Tirs croises – Vaccination obligatoire : Mesure coercitive ou règlement indispensable pour protéger la population ?

Entre pouvoir de coercition et approche indispensable pour contenir l’inquiétante propagation de l’épidémie de Covid-19 dans le pays, les avis sont partagés. Les droits des citoyens sont-ils bafoués ? Y a-t-il abus de pouvoir quand on impose la vaccination à plusieurs secteurs professionnels ?

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Neelkanth Dulloo, avocat et défenseur des droits humains, considère que nous avons là davantage affaire à « une politique administrative qu’à une politique sanitaire ». Il pointe du doigt une communication « à sens unique » venant du comité sur le Covid-19 sans qu’il n’y ait « de débats sérieux ». Il dénonce le paradoxe qui réside dans l’imposition de ces vaccins alors que les autorités elles-mêmes ne sont pas sûres de leur efficacité. « C’est pourquoi d’ailleurs elles font signer un Consent Form. » Pour lui, chaque individu a le droit de décider pour son corps. « Il y a des personnes qui ont des convictions religieuses par rapport à cela. Il faut respecter ce droit. Le droit de vivre passe désormais en deuxième position. Seul, prime le droit économique. »

Atma Shanto, président de la Fédération des travailleurs unis (FTU), regrette que le comité sur le Covid-19 « n’ait pas consulté les représentants syndicaux ». S’il importe d’introduire des mesures de protection, dit-il, cela doit se faire en consultation avec la société civile et le monde syndical. « Or, ici, personne n’a son mot à dire. » Le syndicaliste tire la sonnette d’alarme sur l’absence d’une loi protégeant les employés concernant la question de l’auto-isolement ou de la quarantaine. « Il est grand temps que le gouvernement vienne avec une décision pour que les employés ne vivent plus de telles situations difficiles. » Il dénonce les « abus provenant du patronat » qui brandit le Covid-19 comme argument pour que les employés adoptent une autre manière de travailler. « Aujourd’hui, on considère l’employé davantage comme un outil de production que comme un humain. »

Si Reaz Chuttoo de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) trouve que cette mesure permet à certains secteurs de fonctionner, il souligne une lacune : aucune mention n’est faite pour que ceux n’étant pas aptes à se faire vacciner soient exemptés. Il observe de plus une « déconnexion entre le ministère de la Santé et celui du Travail qui prend même une forme grave ». Il cite le cas de ces employés qui ont bravé la consigne du ministère de s’auto-isoler « pour aller travailler car s’ils n’y vont pas, c’est leur salaire qui allait être réduit et non leurs congés car n’en ayant plus ». Le problème, précise-t-il, « c’est que la Santé fait sa loi sans tenir compte des problèmes des personnes en tant qu’employés ». Quant à ceux brandissant leur droit de ne pas se vacciner, Reaz Chuttoo, répond : « Vous pouvez exercer votre droit fondamental tant que cela n’a aucun effet sur le droit d’une autre personne. Ne représentez-vous pas un danger pour votre prochain ? »

NEELKANTH DULLOO (AVOCAT) : « Plus une politique administrative qu’une politique sanitaire ! »

NEELKANTH DULLOO

Les employés de secteurs spécifiques, soit ceux travaillant dans des entreprises enregistrées auprès de la Tourism Authority, les policiers, les pompiers, les employés des salons de coiffure et d’esthétique, les résidents des dortoirs et les employés des salles de gym et de sport devront obligatoirement avoir été vaccinés au 15 septembre. Sinon, ils n’auront pas accès à leur lieu de travail. Comment trouvez-vous cette mesure ?
Le problème, c’est que nous sommes davantage confrontés à une politique administrative qu’à une politique sanitaire. Depuis peu, sur le plan international, il y a beaucoup de spéculations. Certains mettent en avant le fait que le vaccin a été conçu contre le Covid-19 et non contre les divers variants. Quand il y a des morts, on dit que ces personnes n’étaient pas vaccinées. Mais combien meurent-ils alors qu’ils ont été vaccinés ? Il faut qu’on nous dise combien de ceux qui sont décédés étaient vaccinés. Les autorités auraient dû se renseigner sur l’efficacité des vaccins. Les autorités américaines sont même en train de conseiller à leurs patients de ne pas se vacciner car les vaccins ne sont plus adaptés à leur contexte actuel. Il y a eu plusieurs mutations à travers le monde.

Ce que mettent en avant des médecins, c’est que même si l’efficacité des vaccins est réduite face aux variants, ils apportent malgré tout une protection. Ne pensez-vous pas que cette mesure contribuera à contenir la propagation du virus et à protéger la santé de ces employés ?
Le problème, c’est que la communication est à sens unique. Une équipe vient s’adresser à la population sans qu’il n’y ait un débat sérieux. C’est pourquoi on a toujours dit qu’on n’est pas contre les vaccins, mais le choix revient à l’individu. Un ami m’a confié avoir vécu un mois pénible après s’être fait vacciner de force. Pourquoi donne-t-on un Consent Form à signer alors qu’on contraint des personnes à se faire vacciner ? C’est comme si on vous obligeait à manger un repas et qu’on vous disait qu’on ne serait nullement responsable si jamais ce plat vous empoisonnait. Où est la logique ? Pourquoi n’organise-t-on pas un grand débat national pour que ceux qui veulent imposer la vaccination se confrontent à la population ? Chaque individu a le droit de décider pour son corps. Il y a des personnes qui ont des convictions religieuses par rapport à cela. Il faut respecter ce droit.

Ne pensez-vous pas que le contexte est exceptionnel et qu’il y a urgence de contenir la propagation du virus ?
Le contexte peut être exceptionnel mais les autorités elles-mêmes ne sont pas sûres de l’efficacité des vaccins. C’est pourquoi d’ailleurs elles font signer un Consent Form. Il n’y a pas de logique ! Vous ne pouvez dire à une personne que vous ne prenez aucune responsabilité par rapport aux conséquences du vaccin et vous lui ordonnez de le faire quand même. Pourquoi les autorités n’enlèvent-elles pas le Consent Form ? Elles ne le feront pas car elles savent qu’il peut y avoir un problème.

L’on a aussi exprimé la crainte que l’employeur puisse réduire les congés ou le salaire de l’employé qui refuse de faire le vaccin et qui ne peut travailler à domicile…
L’impression que l’on a, c’est que le droit de vivre passe désormais en deuxième position et que seul prime le droit économique. Tout ce qu’on entend, c’est qu’il faut venir travailler et se faire vacciner. Nous fonctionnons d’après un modèle économique dépassé. On continue à nourrir des secteurs économiques qui ne tiendront pas la route sans considérer que le pays peut devenir très moderne à travers un nouveau modèle économique. Notre dette publique a doublé depuis 2014. Nous vivons aujourd’hui dans une ère numérique. Notre présence physique à certains endroits n’est pas indispensable. Qu’on renforce le système digital. Le ministère des TIC doit développer de nouveaux modèles et de nouvelles politiques, et non se contenter d’un rôle régulateur.

L’apport des outils numériques aurait donc pu constituer une solution et apporter un équilibre entre la protection de la santé de la population et les droits des employés. Est-ce bien cela ?
Certainement. Aujourd’hui, les maisons sont connectées et en contact avec le monde. La connexion n’est plus un problème. Pourquoi ne concevons-nous pas une politique en ce sens ? On envoie les enfants à l’école. C’est sûr, il y a la dimension de socialisation. Mais, on a vu la pagaille que cela a engendrée avec l’ouverture un jour et la fermeture le lendemain…
Au lieu de passer des programmes inutiles, la MBC aurait pu dédier de nouvelles chaînes au préprimaire, primaire et secondaire. Qu’on organise des cours en ligne et des programmes télévisés chapitre par chapitre. Aujourd’hui, quand on entend la ministre de l’Éducation se battre pour les cinq “Credit”, pour moi, c’est un problème d’argent. Il n’y a plus de finances pour l’Éducation et en exigeant les cinq “Credit”, on élimine une bonne quantité d’élèves. L’école polytechnique n’est pas une école fourre-tout. L’école polytechnique est plus difficile que la filière normale ! La filière polytechnique est une filière très spécialisée et parfois il faut être plus intelligent que ceux de la filière académique pour choisir cette filière. Retirer les jeunes des collèges pour les envoyer dans les écoles polytechniques revient souvent à les envoyer à l’abattoir. Par ailleurs, exclure des jeunes des examens à cause de leur âge est discriminatoire. Si j’étais à la place des décideurs, j’aurais étendu l’âge limite à 25 ans.
Si on a un problème d’argent pour financer l’éducation de tous ces élèves et qu’on a conçu une politique de cinq “Credit” pour les départager, on pourrait concevoir des cours en ligne pour eux ou à la télé. Ces derniers pourraient avoir recours au “self learning”. La population rétrécit. Éliminer ainsi des élèves du système aura des répercussions dans quelque vingt ans.

Les employeurs qui réduiraient le salaire des employés qui refuseraient de se faire vacciner… Vous en pensez quoi ?
C’est illégal. Aucune loi n’a été votée pour permettre aux employeurs de le faire. Sans compter que la vie devient chère !

ATMA SHANTO (SYNDICALISTE) : « L’employé comme un outil de production plus qu’un humain »

ATMA SHANTO

Les employés de cinq secteurs spécifiques devront obligatoirement avoir été vaccinés au 15 septembre, faute de quoi ils n’auront pas accès à leur lieu de travail. Comment trouvez-vous cette mesure ?
Ce que nous constatons, c’est qu’il y a eu beaucoup de mesures et beaucoup de changements. Mais, à aucun moment, le comité sur le Covid-19 n’a consulté les représentants syndicaux. Au départ, nous avons objecté à la signature du Consent Form car cela revient à dire que le signataire prend sur lui toute la responsabilité. Aujourd’hui, cela continue. Maintenant, la décision d’interdire l’accès à leur lieu de travail à certains employés non vaccinés est pour nous une imposition.

Au fond, cette mesure ne contribue-t-elle pas à contenir la propagation du virus et la protection de la santé de ces employés ?
Nous ne nous objectons pas au combat contre le Covid-19, mais nous nous opposons contre le principe adopté par le gouvernement. Il faut certes des mesures mais en consultation avec la société civile et le monde syndical. Or, ici, personne n’a son mot à dire. Ce que constate la FTU, c’est que ce sont les employés qui portent sur eux le fardeau du Covid-19. Le secteur privé, en effet, reçoit toutes sortes de facilités et d’“incentives” pour rouler leur business. On a souligné le manque de transparence au niveau du MIC. Pour nous, il y a une opacité totale quand l’argent du public est mis à la disposition du secteur privé. Ce qui est plus grave, c’est que lorsqu’il y a des cas positifs dans des entreprises du privé, le ministère n’intervient pas. C’est le Health and Safety Manager, payé par la compagnie, qui s’en charge. Bien sûr, il privilégiera l’aspect production. Dans plusieurs compagnies du privé, des employés ayant dû s’absenter après avoir contracté le Covid-19 ont vu leurs congés et salaire réduits, ce qui n’est pas normal. Ce qui se passe dans ce pays n’est pas normal.

Quand j’ai discuté avec un haut cadre du ministère du Travail, il m’a fait savoir que d’après l’avis du State Law Office, il n’y a aucune loi qui protège les employés sur la question de l’auto-isolement ou de la quarantaine. Il est grand temps que le gouvernement vienne avec une décision pour que les employés ne vivent plus de telles situations difficiles. D’autant que les prix des produits de consommation ne cessent de prendre l’ascenseur. Le travailleur ne cesse donc de se faire écraser par les répercussions du Covid-19. Le gouvernement doit agir de manière responsable et ne peut laisser les employés ainsi entre les mains du patronat.

Pour revenir à l’imposition de la vaccination pour certains employés, peut-on relativiser en tenant compte du contexte exceptionnel et de l’urgence de protéger la population ?
Je ne suis personnellement pas contre la vaccination car c’est grâce à elle, fruit de recherches à travers le monde, qu’on arrive à diminuer l’ampleur du virus. Je serai honnête là-dessus. Ce que nous déplorons toutefois, c’est la manière dont le comité sur la Covid-19 a imposé certaines choses.

Certains se demandent à quoi sert le “Consent Form” alors que la vaccination est imposée dans certains secteurs. Partagez-vous cet avis ?
Justement, il y a le Consent Form et maintenant la vaccination devient obligatoire pour certains secteurs.

Quelles sont vos craintes par rapport aux droits des employés ?
Aujourd’hui, il y a des abus provenant du patronat. Ils brandissent le Covid-19 comme argument pour que les employés adoptent une autre manière de travailler. On utilise beaucoup le mot « réinventer ». Mais, réinventer dans l’intérêt de qui ? Malheureusement, ce n’est pas dans l’intérêt des employés qui sont sans protection.
Ce que nous remarquons, c’est que dans les hôtels et le secteur privé en général, il y a un changement sur les conditions de travail. Certaines choses sont imposées par l’employeur. Aujourd’hui, on ne tient plus compte du fait que l’employé est avant tout un humain. On met surtout en avant la crise financière à laquelle fait face la compagnie. Nous avons traversé deux confinements depuis 2020 et les hôtels ont été affectés. Mais l’hôtellerie existe depuis plusieurs décennies, certains établissements se sont implantés ailleurs. Venir dire aujourd’hui qu’à cause du Covid-19, l’hôtellerie est à genoux… Et quand on voit les hôtels faire pression sur le gouvernement pour rouvrir les frontières…
Nous accueillons cette réouverture, mais on ne peut imposer des changements sur les employés quand le ministère du Travail joue le rôle de spectateur. Le ministère du Travail agit comme une “enforcement division” mais aujourd’hui, il n’arrive pas à empêcher que des employés travaillent dans des conditions abusives.

Des exemples…
Des employés d’hôtel, par exemple, doivent travailler trois jours consécutifs, commencer le matin et terminer très tard et reprendre le matin à 7h du matin. Tout cela est contre la loi. Certains hôtels ont été convertis en quarantaine et dès qu’une chambre est libérée, on demande au valet de chambre d’y entrer tout de suite pour le nettoyage. Ce n’est pas normal même si on leur donne des “personal protective equipment”. On ne peut exposer un employé ainsi. Le risque est grand.
La loi parle d’un Risk Assessment Report. Je me demande si à Maurice, dans une situation de pandémie, les entreprises ont fait un “risk assessment” pour déterminer si les employés sont en sécurité ou pas. Je ne pense pas qu’il y ait des évaluations qui sont faites. Aujourd’hui, on ne tient plus compte de l’aspect humain. On considère l’employé davantage comme un outil de production que comme un humain.

Quelle serait la meilleure solution si on veut trouver un équilibre entre la protection de la santé de la population et les droits des employés ?
Il ne faut pas oublier que ce sont les employés qui sont à la base de l’économie d’un pays. Ils devraient ainsi pouvoir bénéficier des meilleures protections qui soient. On ne peut invoquer les difficultés économiques pour demander aux employés de faire des efforts. Les employés ont toujours fait des efforts et se sont sacrifiés.

REAZ CHUTTOO (CTSP) : « Une déconnexion entre la Santé et le Travail »

Reaz Chuttoo

Les employés de secteurs spécifiques devront obligatoirement avoir été vaccinés au 15 septembre, faute de quoi ils n’auront pas accès à leur lieu de travail. Comment trouvez-vous cette mesure ?
La mesure semble très expéditive. Néanmoins, elle permet à ces secteurs comme celui du tourisme de fonctionner. Si les touristes apprennent que certains employés ne sont pas vaccinés, ils auront définitivement peur. Ce qui fait défaut toutefois, c’est qu’on n’a rien prévu pour que soient exemptées des personnes qui ne peuvent pas se faire vacciner à cause de leur état de santé. Exception devrait être faite pour ceux à qui l’hôpital aurait recommandé de ne pas le faire. Autrement, sur la question de l’imposition, Maurice ne fait que suivre ce que font d’autres pays européens.
Aujourd’hui, ce sont surtout les capitalistes qui dictent les lois. Ils mettent toutes les chances de leur côté pour ne pas avoir à fermer leurs hôtels et entreprises. Si le gouvernement peut faire cela aujourd’hui, c’est qu’il existe une opinion majoritaire qui va dans ce sens. Des employés vaccinés sont venus me voir pour dire qu’ils se sentent à risque parce que certains employés n’ont pas reçu de vaccin. Ils ont demandé que le syndicat plaide leur cause. Il y a donc une pression en ce sens venant des employés ne se sentant pas en sécurité parmi des non-vaccinés.

Pour vous donc, cette mesure peut contribuer à contenir la propagation du virus et à protéger la santé des employés ?

Certainement. Jusqu’à preuve du contraire d’un variant extrêmement dangereux, les vaccins permettent à la majorité d’être asymptomatique même si infectée. Ce qui a même donné lieu à des décisions trop hâtives, selon moi, chez le secteur privé. Quand un employé est contaminé, il n’y a plus l’obligation de tester les autres employés. On identifie juste ceux qui ont été en contact immédiat avec le contaminé alors que les autres sont testés seulement s’ils présentent des symptômes. Et encore, on parle de tests rapides et non pas de tests PCR qu’on ne fait presque plus ! Il y a une déconnexion entre le ministère de la Santé et celui du Travail qui prend même une forme grave.
Au CTSP, nous avons eu quatre cas d’employés où un membre de leur famille était positif. Le ministère leur a proposé de l’auto-isolement. Ils ont bravé cette consigne pour aller travailler car s’ils n’y allaient pas, c’est leur salaire qui allait être réduit et non leurs congés car n’en ayant plus.
Le ministère de la Santé aurait dû donc avoir une discussion préalable avec celui du Travail avant d’introduire une mesure. Le ministère se concentre sur le nombre de personnes susceptibles de mourir. Il ne réalise pas que la vie des gens ne dépend pas que de cela, mais il en va aussi de la capacité de la personne de faire vivre sa famille ! Depuis deux ans, nous le disons : le gouvernement doit reconnaître le Covid-19 comme une maladie professionnelle.
Autre exemple : avec la banque de “sick leaves”, si l’employé séjourne à l’hôpital, il peut puiser dans cette réserve. Mais quand on vous demande de rester chez vous faute de place à l’hôpital, vous n’avez pas droit au sick leave” ! Il faut apporter des changements sans quoi il y aura des répercussions sur la santé des employés et sur l’économie.

Qu’avez-vous à dire de la réduction des congés et du salaire de l’employé contaminé par le Covid-19 ?
Aucune loi n’en fait mention. Les employeurs en profitent. Exemple : des employés de trois usines ont été contaminés par le Covid-19 sur leur lieu de travail. Les employeurs ont fait un test rapide sur eux et comme le test était négatif, ils ont été appelés à retourner au travail le lendemain. Un autre employé était suspect car un membre de sa famille était positif. L’employeur l’a contraint à rester chez lui deux semaines pour finir tous ses congés. Il y a donc un abus sans précédent qui débouchera sur d’autres problèmes à l’avenir car la pandémie ne partira pas de sitôt. Le problème actuel, c’est qu’il y a un comité sur le Covid et quand il s’agit de passer une loi, la Santé fait sa loi sans tenir compte des problèmes des personnes en tant qu’employés. Si l’employé ne se fait pas vacciner, il doit présenter un test PCR qui coûte Rs 2 300. Combien de fois l’employé devra-t-il payer Rs 2 300 ?
Dans l’interprétation populaire, on brandit son droit de ne pas se faire vacciner. Soit. Vous pouvez exercer votre droit fondamental tant que cela n’a aucun effet sur le droit d’une autre personne. Si vous décidez donc de ne pas faire le vaccin, c’est votre droit, mais ne représentez-vous pas un danger pour votre prochain ? Il y a un acteur qui impose tout cela discrètement : le secteur privé…
Quelle est la prochaine étape une fois la majorité vaccinée ? C’est de laisser les gens s’exposer au virus. D’abord, pour tester l’immunité collective et pour que les gens s’immunisent. Pourquoi le masque n’est-il plus obligatoire en Angleterre et aux USA ? Pour tester l’immunité collective.

Est-ce une bonne chose ?
Oui et non. Il nous faudra passer par cette étape car combien de temps vivra-t-on avec ces restrictions ? Mais pour l’heure, il est prématuré. Il n’y a pas de “rapid tests” sur le marché. Par ailleurs, le système de médecins à domicile n’a pas été mis en place encore. Troisièmement, on n’a pas vraiment éduqué la population sur le protocole à observer en auto-isolement. Il est donc prématuré de traiter le Covid-19 comme une maladie normale.

Comment trouver un équilibre entre la protection de la santé de la population et les droits des employés ?
Malheureusement, la loi du travail ne fait pas mention du Covid-19. Elle dit juste que si un employé est malade sur son site de travail à cause d’un risque biologique, cela doit être reconnu comme une maladie professionnelle. Le gouvernement doit avoir le courage de faire respecter la loi Health & Safety. Il faut un “contact tracing” pour montrer que la personne a contracté la maladie sur son site de travail. Le paradoxe, c’est que certains ne veulent pas faire le vaccin mais veulent que s’ils sont infectés sur le site de travail, l’employeur soit tenu responsable.

Le mot de la fin…
Le Covid-19 Committee devrait être à l’écoute de la société civile car c’est nous qui sommes en contact avec les gens. Le gouvernement ne doit pas prendre des décisions hâtives.

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