléphone, entre autres, à payer ». Raison pour laquelle il pense que le Wage Support Scheme « aurait dû être équivalent au salaire minimum », soit Rs 10 200. « Le mois dernier, nous avons tous travaillé jusqu’au 18-19 du mois. Donc, nous avons pu avoir un certain revenu, mais ce mois-ci, nous n’avons pas travaillé du tout et nous nous retrouvons avec Rs 2 550. Or, nous savons tous que nous ne pourrons recommencer à travailler si le confinement est levé le 4 mai, car il n’y aura pas de touristes », déplore-t-il.

Il précise que les chauffeurs de taxi font leurs déclarations pour la taxe chaque année et que la Mauritius Revenue Authority a toutes les données les concernant. De même, il est d’avis qu’en octroyant moins que le salaire minimum au secteur informel, le gouvernement est en train de se contredire. Yash Murrakhun ajoute qu’à ce jour, la fédération n’a reçu « aucune réponse » du ministre des Finances.

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