Variant Delta ou troisième vague – Menace du Top de 1 000 cas par semaine !

Prison : avec 54% de détenus On Remand, des premiers signes de tension « Intra Muros » avec la psychose de la contamination

Avec la très forte contagiosité enregistrée sur le terrain ces dernières semaines, les assurances Jagutpal/Joomaye avec leur double thèse de vaccination et d’asymptomatisme sont reléguées au second plan.

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Ainsi, les 298 cas nouveaux enregistrés en 24 heures à hier (312 ce jeudi) font craindre l’éventualité que le pays pourrait connaître un nouveau palier, soit un millier de cas par semaine.

Outre cette dimension quantitative, le phénomène confirmé est que le virus est bien présent partout. Que ce soit dans le cercle hermétique de la prison, notamment à Beau-Bassin, ou dans l’enceinte des établissements scolaires à travers l’île et des entreprises du privé comme World Knits à Quartier-Militaire de même que les bureaux et Stores de la fonction publique.

En dépit de l’escalade dans le nombre de cas depuis dimanche à hier, soit dans la fourchette de 148 à 298 quotidiennement, le ministère de la Santé n’a vu jusqu’ici aucune urgence de se départir de son mutisme pour des explications à la population au sujet de cette situation, qui présente des caractéristiques d’être Out of Control. De son côté, le ministère de l’Éducation se complaît dans sa posture de rigidité.

Par contre, dans le milieu pénitentiaire, les premiers signes de tension Intra Muros sont répercutés hors de la Prison Centrale de Beau-Bassin. C’est du moins ce qu’indiquent des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès des sources concordantes.  « Nou pe asiz lor enn bom ! Il faut une décision forte et solide de la direction, de pair avec le judiciaire pour désamorcer la situation qui s’amplifie à la prison », confient des Prison Officers inquiets devant ce qui se passe ces derniers jours.

Avec une population carcérale avoisinant les 2 500 détenus, dont 1350 sont en détention préventive (On Remand) et le nombre croissant de cas positifs au Covid-19 détectés chaque jour, avec les nouveaux arrivants en prison, « cela provoque des tensions nouvelles qui font craindre une explosion brutale et inattendue ».

Des gardes-chiourmes, aguerris au mood au sein de l’univers carcéral, avancent que « ceux qui ont été condamnés adoptent une attitude calme et posée, sachant ce qui les attend et quand ils vont sortir de la prison. En revanche, ceux qui sont On Remand ont tendance à faire preuve d’une grande volatilité et de nervosité devant le moindre écart ! »

« Ceux qui sont en détention préventive sont Restless. Ces détenus sont répartis en deux catégories de détenus : ceux ne sachant pas s’ils seront condamnés ou acquittés, s’ils parviendront à payer leur caution, d’une part. Et de l’autre, ceux qui ont été testés positifs au Covid-19 et pour qui tout le processus judiciaire a été gelé le temps de leur traitement. C’est la procédure. Ce n’est pas l’administration de la prison qui a pris cette décision mais les autorités dans leur sagesse. Il faut donc s’y plier », font-ils comprendre.

Avec comme effet boule de neige, notent ces officiers, « que ces détenus On Remand ne se comportent pas de manière mature et responsable. Dès qu’ils apprennent par exemple qu’il y a eu des cas positifs décelés, ils cèdent à la peur, la panique. Ils ont tendance à faire des caprices et faire des scènes pour un rien. Nous avons le devoir de prendre en compte ces réactions. Il ne faut surtout pas les ignorer. »

Mais ce que redoutent surtout ces officiers de la prison « c’est que certaines têtes brûlées en profitent pour semer la pagaille. Nous sommes en pleine crise sanitaire. Ce qui est déjà professionnellement et personnellement dur à gérer pour chacun de nous. Maintenant, nous avons aussi les impératifs de Petit Verger, devenu un centre de traitement, et la New Wing dédiée uniquement à la détention préventive. Il y a encore les nouveaux entrants chaque jour, car le processus a repris son cours normal cette semaine. »

Des Prison Officers redoutent un statu-quo dans la gestion avec un pourrissement de la situation. « La solution se trouve dans un leadership fort et ferme. Il faudrait, d’une part, une hiérarchie solide qui peut discuter, par exemple, avec le judiciaire, et arriver à des arrangements temporaires.  Comme, par exemple, revoir à la baisse certaines cautions, en fonction des délits. Bien sûr, nous ne dictons pas des ordres à qui que ce soit ni à quelque structure. Ce sont simplement des propositions pour décongestionner le problème, temporairement. Il est clair qu’avec le soutien du judiciaire, on parviendra à désamorcer cette bombe », s’appesantissent-ils.

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