TIRS CROISES | Covid-19 — Quelle interprétation donner à l’explosion de cas ?

Il y a quelques mois, il suffisait d’une poignée de cas de Covid-19 dans une région pour que celle-ci soit décrétée zone rouge. Depuis ces dernières semaines, particulièrement depuis le début du mois d’août, le pays enregistre en moyenne 150 cas au quotidien avec un pic de 258 cas jeudi dernier. Alors que plus de 50% de la population ont reçu leurs deux doses de vaccin et plus de 60% leur première dose, quelle interprétation donner à cette explosion de cas ?

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Pour le Dr Vasant Bunwaree, « même si beaucoup de choses correctes ont été faites au niveau de la gestion de l’épidémie, il y a des manquements ». Il réitère la nécessité d’installer des robinets automatiques dans les établissements scolaires ou alors « qu’une personne soit déléguée pour fermer les robinets après que les enfants se sont lavés les mains pour éviter qu’ils se contaminent ». Après le bond des cas et des décès enregistrés, l’ancien ministre de l’Éducation prévoit que les enfants seront touchés dans les semaines qui viennent. Ce qui l’amène à dire : « S’il faut poursuivre avec les classes en ligne, faisons-le. Ce sera bientôt les vacances. Préparons la réouverture correctement. Pourquoi pas un test antigénique de tous les enfants à la rentrée comme en Israël ? » suggère-t-il.

De son côté, le Dr Prithiviputh Rittoo, pointe du doigt l’absence de sanction contre les récalcitrants s’agissant du relâchement des gestes barrières. « Les gens sont aujourd’hui indifférents au Covid-19, surtout dans les transports en commun où il n’y a pas de distanciation physique », déplore-t-il. S’agissant de l’équipe de “contact tracing”, qui semble dépassée, il estime qu’il aurait fallu un protocole précis sur l’auto-isolement. « Au lieu de mettre de la pression sur l’équipe de “contact tracing” pour faire les tests PCR, pourquoi ne pas demander aux personnes suspectées d’avoir eu le Covid-19 de faire leur test dans des centres de dépistage comme les “flu clinics” ? Cela enlèverait un fardeau sur le gouvernement. Au lieu d’attendre l’équipe pendant trois jours, la personne aurait pu le faire elle-même ». Par ailleurs, pour prévenir une situation qui risque d’être hors de contrôle, il propose de transformer certains centres récréationnels en centres de soins pour Covid-19. « À l’instar du centre récréationnel de Belle-Mare pour personnes âgées. Ces centres sont actuellement vides. Pourquoi ne pas commencer à les transformer en centres de traitement en anticipation d’une situation qui demanderait davantage de traitements. »

Le Dr Satish Boolell, lui, va à contre-courant en invitant les autorités à se lancer dans une recherche de l’état immunologique d’un millier de personnes qui n’ont pas été vaccinées, ce qui nous donnera une indication du taux d’anticorps chez eux. En effet, au vu de la majorité de cas asymptomatiques, il considère qu’une telle étude pourrait déterminer si « l’immunité collective arrive ou pas ». Il recommande, en outre, de choisir le vaccin approprié pour les collégiens. S’agissant de la flambée des cas, la population, dit-il, est parfois à blâmer. « En gros, nous ne respectons pas la distanciation sociale. Les rencontres religieuses, les mariages, les anniversaires ont été toujours à la base des infections. » Le médecin invite enfin le ministère à impliquer les brillants spécialistes que compte le pays. « Il faut des “think tanks” au niveau des hôpitaux pour gérer le problème. »


DR VASANT BUNWAREE : « Dans les semaines qui
suivent, l’épidémie touchera les enfants »

Le Covid-19 ne cesse de se propager dans le pays. Dans l’univers carcéral, la situation est alarmante. Les collèges avec des cas positifs ferment tour à tour… Que vous inspire une telle situation ?

C’est quelque chose d’assez exceptionnel dans le monde. C’est une situation complexe et vraiment difficile. Quand je vous ai parlé il y a peu, j’avais dit qu’il y aurait une flambée. Autant la première crise a été bien gérée, autant on voit ici beaucoup de failles même si beaucoup de choses correctes ont été faites. Il y a des manquements. Un exemple : dans les écoles, il fallait maintenir les gestes barrières. Or, cela ne se passe pas comme il le faudrait. Les gestes barrières ne sont pas correctement respectés.

Par ailleurs, ma proposition est tombée dans l’oreille d’un sourd. Une des mesures phares, outre le port du masque et la distanciation, est le lavage des mains. Il y a une grosse anomalie quand les enfants s’évertuent à se laver les mains pour ensuite attraper le virus en fermant le robinet que tous ont touché quand leurs mains étaient sales. Il faut déléguer une personne pour s’assurer qu’ils se lavent les mains pendant au moins vingt secondes et ensuite ferment le robinet. Autrement, on pourrait installer des robinets automatiques. Cela demande un investissement, certes. Quand j’étais ministre, j’avais fait installer dans chaque classe le système Sankoré. C’était un gros investissement mais on l’a fait et aujourd’hui cela existe dans toutes les classes du primaire. Donc, installer une dizaine de robinets automatiques dans chaque école n’est pas la mer à boire et on aura évité beaucoup de contaminations !

Actuellement, le variant présent dans le pays est décrit comme étant “mild”. Que se passerait-il si du jour au lendemain, dans un contexte où les centres de quarantaine et le personnel soignant sont dépassés, le variant mutait et devenait grave ou si le Delta s’invitait ?

Les variants vont continuer. Il y en aura d’autres. En Europe, on a posé une question à un expert pour demander comment faire si les lettres de l’alphabet étaient épuisées au fil des variants. Il a répondu qu’on ajouterait le chiffre 1, 2, 3, etc. Il peut y avoir d’innombrables variants. Un virus peut entrer dans l’organisme et le message qu’il transmet est parfois mal interprété par la défense à l’intérieur de la cellule. Alors, au lieu d’un variant habituel, on a un nouveau variant qui sort et qui se transmet. Depuis le mois d’août, cela a pris de d’ampleur, avec 258 cas jeudi dernier. Le virus circule donc dans la population. Certains diront qu’il faut vivre avec le virus. Je veux bien. Il faut apprendre à vivre avec le virus à l’avenir. Mais, en tant que responsables, il faut faire mieux pour que les vagues ne soient pas de cette ampleur. L’épidémie a gagné les prisons et elle est présente dans les écoles. Beaucoup d’établissements ferment.

Selon le protocole actuel, s’il y a un cas dans un établissement, celui-ci va fermer deux jours. Mais il y a beaucoup d’écoles qui ont fermé et la presse n’en a pas parlé. A l’exemple du SSS Forest Side Girls, du collège Idéal. Les statistiques qu’on voit dans la presse sont incomplètes. La chose est beaucoup plus sérieuse. Il y a beaucoup d’autres qui ont fermé et dont on ne parle pas.

Dans l’Éducation, on déplore un déséquilibre entre des établissements appelés à fermer et d’autres qui arrivent à poursuivre leur travail. Que pensez-vous ?

Cela crée un déséquilibre. La qualité des profs est importante. On a confiance en eux. C’est un peu à eux de faire le rattrapage du temps perdu. J’étais ministre de l’Éducation, je peux dire qu’il y a toujours moyen de rattraper le retard dans les écoles. Cela demande un peu d’efforts de la part de tous : des élèves, des parents et des profs. N’empêche, cela crée un déséquilibre car le programme est le même pour tous. Et, malheureusement, les retombées ne seront pas pour tout de suite. Les résultats des examens ont été meilleurs cette fois. Les responsables ont dû faire preuve d’indulgence. Il faut savoir quelle est la cause. Est-ce l’enseignement en ligne qui fait de meilleurs élèves ? Il est possible qu’il n’y ait pas eu d’indulgence et que c’est la performance académique qui s’est améliorée. Il faut voir ce qui y a contribué. Et, outre le côté académique, a-t-on gagné sur le plan holistique ?

Avez-vous l’impression que la Santé est dépassée ?

Je dirais plutôt qu’il y a une mauvaise coordination Maintenant que le nombre augmente et qu’il y a des décès, ce que je prévois dans les semaines qui viennent, c’est que l’épidémie touchera les enfants. C’est le changement qu’il y aura avec les adultes qui sont vaccinés. Même si les vaccinés peuvent être infectés, leur nombre en réanimation est pratiquement nul sauf dans les cas de comorbidités extrêmes.

Dans certains pays, des bébés sont positifs à la naissance. Un pédiatre à l’étranger disait que beaucoup de ces bébés ont la bronchite. Il faut pouvoir distinguer entre la bronchite habituelle et celle provoquée par le Covid-19. Une récente étude montre qu’un sur cinq dans la petite enfance est positif d’anticorps du Covid dans le sang. Ce qui veut dire qu’ils ont le virus et ont fabriqué leurs anticorps. Ils ont peut-être été un peu enrhumés sans savoir qu’ils avaient le Covid-19. Mais ils sont vecteurs du virus. Voilà comment cela flambe.

Si les membres du personnel hospitalier sont vaccinés, ils n’auront pas de problème. Les gestes barrières doivent continuer, surtout dans ces endroits.

Si le variant mutait ?

La vaccination doit se renforcer. Il faut déjà faire les démarches nécessaires pour vacciner ceux déjà vaccinés un an après la première dose. Ensuite, étudier sérieusement ce qu’on va faire des enfants. Avant, on parlait de 60% pour l’immunité collective. Mais allez voir en Europe, on parle maintenant de 90% car il y a tellement de variants et le Delta fait peur.

Avec la réouverture des frontières, les risques augmenteront…

Exactement. Surveillons nos enfants. S’il faut poursuivre avec les classes en ligne, faisons-le. Ce sera bientôt les vacances. Préparons la réouverture correctement. Israël a préconisé le test antigénique de tous les enfants à la rentrée. Ce n’est pas énorme comme frais. Pourquoi pas une même initiative à Maurice ?


DR SATISH BOOLELL : « Rechercher le taux
d’anticorps chez les non-vaccinés »

Le nombre de cas de Covid-19 ne cesse de gonfler. Dans l’univers carcéral, la situation est alarmante. Les collèges avec des cas positifs ferment tour à tour… Que vous inspire une telle situation ?

J’irai à l’encontre de ce qui se fait en ce moment. Je crois que nous sommes arrivés à un moment où le ministère, ses conseillers et techniciens doivent revoir leur copie en matière de quarantaine et de stratégie. Récemment, une de mes amies, vaccinée à l’AstraZeneca à Maurice, a fait une analyse d’anticorps. On a trouvé qu’elle n’en avait pratiquement pas. Suite à des recherches, on a trouvé que même si les anticorps ne sont pas présents, la personne est couverte par ce vaccin étant donné qu’il y a un T Cell response qui va couvrir le vacciné. À partir de là, il faut raisonner. Malgré tous les chiffres journaliers qui arrivent, 150+, il faut savoir les interpréter. Le ministère a les chiffres mais la mauvaise interprétation. Les bons chiffres sont probablement ceux des cas qui n’ont pas de symptômes et le pourquoi des symptômes doit être étudié. Notre approche ne devrait pas être une de management by crisis. Il faut accepter que le virus se propage dans la population. Il se propage sans symptômes. Il nous faut ne pas nous fier aux directives de l’étranger ou de n’importe quelle organisation sanitaire. Mais nous pouvons nous lancer dans une recherche de l’état immunologique d’un millier de personnes qui n’ont pas été vaccinées, ce qui nous donnera une indication du taux d’anticorps chez eux.

Il faut donner une raison valable et intelligente au fait qu’on pourrait voir dans une telle recherche que parmi notre population non-vaccinée, les anticorps sont présents. Ce qui nous permettrait de conclure qu’il y a l’immunité collective qui arrive. Si les anticorps sont présents chez les non-vaccinés exposés et qu’ils n’ont pas de symptômes, on peut alors ne pas paniquer devant les chiffres chaque jour. C’est une pagaille dans la diffusion de ces chiffres. De même, personne parmi les décideurs n’ose se prononcer sur la politique de quarantaine qu’on aurait dû, à mon humble avis, cesser et mettre seulement les symptomatiques dans un espace hospitalier.

Que pensez-vous de la campagne de vaccination ?

Je demande au ministère de revoir sa copie en matière de politique de vaccination. Je lis que le responsable du ministère est elated avec la campagne de vaccination. Je ne trouve aucune raison d’être elated. Ce qu’il faut, c’est des informations sur les vaccins. Le mélange de deux vaccins a été prôné par un des médecins du ministère mais il n’y a aucune certification internationale à cela. Si on suit l’évolution du vaccin à travers le monde, l’AstraZeneca est, par exemple, réservé aux plus de 60 ans en Australie, Pfizer à un autre groupe d’âge. A Maurice, il nous faut une bonne définition de la politique de vaccination. Angela Merkel en Allemagne voulait vacciner tous ceux de plus de 12 ans. Ici, entre 12 et 18 ans, on ne fait pratiquement rien mais je crois qu’une politique d’intention ne doit pas rester dans un musée de bonnes intentions. On doit viser les enfants des collèges tout en choisissant le vaccin qui leur est approprié.

Nous avons besoin d’une politique bien définie sur les vaccins et partager les informations sur les vaccinés positifs et s’ils sont symptomatiques ou pas. Il nous faut une smart approach. Et non pas juste se donner bonne conscience en vaccinant 60%-80% de la population. On ne sait pas de quels 80% il s’agit car ceux qui n’y sont pas éligibles ne vont pas tomber dans ces 60-80%. Ce que je demande, c’est une simple recherche du niveau d’anticorps chez ceux qui n’ont pas été vaccinés et une bonne interprétation statistique de la propagation du virus dans la population.

Même si on atteignait l’immunité collective, qu’en serait-il si le variant mutait et devenait plus grave?

Le variant mutera, ne nous leurrons pas. Tous les virus connaissent des variations et celui-ci est devenu bien plus contagieux avec le Delta. On nous a menti en disant que le Delta n’est pas à Maurice.

Pour vous, tous ces cas asymptomatiques vous laissent penser qu’on a peut-être atteint l’immunité ?

Cela vous donne une indication que le virus peut être là et les contaminés sont résistants. De là, je vais un peu plus loin. Je vérifie le taux d’anticorps chez les non-vaccinés asymptomatiques, chez ceux qui ont fait des vaccins autres que l’AstraZeneca car avec l’AstraZeneca, le vacciné n’a pas beaucoup d’anticorps mais c’est le T Cell qui les protège. Je commence à me poser des questions sur la gestion du virus par les multinationales. Ces vaccins ne sont pas gratuits…

Comment expliquez-vous cette explosion de cas ?

Aucun protocole n’a de valeur si on n’est pas préparé à vacciner les enfants. Quel que soit le protocole, quand quelqu’un est positif, on ferme l’école. Là n’est pas la solution. S’il y a un outbreak dans une école, celle-ci devient pour moi une intensive care. On appelle les parents en leur disant que les enfants resteront chez eux pour deux semaines. Durant ces deux semaines, ceux souhaitant vacciner leur enfant pourraient le faire. Il faut choisir le vaccin qui a la cote pour les enfants, comme Pfizer.

Quelle lecture faites-vous des chiffres qui défilent quotidiennement ?

Comme la population, je fais un effort immense pour les interpréter. Parfois, on ajoute les chiffres de la veille, parfois on donne les chiffres à une certaine heure. La population ne va pas blâmer qui que ce soit pour un virus mais elle doit savoir. Mais la population, des fois, doit être blâmée. En gros, nous ne respectons pas la distanciation sociale. Les rencontres religieuses, les mariages, les anniversaires ont été toujours à la base des infections. Notre mindset devrait changer. La mauvaise interprétation des décès a rendu cette population un peu négligente. La population se dit que les autres ne meurent pas du virus. Un conseil que je donnerais au ministère : ne gardez pas le monopole de la gestion de ce virus au cinquième étage du ministère. Ce pays a de brillants spécialistes. Il faut mettre tout le monde onboard. Il faut des think tanks au niveau des hôpitaux pour gérer le problème.

En conclusion…

Nous sommes tous égaux vis-à-vis de la maladie. La présence de certaines zones de pauvreté et de maladies demeure une menace pour la richesse d’à côté. Que tout le monde se mette à la tâche sans penser qu’on a des protections que l’autre n’a pas.


DR PRITHIVIPUTH RITTOO (MÉDECIN GÉNÉRALISTE) : « Transformer
les centres récréationnels en centres de soins »

Le nombre de cas de Covid-19 explose. Dans l’univers carcéral, la situation est alarmante. Les collèges avec des cas positifs ferment tour à tour… Que vous inspire une telle situation ?

Je trouve d’abord qu’il y a un relâchement des gestes barrières et il n’y a pas de sanction contre les récalcitrants. Il y a une loi mais personne pour la faire appliquer. Si aujourd’hui, on arrête cinq personnes et on les fait passer en cour dans une semaine tout en diffusant la nouvelle dans les médias, le public se ravisera et finira par porter le masque et garder la distanciation physique. Mais comme personne n’est sanctionné, on n’y accorde pas trop d’importance.

Deuxièmement, le fait que la plupart des cas sont asymptomatiques, les gens ne voient pas la nécessité de se protéger. Ils sont aujourd’hui indifférents au Covid-19, surtout dans les transports en commun où il n’y a pas de distanciation physique. Certains petits vans transportent illégalement une quinzaine de personnes sans distanciation. Dans les rues, certains marchent sans masque, d’autres sont en train de fumer et parler sans garder la distance. Toutes ces personnes font fi des lois, ce qui explique l’explosion des cas.

La Santé est-elle dépassée ?

Le manque de soignants dans les hôpitaux est quelque chose d’horrible. On n’a pas su anticiper le manque de soignants après le confinement. On aurait pu prendre d’autres personnes pour travailler. On aurait pu former davantage d’infirmiers ou avoir recours à des infirmiers à la retraite, ceux qui voudraient travailler seulement pendant cette pandémie tout en les formant pour travailler dans le contexte du Covid-19. Pourquoi certains infirmiers sont-ils contaminés ? C’est parce qu’ils n’ont pas été suffisamment formés pour savoir quelles précautions prendre pour ne pas se faire contaminer. Il fallait professionnaliser ces personnes qui travaillent dans les centres de Covid. Allez dans les hôpitaux, allez dans les Casualties, il n’y a pas de distanciation sociale. Pourquoi l’infirmier ne porte-t-il pas le PPE ? Il fallait les obliger à le porter.

Certains rapportent qu’ils n’en ont pas…

Ce n’est pas vrai. Je suis allé prendre une personne à l’hôpital l’autre jour. J’ai vu un Health Care Assistant avec son PPE et deux masques. Comment a-t-il pu avoir le PPE alors que les infirmiers disent qu’ils n’en ont pas ? Si un personnel hospitalier est bien protégé, il ne sera pas contaminé et n’aura pas peur d’aller travailler. Quand vous voyez un infirmier baisser son masque pour parler… Dans la population, certains enlèvent leur masque pour éternuer ! Il y a un manque de sensibilisation.

Des personnes testées positives attendent des jours sans que l’équipe de “contact tracing” ne vienne les récupérer. Faut-il revoir le système?

A la radio, des témoins rapportent que contrairement à ce que leur a indiqué, l’équipe de contact tracing n’est pas venue. Les personnes ont dû faire l’auto-isolement. S’il y a quatre personnes dans une maison et que l’une est contaminée, le membre qui sort pour faire des achats contamine les autres s’il est contaminé… Il aurait fallu un protocole précis sur l’auto-isolement. Au lieu de mettre de la pression sur l’équipe de contact tracing pour faire les tests PCR, pourquoi ne pas demander aux personnes suspectées d’avoir eu le Covid-19 de faire leur test dans des centres de dépistage comme les Flu Clinics ? Cela enlèverait un fardeau sur le gouvernement. Au lieu d’attendre l’équipe pendant trois jours, la personne aurait le faire elle-même.

Actuellement, le variant présent dans le pays est décrit comme étant “mild”. Que se passerait-il si du jour au lendemain, dans un contexte où les centres de quarantaine et le personnel soignant sont débordés, le variant mutait et devenait grave ou si le Delta s’invitait ?

L’an dernier, nous en avons fait l’expérience. Il a fallu utiliser des écoles, l’hôpital de Souillac et l’ENT Hospital. On aurait pu transformer certains centres récréationnels en centres de soins pour Covid-19. À l’instar du centre récréationnel de Belle-Mare pour personnes âgées. Ces centres sont actuellement vides. Pourquoi ne pas commencer à les transformer en centres de traitement en anticipation d’une situation qui demanderait davantage de soins ? Ce n’est pas après que les cas sont hors de contrôle qu’on va voir comment faire. Ces centres sont pourvus de salles de bains, de cuisine, etc. On peut donc demander à la Sécurité sociale de faire appel à des médecins.

Dans l’Éducation, on déplore un déséquilibre entre des établissements appelés à fermer et d’autres qui arrivent à poursuivre leur travail…

Les directeurs des écoles devraient avoir des détails sur la manière d’agir quand il y a des cas positifs. Si dans une classe, il y a un ou deux cas positifs, pourquoi ne pas fermer cette classe au lieu de fermer l’école entière pour deux jours ? Il faut un protocole précis pour tous les établissements. Quant aux collégiens, vu qu’ils ne sont pas vaccinés, ils auraient dû, selon moi, avoir des classes de demi-journée tous les jours au lieu de deux jours. Si quelques élèves viennent le matin, le reste viendra alors dans l’après-midi. Il y aurait moins d’élèves et il y aurait des classes de cinq jours. Ils seraient exposés à moins de risques.

En conclusion…

Il faut former des personnes pour des causeries dans les OPD des hôpitaux afin de sensibiliser les patients et leurs proches. À leur tour, ils en parleront autour d’eux. Ce qui contribuerait à une prise de conscience chez davantage de personnes.

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