Variants : BioNTech ne juge pas encore nécessaire de modifier son vaccin

Le laboratoire allemand BioNTech a estimé lundi que son vaccin contre le Covid-19 développé avec l’Américan Pfizer n’avait pas besoin à ce stade de modifications pour être utilisé contre les variants, et a annoncé une extension de ses capacités de production en Asie.

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« A ce jour, rien n’indique qu’une adaptation du vaccin actuel de BioNTech contre les principaux variants émergents identifiés soit nécessaire », a écrit l’entreprise dans un communiqué, à l’occasion de la présentation de ses résultats financiers.

Pour autant, BioNTech précise développer « une stratégie complète pour faire face à ces variants si le besoin s’en faisait sentir à l’avenir ».

Afin de se préparer, le laboratoire explique avoir commencé en mars des tests sur « une version modifiée, spécifique aux variants » de son vaccin.

Parallèlement, une étude clinique est en cours pour évaluer l’effet d’une troisième injection sur la prolongation de l’immunité et la protection contre les variants. Le vaccin Pfizer/BioNTech est actuellement administré en deux doses.

Le directeur général de BioNTech, Ugur Sahin, avait expliqué dès la fin de l’année 2020 que l’entreprise pouvait rapidement obtenir une nouvelle formule de son vaccin à ARN messager si les variants l’exigeaient.

Les variants dits anglais, sud-africain, brésilien et indien concentrent actuellement les préoccupations, notamment en raison de leur contagiosité jugée supérieure.

Sur les trois premiers, des études ont commencé à être menées pour évaluer l’efficacité des vaccins actuellement déployés.

Le vaccin de BioNTech/Pfizer approvisionne à ce jour plus de 90 pays dans le monde.

Le laboratoire prévoit d’augmenter sa production pour atteindre jusqu’à trois milliards de doses d’ici la fin de l’année, contre 2,5 milliards de doses prévues précédemment.

– Assez de vaccins dans un an –

En plein débat sur une éventuelle levée des brevets des vaccins contre le Covid-19, BioNTech a également annoncé lundi vouloir étendre ses capacités de production en Asie, en ouvrant une usine de production d’ARN messager à Singapour en 2023 et en créant une société commune avec le géant pharmaceutique chinois Fosun.

Lors d’une conférence téléphonique, Ugur Sahin a réaffirmé « ne pas voir l’intérêt de lever les brevets ».

A court ou moyen terme, cela n’aurait « pas d’impact sur l’approvisionnement en vaccins », selon le PDG, car « la mise en place du processus de fabrication est complexe et il faudrait au moins un an ou même plus pour mettre en place une nouvelle fabrication ».

Il estime par ailleurs qu’avec tous les vaccins actuellement approuvés et ceux à venir, il y aura « dans les 9 à 12 prochains mois, plus qu’assez de vaccins produits » dans le monde.

A Singapour, BioNTech prévoit de « mettre en place une installation de production d’ARN messager entièrement intégrée » et de faire de la cité-Etat sa plateforme pour l’Asie du Sud-Est.

Il s’agira pour BioNTech de la première usine installée hors d’Europe, après celle qu’il exploite à Marbourg, en Allemagne.

Son partenaire Pfizer a dédié à la production du vaccin un site aux Etats-Unis et un autre en Europe, à Puurs, en Belgique.

-Envol des bénéfices –

Un accord a également été conclu entre BioNTech et le géant pharmaceutique chinois Shanghai Fosun Pharmaceutical, qui détient les droits de fabrication et de commercialisation du vaccin de BioNTech en Chine, pour la création d’une société commune de 200 millions de dollars (164 millions d’euros) en vue de produire des doses.

Grâce au succès du vaccin germano-américain, BioNTech est devenu l’une des entreprises pharmaceutiques allemandes les plus rentables.

En 2020, la biotech allemande a dégagé ses premiers bénéfices depuis sa création en 2008.

Pour le premier trimestre 2021, elle a annoncé un chiffre d’affaires de 2,05 milliards d’euros (28 millions en 2020) et un bénéfice net de 1,13 milliard après une perte de 53 millions au même trimestre l’année précédente.

La société a augmenté ses prévisions de vente pour l’année d’un quart à 12,4 milliards d’euros, annonçant que 1,8 milliard de doses du vaccin faisaient d’ores et déjà l’objet d’une commande ferme pour 2021.

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