Vinod Seegum  : « Si un enfant ne lit pas, il ne saura pas comment écrire. Un principe indéfendable »

Le président de la Government Teachers Union(GTU), Vinod Seegum, se prépare à se retirer de cette formation syndicale cette année. L’actuel président de l’All Civil Service Employees Federation brosse un tableau des difficultés rencontrées durant sa carrière. Dans l’interview qui suit, il commente les actualités du moment, l’affaire Yogida Sawmynaden et les défections au sein du gouvernement. Il trouve ainsi que l’ancien ministre du Commerce aurait dû «step down depuis longtemps » et que Nando Bodha n’a pas donné de raisons plausibles pour expliquer son départ. Il estime aussi que les jeunes d’aujourd’hui ne lisent pas assez. Ce qui explique, selon lui, la baisse de niveau de l’anglais et du français. Pour lui, un « homme qui lit en vaut deux ». Il profite aussi de l’occasion pour expliquer pourquoi il n’a pas participé à la manifestation du 13 février dans les rues de Port-Louis. « Mo pa enn roder bout », dit-il. Il réitère au passage sa demande au gouvernement pour que les bénéficiaires du Basic Retirement Scheme aient droit à la compensation de Rs 375.

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Pourquoi est-ce que la Government Teachers Union n’a pas participé à la marche pacifique du 13 février à Port-Louis ?
Je dois dire que toutes les luttes que nous avons menées jusqu’ici concernent les enseignants. Je prends, par exemple, l’alignement salarial entre les instituteurs et les enseignants du secondaire. J’ai toujours été en faveur du principe de salaire égal car maintenant les qualifications sont les mêmes.

Au fait, les instituteurs du primaire touchaient moins de Rs 7 000 que leurs collègues du secondaire parce qu’ils enseignaient à des petits enfants. C’est une idée coloniale. J’ai fait de cela mon cheval de bataille car sur le plan international, un enseignant demeure un enseignant et ici à Maurice, notre Constitution dit clairement qu’on ne peut pas faire de discrimination sur l’âge, l’ethnie et le sexe. Pour forcer le gouvernement à accepter le principe d’égalité, je suis donc descendu dans la rue en compagnie de 5 000 enseignants pour crier à l’injustice. Donc, la GTU n’a pas eu besoin de béquilles car elle défendait la cause des enseignants.

Jusqu’à maintenant, j’ai gardé le même principe. Donc, je ne me voyais pas dans la manifestation qui a eu lieu à Port-Louis samedi d’autant plus que plusieurs politiciens y participaient. La GTU n’avait pas de raison d’être pour figurer parmi les manifestants. La direction de la GTU a pris la décision de ne pas être présente, mais n’empêche nous avions dit à nos membres que s’ils voulaient y participer, ils étaient libres de faire le déplacement.
La GTU va garder le même principe à l’avenir. Imaginez, par exemple, que je demande au public de venir nous soutenir sur la question d’alignement salarial : est-ce que le grand public descendra dans la rue pour cela ? Je ne crois pas. Lorsque nous descendons dans la rue, c’est pour défendre une cause. Nous n’allons pas participer dans une manifestation ou certaines personnes ont des agendas. Nous allons garder le même principe avec tout gouvernement qui s’installe au pouvoir. Nous allons descendre dans la rue uniquement lorsque nous sentons que nos droits sont lésés. Comme dirait l’autre, “nou pa pou kil parad”.

Certains syndicalistes disent que vous êtes devenu pro gouvernement. Que répondez-vous à cela ?
Ce n’est pas vrai. Il faut savoir qu’en 2014, certains disaient que j’étais proche du Parti travailliste. Cette remarque avait pris tellement d’ampleur que même le leader du parti, Navin Ramgoolam, m’avait appelé pour me proposer un ticket contre le syndicaliste Toolsyraj Benydin à La Caverne/Phoenix. J’avais refusé l’offre.
Je sais maintenant ce que les gens vont dire car je n’étais pas à la manifestation du 13 février. C’est ainsi et on ne peut rien faire. J’ai toujours dit que je travaille avec le gouvernement du jour. J’ai toujours été indépendant et mo pa enn roder bout. Je travaille pour la GTU et je vais continuer à le faire jusqu’à la fin de ma carrière syndicale.

Quel regard portez-vous sur le calendrier scolaire au niveau du primaire ?
Avec la COVID-19, le gouvernement est venu avec l’intention de chambouler le calendrier scolaire. J’ai été le premier à ne pas être d’accord avec ce principe. J’avais plutôt prôné le statu quo, c’est-à-dire maintenir le calendrier de janvier à décembre en 2020. Mais il faut savoir qu’en 2011, lorsqu’il y a eu la circulation du virus AHN1, je faisais le déplacement pour donner des cours aux enfants.

En 2020, le gouvernement a annoncé son intention de donner des cours à la télévision. De ce fait, il a fallu avoir recours aux services d’une centaine d’enseignants que j’ai moi-même recherchés. Tout s’est bien passé, sauf qu’il y a une bonne partie des élèves qui sont restés en dehors de ces cours. Ces élèves qui sont issus de milieux très pauvres n’ont pas eu l’occasion de suivre ces cours car certains d’entre eux n’ont même pas d’électricité et une connexion internet chez eux.

Selon l’Unesco, il existe dans le monde environ 25% d’élèves qui n’ont pas eu accès à ce genre de cours durant la période de COVID-19. Que faire maintenant avec ces élèves qui n’ont pas eu accès à ces cours à la rentrée scolaire avec la logique de tenir les examens en novembre dernier ? Si nous avions adopté ce principe, nous aurions créé un déséquilibre extraordinaire dans le système éducatif et les enfants allaient des victimes. C’est à ce moment que j’ai accepté le principe de changer le calendrier scolaire. Afin de donner du temps aux enfants d’arriver sur un same level playing field, on a préféré leur accorder suffisamment de temps pour rattraper.

Je pense qu’après la campagne de vaccination, il faut songer à retourner à l’ancien système car Maurice a ses spécificités. Et il faut compter la période festive et les célébrations religieuses, les inondations, les cyclones, etc. Comme un syndicaliste responsable, je ne pouvais pas donc aller de l’avant avec l’ancien calendrier où ceux qui ont suivi des cours en ligne et à la télévision sont favorisés par rapport à leurs camarades qui n’ont pas eu l’occasion de suivre ces cours. En sus de cela, si le calendrier scolaire n’avait pas été modifié, nous aurions eu à embrasser un système de craming avec l’approche des examens. Et des enseignants allaient être appelés à donner des cours durant la nuit.

Comment cela se passe actuellement ?
Tout se passe bien. Les élèves abordent maintenant le troisième trimestre. Les Modular Exams débuteront le 2 mars et ensuite il y aura les examens du Primary School Assessment Certificate (PSAC) les 16, 17,18 et 19 mars. Les élèves auront, par la suite, environ deux mois et demi de vacances, sauf que cette fois-ci les vacances seront en hiver. Les enseignants ont une mission : faire les enfants réussir a leurs examens.

Vous savez peut-être que la célébration de la fête Maha Shivaratree a lieu cette année à la veille de l’Indépendance. C’est donc deux jours fériés avant le week-end. Est-ce que cela ne va pas chambouler un peu le calendrier scolaire ?
Effectivement. Nous sommes en train réfléchir sur cette situation d’autant plus que la flag raising ceremony dans les écoles se fait normalement à la veille de la fête de l’indépendance. Moi, je pense qu’il faut sensibiliser les parents et les élèves au fait que la fête est une activité nationale et qu’il faudrait être présent. Je sais aussi cependant qu’il y a des enfants qui participeront au pèlerinage du Grand-Bassin. Je pense que les enfants doivent se faire un devoir de faire le déplacement dans les écoles le 10 mars pour une petite cérémonie. Maintenant, si le ministère de l’Éducation réussit à trouver une autre date convenable, on va considérer. Certains disent sur Facebook qu’il faut célébrer l’indépendance vers le 14 ou 15 mars dans les écoles. C’est illogique.

Ne pensez-vous pas que les élèves auront droit après les examens à des congés jugés trop longs ?
Normalement, les congés interviennent à partir de novembre et cela dure jusqu’au janvier suivant. Ce sera un peu le cas cette année.

Quelle réflexion faites-vous sur le PSAC ?
Le PSAC a remplacé certes le Certificate of Primary Education (CPE). Le PSAC a donné lieu à la régionalisation. Il n’y a plus ce qu’on appelle la Cut Throat Competition. Lorsqu’il y avait le CPE, toutes les filles de Maurice aspiraient à entrer au Queen Elizabeth College. C’était aussi le cas pour les garçons qui voulaient faire leur entrée au collège Royal de Curepipe.

Maintenant, cette compétition n’existe pas quoi que la compétition se fasse sur le plan régional. Moi, je dis aux parents, puisque le niveau des collèges régionaux a été rehaussé avec les encadrements nécessaires, qu’il ne faut pas qu’il y ait autant de compétition maintenant. Parfois, c’est les parents qui finissent par créer de la compétition.
L’idée derrière la régionalisation, c’est aussi pour mettre un frein aux leçons particulières à outrance. Je ne suis pas en tout cas en faveur des leçons particulières à outrance. Demander à un enfant de prendre des leçons particulières, les week-ends, les jours fériés et durant la nuit est révolu. Il faut éliminer cette pratique. D’ailleurs, des règlements ont été introduits par l’ancien ministre de l’Éducation, Vasant Bunwaree, à l’effet qu’il ne faut pas qu’il y ait de leçons particulières les dimanches et jours fériés. La GTU avait agréé cette démarche.

Avec la régionalisation, les examens ne sont plus aussi difficiles comme c’était le cas auparavant. Toujours est-il qu’il y a le danger que les enfants finissent par croire que les examens sont faciles maintenant et qu’ils peuvent se relaxer. Je constate de plus en plus que les enfants ne font pas de rédactions, ce qu’on appelle dans le jargon courant “composition”. Ils sont en train de penser qu’avec 75 points, ils pourront obtenir un A.
Auparavant, je peux vous dire que les élèves visaient 99 points pour obtenir un A. Je peux dire maintenant avec certitude que les enfants ne lisent plus comme auparavant. Si un enfant ne lit pas, il ne saura pas comment écrire. C’est un principe indéfendable. Pour moi, un homme qui lit en vaut deux. Lorsque j’étais enseignant, j’avais écrit cela sur le tableau dans un coin pour que tous les enfants puissent lire cette phrase tous les jours. J’avais inculqué ce goût de la lecture aux enfants.

La culture de la lecture s’est effritée de nos jours. À l’époque, je disais à mes élèves que tous les jours, il faut écrire une rédaction. Au bout d’une année, tous les élèves écrivaient extrêmement bien. Mes élèves dévoraient les livres, même dans les classes de mathématiques. Beaucoup de mes élèves sont devenus lauréats après. Aussi, pour encourager les élèves à lire et à rester au diapason de l’actualité, je les invitais à apporter en classe une copie du journal Week-End. J’invitais un élève à lire à haute voix un article que j’avais choisi et j’expliquais le sens des mots afin d’améliorer leur vocabulaire. J’ai toujours dit qu’un enseignant doit suivre l’actualité et savoir ce qui se passe dans le monde et dans le pays. Au cas contraire, on risque d’induire en erreur nos enfants, surtout dans les domaines de la science et la géographie.

Que pensez-vous du concept d’académie ?
Je pense que le ministère de l’Éducation est en train d’offrir un choix aux élèves de rester dans leur collège ou d’aller dans une académie. Il n’y a pas de choix au niveau du primaire. Il se peut donc qu’un enfant qui habite Goodlands prenne part aux examens du NCE et obtienne le Collège Royal de Curepipe. Je ne crois pas qu’un parent va dire à son enfant de se lever tôt maintenant pour aller au collège Royal de Curepipe alors que mêmes des collèges situés dans les régions rurales arrivent à produire des lauréats de nos jours. Vu qu’il y a une option, il y aura bon nombre d’élèves qui vont opter pour des collèges régionaux.

La rat race dans certains cas, ce sont les parents qui vont la créer s’ils ont fréquenté des collèges qui produisent des lauréats chaque année. Ils vont certainement inviter leur progéniture à s’engager dans cette voie. Je connais des parents qui cherchaient leurs enseignants du primaire pour donner des leçons particulières à leurs enfants. Je pense qu’il faut donner l’occasion aux collèges régionaux de faire leurs preuves pour qu’il n’y ait pas ce goulot d’étranglement qu’on connaît.

Au final, l’enfant perd son enfance. Maintenant, au niveau du primaire, on a introduit l’holistic education. Pas moins de 600 enseignants ont été recrutés pour pallier ce problème de perte de l’enfance. Maintenant, on enseigne l’éducation physique, l’art, le théâtre, la musique, etc. Si la GTU n’était pas d’accord avec le 9-year schooling, la réforme de l’éducation n’aurait pas eu lieu. Auparavant, c’était les mêmes enseignants qui allaient enseigner la danse, l’éducation physique, etc. Maintenant, les enseignants se concentrent sur des core subjects. Il y a eu aussi le recrutement de 400 Support Educators. C’était au fait l’idée de la GTU. On appelait auparavant cette catégorie d’enseignants “remedial teachers”.

L’objectif des Support Educators, c’est d’aider les enfants qui sont à la traîne. À mon époque, on ne s’intéressait pas à ces enfants. C’est pourquoi, lorsqu’ils arrivent en sixième, on constate qu’ils ne peuvent pas lire et écrire correctement. Maintenant, les choses ont changé. Il y a des enseignants spécialisés qui s’occupent des enfants qui sont à la traîne. Ils utilisent ce qu’on appelle une pédagogie différenciée pour remettre à niveau ces enfants. C’est au fait une proposition que nous avons faite pour que nous puissions accorder notre approbation au 9-year Schooling, et surtout pour éliminer cette cut throat compétition ou cette rat face compétition.

Êtes-vous d’accord avec le fait qu’un élève doit obtenir cinq “Credits” pour être admis en Lower Six ?
Je suis parfaitement d’accord avec ce critère, quitte à faire croire aux gens que je suis un pro-gouvernement. J’ai toujours visé l’excellence. Dans le passé, il y avait des gens qui avaient prôné le concept de trois “Credits” pour le Higher School Certificate (HSC). Pourquoi n’avoir pas changé les critères pour obtenir un emploi dans la fonction publique, surtout lorsqu’on sait que la Public Service Commission exige qu’un postulant à un poste ait cinq “Credits” ? Moi, j’ai toujours dit que si un élève a obtenu de bons résultats au niveau du primaire, cela ne sera pas difficile pour lui d’obtenir cinq “Credits” au niveau du School Certificate (SC) pour faire son HSC.

C’est malheureux de le dire, mais aujourd’hui il y a des élèves qui ne font pas d’efforts pour obtenir de bons résultats. Le taux d’échec en anglais et en français de nos jours est alarmant et tout cela découle du manque d’intérêt pour la lecture. Si un enfant s’intéresse à la lecture, cela devient facile pour lui d’avoir de bons résultats, que ce soit en français ou en anglais. À mon époque, je me souviens très bien du boutiquier qui servait des grains secs dans des cornets fabriqués à partir de journaux. À chaque fois, je me faisais un devoir de lire ce qu’on avait écrit sur ces cornets.

Je suis issu d’une famille pauvre et c’était difficile pour moi d’avoir accès à des livres, des journaux, aux bibliothèques, à la télévision, à la radio et malgré ce handicap, j’ai pu obtenir de bons résultats. Aujourd’hui, l’accès à l’information est facile et en sus de cela, il y a une explosion des médias et du numérique. Comment se fait-il qu’on ne puisse pas lire et écrire maintenant ? Je serais en tout cas l’homme le plus triste si un jour je constate que la lecture et la rédaction des textes commencent à finir dans ce pays. Notre génération adorait lire de bons éditoriaux, de bonnes analyses et des interviews. J’adore les longues interviews. Il faut tout faire pour préserver ce niveau, c’est un peu notre fleuron.

Les pensionnés n’ont pas eu droit à la compensation salariale pour la première fois. Qu’en pensez-vous ?
Je ne suis pas du tout d’accord avec cette façon de faire. D’ailleurs, j’ai eu l’occasion d’adresser une lettre au Premier ministre, Pravind Jugnauth. Il faut savoir que les personnes âgées avaient beaucoup d’espoir sur cette compensation salariale de Rs 375. Ils pensaient qu’ils allaient compter sur cela pour arrondir leurs budgets d’autant plus que le prix des médicaments a monté en flèche ces derniers temps.

Pour moi, le non-paiement de la compensation salariale aux pensionnés est une véritable douche froide pour eux. Moi, je pense qu’il est encore temps pour le gouvernement de rectifier le tir à travers des règlements. Il faut savoir que des parlementaires qui sont à la retraite sont en train de toucher une pension conséquente, y compris la compensation salariale de Rs 375 alors que ceux touchant la Basic Retirement Pension n’ont pas droit à cette compensation salariale. Je pense sincèrement que les autorités gouvernementales ont une méconnaissance de la situation en ce qui concerne le prix des médicaments qui a doublé. Ne pas accorder la compensation salariale aux personnes âgées est une très mauvaise décision. Je réitère donc ma demande au gouvernement pour rectifier le tir.

Je ne sais qui a donné cette idée au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, pour « b.. z pansione ». Faut-il que ces pensionnés meurent avant de toucher un ajustement dans leur pension ? C’est un droit acquis. Aujourd’hui, le gouvernement est en train de financer des entreprises par milliards et il n’arrive pas à ajuster la pension des vieilles personnes de ce pays. C’est en tout cas très déplorable.

Le gouvernement a connu trois défections durant son mandat. Quelle en est votre analyse?
Je dois dire que l’ancien ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha, a avancé des raisons très farfelues et enfantines pour expliquer son départ du gouvernement. D’ailleurs, ses collègues sont en train de le contredire en ce qui concerne l’accès au Premier ministre. Il n’a pas, pour ainsi dire, avancé une raison plausible qui mérite une démission du gouvernement. Moi, en tant que syndicaliste, j’observe beaucoup ce qui se passe sur la scène politique. Prenant, par exemple, le cas de Yogida Sawmynaden. Je pense que cela a été une erreur de n’avoir pas demandé à ce dernier de step down dès le départ. Nous ne sommes pas en train de le condamner. Nous sommes en train de dire qu’il y a eu des précédents, notamment avec les cas d’Ivan Collendavelloo et de Raj Dayal. Ils n’ont pas encore été jugés par une Cour de justice et malgré cela, on leur a demandé de step down alors que dans le cas de Yogida Sawmynaden, on a laissé pourrir une situation. C’est cette situation qui a provoqué la colère du peuple. Ils ont eu l’impression qu’il y a une politique deux poids, deux mesures. C’est en tout cas une erreur de la part du chef du gouvernement de le laisser en place pendant des mois. Il fallait demander à Yogida Sawmynaden de step down et céder sa place à un autre parlementaire. C’est une erreur de la part du gouvernement de le laisser agir comme ministre pendant que des allégations sont faites ici et là à son encontre.

Est-ce que la GTU est en train de préparer la relève ?
Effectivement, c’est ce que nous sommes en train de faire. Je pense que cette année-ci je vais me retirer comme président de la GTU. Une des plus grandes batailles a été l’introduction du Bachelor in Education pour les instituteurs du primaire. Cette recommandation avait été faite plus tôt par feu Donald Chesworth en 1988. Ce dernier avait souligné la nécessité d’avoir le continuous upgrading. Il avait préconisé trois cours : (i) l’Advance Certificate in Education, (ii) Diploma in Education et (iii) Bachelor in Education. Il avait dit cela parce qu’à l’époque, on pouvait devenir enseignant avec un SC. L’ Advance Certificate in Education (ACE) était l’équivalent du HSC.

À ce jour, pas moins de 10 000 enseignants ont déjà complété leur ACE. Il a fallu lutter pendant 31 ans pour que le Bachelor in Education devienne une réalité. J’ai dû faire plusieurs manifestations pour faire accepter ce projet car il y avait d’anciens fonctionnaires qui avaient fait obstacle pour avoir ce diplôme. C’étaient des passéistes, voire des dinosaures qui faisaient obstacle à l’introduction du Bachelor in Education. La MIE Act a dû être amendée pour devenir pour que le MIE puisse devenir un awarding body un an après que la loi fut votée par le Parlement. Environ 600 enseignants sont actuellement en train de suivre ces cours et en septembre 2021, la première cuvée des enseignants diplômés du primaire sera connue.

« Je dois dire que l’ancien ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha, a avancé des raisons très farfelues et enfantines pour expliquer son départ du gouvernement. »

Ne pas accorder la compensation salariale aux personnes âgées est une très mauvaise décision. Je réitère donc ma demande au gouvernement pour rectifier le tir. Je ne sais qui a donné cette idée au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, pour « b..z ban pansione »

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