(Tirs croisés) Denrées alimentaires : Les subventions de Rs 500 M bénéfiques aux consommateurs ou à certains commerçants ?

La mesure est censée soulager les consommateurs, qui ne peuvent plus subir les hausses de toutes parts et qui voient leur panier ménager se réduire comme une peau de chagrin. Mais allégera-t-elle vraiment le fardeau des ménages ? Les Rs 500M seront-elles bénéfiques aux consommateurs ou davantage à quelques commerçants ? Jayen Chellum avoue avoir des doutes. « Y aura-t-il une transparence totale sur les données au niveau du NPCC et concernant les compagnies qui bénéficieront de ces Rs 500 M et pour quelles raisons ? » s’interroge-t-il. Avant de se demander ce qui se passera après décembre, date d’expiration de ces subventions. « Les prix vont encore augmenter. » Il souligne qu’il ne suffit pas de porter attention aux prix des produits alimentaires mais aussi aux autres dépenses courantes.

- Publicité -

Le Dr Edwine Grégoire, président de la Consumer’s Eye Association, se demande, pour sa part, quelle économie les consommateurs peuvent réaliser à travers ces subventions ? « Rs 20-40 tout au plus », estime-t-il. Il soutient qu’avec la dévaluation de la roupie et la hausse du dollar, « les prix continueront de grimper sans que les consommateurs ne soient soulagés. » Pour lui, il faut des mesures urgentes supplémentaires pour aider la nation autrement.

Rajen Narsinghen, qui apporte son soutien à l’ACIM en tant que technicien juridique, est d’avis qu’« à situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles ». Pendant un an ou deux, selon lui, il faudra revenir à un contrôle des prix non seulement sur une dizaine d’articles de base, mais sur une quarantaine. « Il ne s’agit pas que d’articles de base, mais ceux qu’on utilise dans la vie quotidienne. » Il pointe du doigt la Consumer Act qui « est complètement dépassée » et déplore qu’on « tolère des commerçants véreux ».


JAYEN CHELLUM (ACIM) :

« Quelles sont les compagnies qui bénéficieront des Rs 500 M ? »

La subvention de sept nouveaux produits alimentaires jusqu’à la fin de l’année est-elle une mesure suffisante ?

Depuis octobre 2019 et à plusieurs reprises, l’ACIM a demandé le contrôle des prix à travers des correspondances et le National Price Consultative Council. Pour nous, il n’était jamais question que le gouvernement subventionne le contrôle des prix. Au fil des années, pendant lesquelles il n’y a pas eu de contrôle sur les prix, les profits se sont accumulés sans que le gouvernement n’ait eu un regard dessus.

Pour la première fois dans les annales, le gouvernement finance le contrôle des prix. Qui sont ceux qui vont contribuer au contrôle des prix ? Nul autre que les contribuables ! Ceux qui en bénéficieront, de surcroît sur des prix qui ont pris l’ascenseur pendant des années, ce sont les commerçants. Les consommateurs/contribuables en feront les frais. Que se passera-t-il après décembre ? Les prix vont encore augmenter et la roupie va encore se déprécier. Y aura-t-il une transparence totale sur les données au niveau du NPCC et concernant les compagnies qui bénéficieront de ces Rs 500 M et pour quelles raisons ?

Quelles sont les autres mesures qui permettraient de soulager les consommateurs sur la durée ?

Quand on nous encourage à consommer mauricien, il faut faire la comparaison en termes de qualité/prix. On ne peut regarder que le prix. Qu’en est-il de la qualité du produit ? Il faut, en outre, tenir compte des facteurs organoleptiques, soit le goût, l’odeur, l’apparence qui font qu’une personne préfère un aliment à un autre. Si un enfant a une préférence pour un lait, il n’est pas facile de changer cela. Il faut rappeler que nous vivons dans une société de consommation à outrance et subitement avec la crise, il y a eu une perte de revenus drastique et de pouvoir d’achat. Peut-on contraindre un enfant à consommer un lait qu’il n’aime pas ? Il faut améliorer la décision gouvernementale.

Quelle forme prendrait cette amélioration ?

Il faut s’asseoir et discuter. Abordons la question des prix. Par exemple, les factures de téléphone, d’électricité et d’eau qui pèsent sur notre budget. Pendant le confinement, le gouvernement a réduit les factures de ceux qui consomment moins d’électricité. Certains n’ont pas eu à payer pendant le confinement. Qui donc a le plus souffert à ce niveau pendant le confinement ? C’est la classe moyenne. Ces familles ont consommé davantage d’électricité en restant à la maison, en travaillant de la maison, en cuisinant, etc. Or, pour ces familles, plus elles consommaient de l’électricité, plus élevés étaient les tarifs. On aurait dû appliquer un tarif normal. Ce que je veux dire, c’est qu’il ne suffit pas de porter attention aux prix des produits alimentaires mais aussi aux autres dépenses courantes.

Et que s’est-il passé dernièrement ? Alors que le budget de la Santé a augmenté de Rs 2,5 milliards, on met la main dans la poche des consommateurs en augmentant les prix des carburants pour l’achat de vaccins ! On ne fait qu’alourdir le budget des consommateurs. Autre exemple : l’alcool et le tabac. Certes, ces produits sont néfastes pour la santé. Aucune étude n’a toutefois été faite pour prouver que la hausse des prix dissuade leur consommation. De même l’augmentation de 100% de la taxe sur les produits contenant du sucre. Les gens sont habitués à consommer ces produits comme les gâteaux et vous venez dire que c’est pour prévenir le diabète. Vous ne faites qu’alourdir les dépenses des consommateurs.

Quel est l’impact de cette hausse de la taxe sur le sucre ?

Cette loi tient compte du fructose et du saccharose. Ce qui fait que les jus de fruit aussi ont accusé une forte hausse alors qu’ils sont censés être bons pour la santé. Alors que les Mauriciens perdent leur travail, s’appauvrissent, le gouvernement ne peut faire comme si tout était normal. Les revenus des Mauriciens ont connu une baisse sensible. Il faut pouvoir adopter des politiques en fonction de ces changements.

Quelles autres solutions ?

Il existe une solution nationale. Le gouvernement a mis sur pied le Covid Committee dont la plupart des membres sont des hauts fonctionnaires du gouvernement et des représentants du secteur privé mais personne de la société civile ni des associations de consommateurs ou d’instances syndicales. Moi, je pense qu’il y aurait dû y avoir des Assises nationales. Cela nous prendra quelques mois de travail, mais il faut de la volonté politique. Récemment, l’huile fabriquée localement et le poulet ont augmenté. Les raisons invoquées par les producteurs étaient que les matières premières avaient augmenté sensiblement. Le gouvernement aurait dû, dans ces cas-là, avoir un rôle d’arbitre. Comment peut-on être sûr que ce que les producteurs avancent est vrai. Nous sommes en train de nous fier à ce qu’ils nous donnent comme infos. Le ministère ne devrait-il pas avoir une instance pour faire le suivi des prix des matières premières au niveau international ? Cela empêcherait de fausses informations qui pourraient justifier des mises à la porte dans des usines.

Par ailleurs, dans les compagnies en situation de monopole, au-delà des produits de nécessité, à l’exemple de la bière et les boissons gazeuses, même s’il ne s’agit pas de produit de nécessité, les Mauriciens s’y sont habitués. Le gouvernement ne devrait-il pas avoir un droit de regard sur ces compagnies en situation de monopole pour contrôler les prix de leurs produits ? On aurait dû aussi enlever la TVA sur un certain nombre de produits alimentaires comme les légumes importés de France. Si on comprend qu’il faille protéger les planteurs mauriciens, il faut qu’on regarde la qualité des produits aussi. Il faut encourager l’autosuffisance alimentaire. L’affichage des prix doit être bien plus étendu et il faut des amendes très sévères dans les cas où les prix ne sont pas affichés.

Actuellement, on voit beaucoup d’endroits où des légumes et autres produits sont vendus sans que les prix ne soient affichés. Et, dans le contexte actuel, avec la peur de contracter le Covid-19, les gens achètent dans des endroits les plus près de chez eux à n’importe quel prix. L’affichage des prix doit être obligatoire dans cette logique de protection des consommateurs, cela au-delà de la loi qu’on attend depuis plus de 15 ans pour la protection des consommateurs.


DR EDWINE GREGOIRE (Consumer’s Eye Association) :

« Il faut des mesures supplémentaires urgentes »

La subvention de sept nouveaux produits alimentaires jusqu’à la fin de l’année est-elle une mesure suffisante ?

La subvention des sept produits par le gouvernement est utile en même temps que “gimmicky”. La question est de savoir quelle économie les consommateurs sont-ils susceptibles de réaliser à travers cette subvention. Rs 20-40 tout au plus. Pour compenser ces subventions, le prix du carburant a augmenté. Avec la dévaluation supplémentaire de la roupie et la hausse du dollar, les prix continueront de grimper sans que les consommateurs ne soient soulagés. Avec l’augmentation du carburant par exemple, le coût du transport va augmenter, ce qui affectera riches et pauvres. Les prix continueront de grimper malgré la fixation des prix compte tenu de l’augmentation supplémentaire du coût de production à l’étranger et de la hausse du coût du fret. Le consommateur aura à encaisser ces augmentations. La fixation des prix conduit à un cercle vicieux “bonnet blanc, blanc bonnet”. Il doit y avoir des mesures urgentes supplémentaires pour aider la nation autrement.

Ce que le gouvernement doit faire maintenant comme soulagement immédiat, c’est de régler les dépenses inutiles, de remédier aux défaillances des ministères avec des dépenses excessives et des gaspillages scandaleux, tels que décrits dans les rapports de l’Audit d’année en année. Le gouvernement devrait réévaluer ses services et réduire les coûts, geler les postes vacants, suspendre l’augmentation des salaires de ses employés, réduire les salaires des députés et des ministres et ne pas créer de nouveaux “quangos” tant que cette crise n’est pas terminée. Le gouvernement doit réduire les coûts de ses ministères et départements pour répondre aux pressions actuelles sur les consommateurs. Cela demande du courage.

Quels auraient été les autres recours pour sauver les consommateurs ?

Ce qui se passe, c’est que les pauvres vont souffrir davantage. Les prix des légumes, par exemple, et autres produits de base, ont vraiment pris l’ascenseur. De ma propre expérience, je peux dire que mes dépenses hebdomadaires ont bondi entre 25 et 30%. Donc, ceux qui peinaient déjà au niveau des dépenses ne verront pas le bout du tunnel. Les consommateurs doivent aujourd’hui oublier certains produits qu’ils ont l’habitude d’acheter. Le pire, c’est que désormais, les gens n’ont plus d’autre choix que de se rabattre sur des aliments riches en sucre, sel, très mauvais pour la santé. Tout ce que vous voyez dans les pubs, à la fin du mois, ce sont des produits qui sont en promo et qui ne sont pas sains pour la santé. Il s’agit d’aliments transformés dans lesquels il y a toutes sortes d’additifs. Beaucoup doivent se contenter de ces produits qui favorisent l’hypertension, le cholestérol et le diabète.

Comment le gouvernement aurait-il pu rééquilibrer les choses ?

Nous avons assisté aux consultations prébudgétaires avec d’autres associations. Certaines ont demandé une révision du système de taxation de 15%. Rien n’empêche d’introduire un système où ceux touchant entre Rs 40 000 et Rs 80 000 paient 15% et ceux touchant au-delà de Rs 80 000 paient plus. Cela pourrait générer des revenus. Il y a beaucoup d’étrangers à Maurice qui paient 15% de taxe alors qu’ils pourraient payer entre 25-30% de taxe. C’est une pratique qui existe à travers le monde. C’est au gouvernement d’avoir le courage de le faire. Si un gouvernement a peur de l’électorat pour les prochaines élections, il ne fera pas ce qu’il y a de mieux pour le pays.

Que pensez-vous d’une plus forte taxation des produits consommés par les riches et d’une taxation moindre sur les produits consommés par les plus démunis et la classe moyenne ?

Ce ne serait pas équilibré. Les produits achetés par les riches sont déjà taxés et coûteux. Cela mettrait encore plus de pression sur les moins riches qui, une fois par an, achèteraient une bouteille de champagne par exemple et devront payer le produit taxé. Le système le plus juste serait les impôts sur les gros revenus.

Le gouvernement devrait-il importer une série de produits de nécessité en vue de concurrencer les autres importateurs et proposer des prix bas aux consommateurs ?

Je pense que le gouvernement devrait fixer des prix de base pour tous les produits. C’est peut-être une bonne idée que le gouvernement importe davantage de produits de base pour de meilleurs prix.

Les médicaments ne sont pas épargnés par cette flambée des prix. Certains ont connu une majoration allant jusqu’à 50%…

J’ai eu l’occasion de collaborer avec la Competition Commission dans la rédaction de leur rapport. Je pense que des changements majeurs sont de mise au niveau de la loi pour s’assurer qu’il y a davantage de contrôle sur la manière dont les décisions sont prises au niveau des prix. Il s’agit de se pencher sur les compagnies importatrices de médicaments qui ont la prérogative de la hausse des prix, vendant les médicaments selon leur bon vouloir sans qu’il n’y ait vraiment de contrôle. Le ministère doit décider et réguler les prix des médicaments. Il faut aussi créer de la compétition.

Contrôler les prix et stimuler la compétition en même temps, n’est-ce pas paradoxal ?

S’il n’y a que cinq compagnies qui importent les médicaments et qui fixent les prix selon leur bon vouloir, augmenter le nombre d’importateurs favoriserait la compétition. Le secteur est un “big business” à Maurice. Actuellement, nous travaillons avec les habitants de Cité-Barkly pour observer les difficultés qu’ils ont. Nous avons rencontré le ministre et nous le rencontrerons de nouveau. Je travaille sur un rapport sur les disparités entre les riches et les pauvres, les souffrances des consommateurs et ce que cela implique de vivre dans un endroit précis. Par exemple, il y a des maisons où vivent quatre générations, soit jusqu’à 16 personnes dans un petit espace.


RAJEN NARSINGHEN (TECHNICIEN DU DROIT) :

« Une dévaluation couplée à une dépréciation est fatale »

Le gouvernement a annoncé la subvention de sept nouveaux produits alimentaires jusqu’à la fin de l’année. Est-ce suffisant ?

C’est un petit pas suivant la lettre envoyée par l’ACIM au ministère du Commerce. Mais les prix continueront à grimper sauf s’il y a un mécanisme de contrôle des prix et d’autres mesures prises. Notre roupie continuera à se déprécier.

Quelles sont ces autres mesures qui auraient pu faire une différence sur la durée ?

Les difficultés que l’on a aujourd’hui ne sont pas dues uniquement au Covid-19 mais font suite à une série de mauvaises décisions et de mauvaise gestion de l’économie. Alors que tout le monde est surpris de voir une augmentation en moyenne de 40% des prix, le Central Statistics Mauritius nous dit que l’inflation est entre 2-2.8%. C’est surprenant. La classe moyenne (inférieure, intermédiaire et supérieure) s’appauvrit. Les pauvres n’arrivent même pas à se payer à manger. La classe moyenne inférieure est en train de souffrir.

À situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles. Il ne faut pas que le gouvernement dise qu’au vu des lois et des marchés internationaux, il faut laisser le marché jouer. Je ne suis pas d’accord. Pendant un an ou deux, il faut revenir à un contrôle de prix, non seulement sur une dizaine d’articles de base mais sur une quarantaine d’articles. Il ne s’agit pas que d’articles de base mais ce qu’on utilise dans la vie quotidienne. Même les pauvres consomment plus des produits comme l’huile, le lait, etc. Le panier qu’on utilise pour calculer l’inflation doit être modifié.

Quels sont ces autres produits qui devraient intégrer la liste ?

Il y a les savonnettes, le papier toilette que même ceux au plus bas de l’échelle utilisent. Les céréales ne devraient pas être un luxe pour les enfants. Il faut que le gouvernement mette un prix minimum et impose une marge de profit.

Pourquoi avez-vous rejoint l’ACIM dans cette cause en faveur des consommateurs ?

Ma conception de la démocratie ne se limite pas aux plans civil et politique. Je milite toujours pour que notre Constitution inclue les droits socio-économiques dont le droit à un logement décent, le droit à l’alimentation et le droit à l’éducation. Malheureusement, ces droits ne figurent pas dans notre Constitution. C’est pourquoi Jocelyn Chan Low, Milan Meetarbhan, Jack Bizlall et moi-même, entre autres, avons constitué un groupe pour réfléchir sur une réforme constitutionnelle et la manière dont on peut modifier l’article 3 pour inclure ces dispositions dans la Constitution.

Je représente pour le moment une petite organisation, Démocratie Maurice qui comprend une quinzaine de membres dont Jayen Chellum. Quand il m’a demandé un soutien technique sur le plan juridique, en tant que technicien du droit, j’ai accepté de l’aider même s’il a des avocats qui lui donnent des conseils.

Vos constats en tant que technicien juridique concernant la consommation ?

La Consumer Act est complètement dépassée. Aucun gouvernement n’a modifié cette loi. Il y a des abus en plein Covid-19 et crise économique. On est en train de tolérer des commerçants véreux. Certains profitent des malheurs des autres. Les grands supermarchés ont tous engrangé de gros profits et malgré tout on voit les prix exorbitants. Si on compare les prix de consommation à Maurice et ceux en Suisse par exemple où vivent mes enfants, on verra que la vie est très chère chez nous. Tout n’est pas dû au Covid-19. Le gouvernement et les commerçants mettent tout sur le dos du Covid-19 alors que c’est faux. Certes, le fret a augmenté. Mais il faut que les augmentations soient basées sur des justifications et approuvées par le ministère du Commerce.

Pour l’heure, le ministère du Commerce est un ministère “rubberstamp”. Un gouvernement qui “means business” doit amender cette loi. Le problème à Maurice, c’est que l’exécution de la loi est vaine. Combien de commerçants sont-ils sanctionnés ? Pendant le confinement, ils ont essayé de le faire un mois ou deux et puis ils ont cessé.

L’autre problème, c’est que les Mauriciens sont actuellement abrutis et ne font pas la distinction entre dépréciation et dévaluation. Quand Sir Veerasamy Ringadoo, dans le passé, avait avec justification fait une dévaluation, ils étaient venus devant la population pour dire la vérité. Mais aujourd’hui, on a fait une dévaluation sans rien dire. D’après mon interprétation, c’est sous la pression du FMI qu’ils ont dû faire cette dévaluation. Il y a donc les commerçants qui abusent qui sont à blâmer d’un côté, mais aussi le gouvernement qui a procédé à cette dévaluation. Une dévaluation couplée à une dépréciation est fatale pour les consommateurs.

Par ailleurs, il n’y a pas d’indépendance au niveau de la BoM. Le gouvernement est doublement responsable car il n’y a pas de contrôle de prix. On ne peut invoquer le libéralisme économique et les règles de l’OMC dans une situation de crise. Il n’y a rien qui empêche un gouvernement un peu socialiste de contrôler les prix et les marges de profit.

Vous vous penchez aussi sur une possible contestation de la hausse des prix du carburant…

J’ai suggéré à l’ACIM de contester cette hausse car il y a une discrimination. Comment peut-on parler de contribution volontaire tout en la rendant imposable ? C’est pourquoi on regarde si on n’est pas en train d’enfreindre les dispositions de l‘Income Tax Act. De même qu’au niveau de l’Equal Opportunities Commission, pourquoi fait-on une discrimination entre ceux qui ont des voitures et ceux qui n’en ont pas ? Est-ce que le PRB tiendra compte d’une augmentation du “travelling” et est-ce que le secteur privé suivra ?

Le secteur privé est déjà en difficulté…

Justement, comment rééquilibrer tout cela ? Avec la hausse des carburants, il y aura une cascade d’augmentations. Chacun profite de cette situation. Ce n’est pas correct d’imposer la taxe sur une catégorie de personnes. S’agissant des pauvres, le gouvernement doit subventionner d’autres produits comme la viande et le poisson importés. Comment ces gens-là peuvent-ils se nourrir convenablement s’ils ne peuvent acheter ces produits ?

Pendant le confinement, le gouvernement a augmenté des amendes de Rs 500 à Rs 500 000. Pourquoi ne pas imposer les mêmes amendes sur les riches commerçants qui commettent des fraudes ? Souvent, vous voyez un prix affiché et c’est un autre prix que vous payez à la caisse. Il faut des amendes fortes pour ces commerçants véreux. Là où il n’y a pas lieu d’augmenter les amendes, ils le font…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -