Un journaliste d’une radio financée par Washington tué dans une explosion

Un journaliste afghan, employé d’une station de radio financée par les Américains, a été tué jeudi dans l’explosion de sa voiture dans le sud de l’Afghanistan, a-t-on appris de source administrative locale.

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Aliyas Dayee, qui travaillait pour Radio Liberty, a été tué dans l’explosion d’une « bombe » placée sous sa voiture à Lashkar Gah, la capitale de la province du Helmand, théâtre de violents combats entre talibans et forces afghanes ces dernières semaines, a annoncé le porte-parole du gouverneur local, Omar Zwak.

Cet attentat, condamné par la présidence afghane comme une nouvelle atteinte à la liberté de la presse dans ce pays déchiré par des années de guerre, survient quelques jours seulement après l’assassinat d’un ancien présentateur de télévision à Kaboul.

M. Dayee, 33 ans, laisse derrière lui une fille, a expliqué à l’AFP Rateb Noori, le directeur du bureau de Kaboul de Radio Liberty.

Le journaliste se rendait au club de presse local avec son frère, qui a été blessé, quand a eu lieu l’explosion, a ajouté M. Noori.

Sediq Sediqqi, le porte-parole du président afghan, Ashraf Ghani, a condamné l’attaque.

« Sans l’ombre d’un doute, l’assassinat d’Aliyas Dayee est l’œuvre des ennemis de la liberté d’expression et des médias », a-t-il écrit sur Twitter.

Radio Liberty, créée pendant la Guerre froide, est financée par le gouvernement américain.

L’attaque n’a pour l’instant pas été revendiquée.

Elle survient après la mort le 7 novembre de Yama Siawash, un ancien présentateur de télévision, tué à Kaboul dans les mêmes circonstances.

Les violences ont augmenté ces dernières semaines en Afghanistan. Elles sont surtout l’œuvre des talibans, qui cherchent ainsi à influencer le processus de paix dans lequel ils sont engagés avec le gouvernement et qui est pour l’instant au point mort.

Lashkar Gah a été le théâtre d’intenses combats en octobre, quand des insurgés talibans ont mené une offensive à grande échelle dans l’espoir de prendre la ville, poussant des milliers de personnes à s’enfuir.

Le Helmand – principal bastion taliban – est l’une des provinces où les forces internationales ont pris part aux combats les plus sanglants de ces 19 années de guerre.

Les attaques ciblées visant des personnalités – journalistes, hommes politiques ou religieux, défenseurs des droits de l’homme – ont augmenté ces derniers mois, malgré les pourparlers de paix en cours à Doha.

Mercredi, le vice-président, Amrullah Saleh, a accusé les talibans de préparer des attaques contre des membres de la société civile pour saper la confiance des Afghans en leur gouvernement.

« Ce sont des cibles faciles. Les meurtres ont pour but d’éroder et meurtrir de la société, ce qui la rendra mécontente du gouvernement », a écrit sur Twitter M. Saleh, toujours très critique à l’égard des talibans.

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