Tirs croisés – Covid-19 – Moral en berne : comment éviter le pire ?

Absence de perspectives, fermeture des lieux de loisirs, insécurité sanitaire et incertitudes face à l’avenir et, pire, perte d’emploi ou précarité professionnelle, hausse des prix et crise économique. Nombre de Mauriciens ont le moral en berne, d’autant que la situation dure depuis un certain temps. Comment s’en sortir et lutter contre ce marasme ?

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À ceux ayant perdu leur emploi, Anjum Heera, psychologue, conseille de trouver un nouveau but dans la vie et de ne pas rester sans rien faire. « Ils peuvent utiliser ce temps pour faire tout ce qu’ils n’ont pas eu le temps de faire quand ils étaient pris par le travail. » Elle suggère de se mettre en réseau pour lancer ensemble une entreprise. Pour la psychologue, il est important de passer à l’acceptation de ce qu’on ne peut contrôler. « Le plus vite accepte-t-on la réalité, le plus vite passera-t-on à la prochaine étape de sa vie. Il faut se dire que cette épreuve est temporaire et que beaucoup de ceux ayant connu du succès sont passés par de telles épreuves. »

Le Dr Jaya Thakoor, psychiatre, montre, elle, que si on ne peut sortir, on peut trouver d’autres moyens d’interagir et d’autres activités pour occuper son temps. « Ce qui est important, c’est de garder son esprit occupé, garder une activité et ne pas rester sans rien faire tout en s’isolant. » En général, note-t-elle, « les consultations ont augmenté à cause d’un problème lié au Covid-19 ». Sur le plan international, les chiffres concernant les maladies psychiatries ont été en hausse depuis le Covid-19. « Même le taux de suicide a augmenté et l’incidence de l’anxiété et de la dépression est en hausse. » Elle conseille de se focaliser sur « le côté positif des choses » car « la situation actuelle n’est pas parfaite mais il faut faire avec ce qu’on a » et « il faut garder le corps et le mental actifs ».
José Émilien, président de Befrienders, Ong engagée dans la prévention contre le suicide, reconnaît que le Covid-19 a créé une atmosphère anxiogène. Si pendant le confinement, « on avait dit que cela pouvait resserrer les liens familiaux, ce qui a été le cas pour certains », pour d’autres, par contre, souligne-t-il, « cela a fait ressortir beaucoup de problèmes, de non-dits, car les gens étaient tout le temps ensemble ». Et d’ajouter : « Il y a eu des conflits, des cassures entre conjoints, parents et ados. Le Covid-19 est venu aggraver certains problèmes sous-jacents. » Il indique que le nombre d’appels reçus à Befrienders a presque doublé. De même, le nombre de tentatives de suicide a-t-il augmenté. « Il faut essayer de bâtir son immunité psychologique en faisant des choses qui peuvent relaxer comme le sport, le yoga, la prière, s’occuper des autres, tout ce qui peut vous donner de la force et de la résilience », conseille-t-il.

ANJUM HEERA (PSYCHOLOGUE) : « Se dire que cette épreuve est temporaire »

Cela fait plus d’un an que dure le Covid-19 et beaucoup ont été mentalement affectés. Avec l’explosion de cas et le nombre inquiétant de décès recensés dernièrement, les personnes âgées diminuent les sorties. Or le manque d’interactions sociales entraîne la déprime. Comment trouver un juste milieu ?
L’interaction sociale n’est pas que physique. Il y a d’autres moyens d’interagir comme les appels vidéo, les messages sur portable, etc. Il faut accepter le fait que nous sommes vulnérables face à cette pandémie et qu’il nous faut protéger nos proches et nous-mêmes. Donc, les personnes âgées peuvent utiliser ce temps pour consolider leurs relations avec leurs enfants qui, pour beaucoup, travaillent de la maison en ce moment.

D’autres tranches d’âge sont aussi mentalement affectées. Ceux ayant perdu leur emploi ou en précarité professionnelle se retrouvent au bout du rouleau. Quels conseils donneriez-vous pour ne pas sombrer dans la dépression ?
Ceux qui ont perdu leur emploi peuvent utiliser ce temps pour faire tout ce qu’ils n’ont pas eu le temps de faire quand ils étaient pris par le travail. Ils peuvent préparer des repas sains et faire du sport. C’est vrai qu’une perte d’emploi entraîne le stress. Il faut qu’ils cherchent un ami qui puisse être à leur écoute et les encadrer. Il leur faut trouver un nouveau but dans la vie et ne pas rester sans rien faire.
C’est normal que l’on se sente submergé par tant d’incertitudes tant sur les plans économique que sanitaire ou social. Mais il est important de se rappeler que nous ne sommes pas seuls dans cette situation. Ils peuvent constituer un réseau de personnes ayant perdu leur emploi et essayer de joindre leurs forces ensemble pour lancer une initiative. Use your isolation period to discover yourself and learn new skills.

Quelles sont les techniques pour mieux surmonter cette épreuve ?
Pour surmonter l’épreuve d’une perte d’emploi, il faut pouvoir faire le deuil, une réponse naturelle suite à une perte. Ensuite, il faut accepter les émotions que l’on ressent. Il ne s’agit pas de questionner la perte car il y a des choses qui sont hors de notre contrôle. Il faut consacrer ce temps à autre chose qu’on n’avait jusqu’ici pas le temps de faire. On se donne le temps et on y va doucement avec soi-même. Il faut accepter la réalité car le plus vite accepte-t-on la réalité, le plus vite passera-t-on à la prochaine étape de sa vie. Autrement, on stagnera et on cumulera anxiété, angoisse et stress.
Il faut aussi se dire que cette épreuve est temporaire et que beaucoup de ceux ayant connu du succès sont passés par de telles épreuves. Comme on dit, reculer pour mieux sauter ! Souvent, ces expériences aident à devenir plus forts. On peut aussi avoir recours au soutien des proches et utiliser ce temps pour se former à de nouvelles choses qui pourront nous être utiles dans le futur. Il faut apprendre à se redéfinir et se dire que ce n’est pas uniquement un travail qui définit notre personne. Il y a aussi la santé physique et mentale.

Nombreux sont les Mauriciens qui broient du noir car ne pouvant se projeter dans un avenir meilleur, appréhendant que la situation sanitaire n’empire avec la réouverture des frontières. Quels conseils leur donneriez-vous pour ne pas déprimer ?
Les personnes qui vivent déjà avec des angoisses se retrouvent plus vulnérables face à cette situation. Les autres aussi en sont affectés et ont peur de ce qui adviendra. Donc, comme conseils, soyez informés mais ne vérifiez pas continuellement les informations de manière obsessive, ce qui accentue l’anxiété. Soyez informés de la situation sanitaire seulement par des sources d’information fiables. Ensuite, respectez bien le protocole sanitaire et ne vous mettez pas à risque. On se concentre sur ce qu’on peut contrôler comme ses mouvements dans la société. Pourquoi se concentrer sur les choses qu’on ne peut contrôler comme la réouverture des frontières ? Quand on sent qu’on est pris par la peur de ce qui peut arriver, il faut faire un tri de ce qu’on peut contrôler ou pas.
Par ailleurs, les personnes qui se sentant gagnées par la déprime peuvent avoir recours aux techniques de relaxation. C’est ce que je fais actuellement avec des patientes ayant perdu leur emploi. D’autre part, il est bon de noter qu’une émotion est contagieuse. Il faut savoir à qui on a affaire. Si on a affaire tout le temps à une personne déprimée en ce temps de pandémie, on risque de sombrer dans la déprime aussi.

Autre source de stress pour nombre de ménages : la hausse de prix des produits de consommation qui a été un coup de massue. Il est prévu que d’autres hausses s’ensuivent d’ici la fin de l’année…
Une fois de plus, il y a des choses qu’on ne peut contrôler. Pourquoi ne pas faire de l’agriculture, diminuer les achats de produits futiles ou de luxe pour se concentrer sur des produits nécessaires jusqu’à ce que la situation redevienne stable ? Nous ne pouvons mener la même vie que l’on menait avant. L’acceptation est donc la clé. À Pailles, par exemple, il y a des personnes qui cultivent des herbes fines pour ne pas en acheter.

Qu’en est-il des enfants qui doivent conjuguer avec un calendrier scolaire instable et incertain ? Quels conseils donneriez-vous pour que leur mental ne subisse pas de répercussions ?
Même s’il n’y a pas eu de classe pendant un certain temps, des cours ont été dispensés à la télé ou en ligne. Il est vrai qu’il n’y avait pas de contact physique. Maintenant, ce sont les enseignants et les profs qui doivent expliquer aux enfants qu’on est dans une situation de pandémie et que c’est temporaire. Il faut leur expliquer que ce temps ne durera pas toujours et qu’il faut pour l’heure accepter la “new normal”. C’est une manière de protéger soi-même et ses proches.
Un conseil aux enfants : ils peuvent profiter de ce temps pour se découvrir de nouveaux talents. Alors que d’habitude, l’accent est mis sur le côté académique, ils ont maintenant l’occasion de faire autre chose comme la peinture, l’agriculture, le jardinage, etc.

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DR JAYA THAKOOR (PSYCHIATRE) : « Se focaliser sur le côté positif des choses »

Cela fait plus d’un an que dure le Covid-19 et beaucoup ont été mentalement affectés. Avec l’explosion de cas et le nombre inquiétant de décès recensés dernièrement, les personnes âgées diminuent les sorties. Or le manque d’interactions sociales entraîne la déprime. Comment trouver un juste milieu ?
Il faut savoir innover. Si on ne peut sortir, on peut trouver d’autres moyens d’interagir, d’autres activités pour occuper son temps. Par exemple, on peut en profiter pour être avec les proches et goûter un temps de qualité. Ceux qui ne travaillent pas et qui ne sortent pas peuvent s’adonner à la cuisine, au jardinage et autres loisirs qu’on peut faire à la maison. Mais ce qui est important, c’est de garder son esprit occupé, garder une activité et ne pas rester sans rien faire tout en s’isolant.

Y a-t-il plus de patients qui viennent vous consulter en ce moment à cause du Covid-19 ?
Effectivement, c’est une tendance qu’on observe dans les centres de santé même s’il n’y a pas de chiffres exacts à ce sujet. Après, il y a plusieurs problèmes qui sont associés au Covid-19 comme le chômage, la peur de la maladie elle-même, la peur d’envoyer ses enfants à l’école, l’incertitude, etc., qui entraînent l’anxiété et la déprime chez plusieurs personnes. En général, les consultations ont augmenté à cause des problèmes liés au Covid-19.

Les troubles pour lesquels ces personnes viennent consulter en général depuis le Covid-19 sont-ils légers ou sérieux ?
Au début de la pandémie, les patients venaient par vagues. Il y avait beaucoup de cas d’anxiété liés au Covid-19. Après quelques semaines, on avait reçu beaucoup de cas de dépression. Maintenant, il y a un mélange de troubles, d’anxiété et de dépression.

Pensez-vous qu’il y a aussi des personnes qui souffrent mentalement en silence et qui ne viennent pas consulter ?
Au niveau international, les chiffres concernant les maladies psychiatriques sont en hausse depuis le Covid-19. Même le taux de suicide a augmenté et l’incidence de l’anxiété et de la dépression est en hausse.

Diverses tranches d’âge sont mentalement affectées. Ceux ayant perdu leur emploi ou devant travailler plus dur malgré une réduction de salaire se retrouvent au bout du rouleau. Quels conseils leur donneriez-vous pour ne pas sombrer dans la dépression ?
J’ai eu des patients qui ont sombré dans la dépression, mais j’en ai vu d’autres qui ont rebondi en se mettant à leur propre compte. Il y a des cuisiniers dans des hôtels ou sur des bateaux qui ont ouvert des snacks. D’autres se sont reconvertis pour avoir des revenus. J’ai vu beaucoup de cas comme cela. Certains ont sombré dans la dépression mais vont mieux avec le traitement qu’ils suivent. Il doit aussi y avoir d’autres qui n’ont pas consulté même s’ils ont des soucis.

Quels conseils donneriez-vous à ces personnes ?
Il faut se garder occupé avec une activité saine tous les jours. Trouvez-vous un passe-temps. Et surtout, gardez une routine : une heure pour se lever, une heure pour les activités et une heure pour se coucher. Utilisez ce moment pour consolider les relations familiales.

Nombreux sont les Mauriciens qui broient du noir car ne pouvant se projeter dans un avenir meilleur, appréhendant que la situation sanitaire n’empire avec la réouverture des frontières d’autant que le virus n’est pas près de partir. Quels conseils leur donneriez-vous pour ne pas déprimer ?
C’est une peur que tout le monde entretient. Mais ce que je conseillerais, c’est comme le préconise le ministère d’observer strictement les mesures sanitaires, de bien porter le masque, se laver les mains fréquemment et éviter de toucher les surfaces, etc. Comme c’est quelque chose qu’on ne peut contrôler, il faut miser sur la prévention. Si on prend toutes les précautions, on espère que tout se passera bien avec la réouverture des frontières.

La hausse de prix des produits de consommation a aussi été un coup de massue pour nombre de ménages et il est prévu que d’autres hausses s’ensuivent d’ici la fin de l’année. Cela peut être une autre source de dépression…
Il faut essayer de positiver et relativiser. On peut se dire que si personne n’est pas à l’ENT ou en ICU chez soi, c’est déjà quelque chose de positif. Si personne n’est pas infectée, la santé physique est là. Si on a un toit sur notre tête et de quoi manger, même si on ne peut faire des économies pour le moment, c’est toujours ça. Il faut se focaliser sur le côté positif des choses.

Qu’en est-il des enfants qui subissent un calendrier scolaire instable et incertain, qui doivent rester à la maison trois jours par semaine et sont livrés à eux-mêmes ? Quels conseils pour que leur mental ne subisse pas de répercussions ?
Tout comme pour les adultes, il faut que les enfants restent occupés. J’encourage les parents à organiser des activités qui aideront leurs enfants à rester actifs au lieu de ne rien avoir à faire et de rester dans l’oisiveté. Il y a une palette de loisirs auxquels ils peuvent s’adonner comme la peinture, la danse, etc. La situation actuelle n’est pas parfaite, mais il faut faire avec ce que l’on a.

En conclusion…
Restez positifs. Observez bien les gestes barrières. Cela peut aider à avoir l’esprit tranquille. Gardez le corps et le mental actifs. Maintenez l’esprit constamment engagé dans quelque chose de précis. Que ce soit avec un passe-temps, des prières, il y a toujours un moyen de s’occuper.
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JOSÉ ÉMILIEN (BEFRIENDERS) : « Le nombre de tentatives de suicide a augmenté »

Cela fait plus d’un an que dure le Covid-19 et nombre de personnes ont été mentalement affectées. Avec l’explosion de cas et le nombre inquiétant de décès recensés dernièrement, le moins que l’on puisse dire, c’est que le moral des Mauriciens est en berne, n’est-ce pas ? Comment voyez-vous les choses au niveau de Befrienders ?
Effectivement, depuis l’an dernier, on vit avec le Covid-19 et cela crée une atmosphère anxiogène. Les gens n’ont pas de perspectives d’avenir et ne savent ce qui va se passer. Tout le monde est dans l’inconnu, que ce soit à Maurice ou ailleurs dans le monde, ce qui a un impact très important sur le moral. Chacun peut avoir une forme de résilience mais à la longue, cela entraîne la déprime. D’abord, il y avait la peur de la maladie. C’était l’inconnu. Ensuite, il y a eu les répercussions comme les pertes d’emploi, les réductions de salaire etc.
Pendant le confinement, on avait dit que cela pouvait resserrer les liens familiaux. Pour certains, oui, mais pour d’autres, cela a fait ressortir beaucoup de problèmes, de non-dits, car les gens étaient tout le temps ensemble. Il y a eu des conflits, des cassures entre conjoints, parents et ados. Avec le “work from home”, il y a eu le côté négatif aussi. Des patrons ont abusé de la situation. Nous avons eu des appels de gens ne sachant que dire car ils avaient peur de perdre leur emploi. Quant aux jeunes, ils ne pouvaient sortir pendant un temps. Nous avons de fait eu beaucoup d’appels qui parlaient de tout cela.

Les appels ont-ils augmenté ces derniers mois ?
Certainement. Normalement, nous avons une moyenne de 90 appels par mois, y compris les appels habituels. Le nombre a presque doublé. On a presque 200 appels. Nous avons aussi beaucoup qui viennent en face-à-face. Ce dont les gens ont besoin, c’est d’être rassurés, de parler et de ne pas se sentir seuls. Nous avons remarqué un certain désespoir et ras-le-bol, le sentiment de ne plus rien contrôler dans sa vie. Automatiquement, c’est la dépression qui s’ensuit. Si on peut les rassurer en les laissant parler…

Avez-vous des chiffres concernant le nombre de suicidés à Maurice depuis le Covid-19 ?
Nous avions 75-80 cas de suicide par an à Maurice avant le Covid-19. De janvier à décembre 2020, on a eu 110 cas de suicide. Il y a peut-être d’autres cas qui n’ont pas été déclarés. De janvier à août 2021, on avait déjà 52 cas. J’ai bien peur que cela dépasse la centaine une fois de plus en 2021. Le nombre de tentatives de suicide a aussi augmenté.

Quel est le profil des personnes qui cherchent de l’aide auprès de Befrienders depuis le Covid-19 ?
Le Covid-19 est venu aggraver certains problèmes sous-jacents. Des gens appellent suite à des relations qui se sont envenimées, des pertes d’emploi. Le stress provoque l’énervement qui, à son tour, provoque la violence qui peut se traduire en un crime. C’est la violence contre les autres ou contre soi-même.

Comment Befrienders leur vient-elle en aide ?
Befrienders a une hotline (800 933). Ensuite, nous avons un service sur WhatsApp qu’on a bien utilisé (5483 7233) et le numéro du bureau (467 0160). Nous faisons de l’écoute, mais nous recevons aussi les gens en face-à-face. Nous faisons beaucoup de sensibilisation sur les signes et symptômes. Huit personnes sur dix donnent des signes.

Quels sont ces signes ?
Il y a trois types de signe. Tout changement de comportement brusque et qui dure dans le temps. Si une personne généralement expansive se renferme sur elle-même ou qu’une personne calme devient agressive, cela doit alerter. Les signes verbaux sont plus faciles à repérer comme quand une personne dit : “J’en ai marre de cette vie. Quand je ne serai pas là, ce sera mieux.” Quand un chef de famille dit : “Je suis un poids lourd”, il faut tenir compte de cela. Quand c’est dit plus d’une fois, de deux fois, ce n’est plus de la plaisanterie.
Ensuite, il y a des signes non verbaux et les expressions faciales. Une personne qui est d’habitude très élégante, qui se soigne et qui tout d’un coup se néglige… Il y a aussi ceux qui donnent du jour au lendemain leurs objets de valeur comme des bijoux en disant : “Prends cela pour toi, je n’en aurai plus besoin.” Tout cela, ce sont des signes qui doivent alerter les personnes autour pour chercher une aide professionnelle. Ce qu’on peut faire, c’est l’écoute active, la compréhension, le dialogue. Befrienders est une association apolitique et ne juge pas.

Quels conseils donneriez-vous pour éviter la déprime en ces temps moroses ?
Il faut essayer de voir ce qu’on peut faire et ne pas faire. Par exemple, en ce qui concerne la réouverture des frontières, on n’y peut rien et on ne peut vivre éternellement enfermés. Tôt ou tard, il faudra faire face à la situation et vivre avec le Covid-19. Donc, il faut essayer de bâtir son immunité psychologique en faisant des choses qui peuvent relaxer comme le sport, le yoga, la prière, s’occuper des autres, tout ce qui peut vous donner de la force et de la résilience.
Par ailleurs, il faut favoriser le dialogue avec ceux qui sont autour de vous. Si une personne se sent dans le besoin, elle peut nous appeler pour partager ce qui l’oppresse. Cela peut la soulager. Il faut une certaine forme d’acceptation et voir comment on peut gérer la situation avec les moyens que l’on a. Surtout, il faut demander de l’aide, cela fait du bien.

En conclusion…
N’hésitez pas à appeler Befrienders et à faire connaître notre existence. Car il y a des personnes qui ne savent pas que nous sommes là.

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