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Yugtha Jungbadoor : « les maisons d’édition doivent faire plus confiance aux jeunes »

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Yugtha Jungbadoor : « les maisons d’édition doivent faire plus confiance aux jeunes »

Grâce au site Olympia Publishers, Yugtha Jungbadoor, 18 ans, a pu publier son premier roman de jeunesse, Aine. C’est au Bookcourt de Bagatelle qu’elle a fait une séance de dédidaces samedi dernier. Yugtha se souvient de sa galère lorsque les maisons d’édition mauriciennes lui ont fermé leurs portes. Elle prend l’avion dans quelques semaines pour des études en Pennsylvanie dans la filière de “Creative Writing. Son ambition est d’embrasser une carrière de journaliste.

Alors qu’elle suivait des études au collège GMD Atchia dans la filière des langues, Yugtha Jungbadoor a toujours cru dans sa bonne étoile. Entre une mère comptable, un père policier et un grand frère,Yugtha est plutôt du genre rêveuse. Ce trait de caractère lui a permis de laisser vagabonder son imagination à la recherche d’idées créatrices, et de fil en aiguille, elle s’est découvert une passion pour l’écriture fantastique. « Enfant, je trouvais pénible de devoir lire et écrire. Mais en Form II, il y a eu comme un déclic, une prise de conscience à travers des auteurs comme J.K.Rowling, Meg Cabot. Je me suis projetée dans leur monde auquel sont venus se greffer d’autres auteurs à fiction. Cela m’a permis de m’évader et graduellement, j’ai pris conscience qu’un enfant et un adolescent, même s’ils vivent dans un monde fait de violence et de guerre, peuvent toujours s’adapter en utilisant leur potentiel. On a tous un talent, une manière d’entrevoir la vie et il faut aussi se dire : We are on earth for a reason and make the positive out of it. »

Le vrai déclic se produit alors qu’elle était en Form III et que le projet de la classe en anglais portait sur une pièce de théâtre. “What lies behind the door” écrit conjointement avec un groupe d’amies de classe fait entrevoir à la jeune Yugtha de nouvelles possibilités. « Entre le fantaisie, l’irréel, le surnaturel, il y avait déjà la trame de notre histoire. » Ce fil conducteur sera l’élément déclencheur dans la vie de cette jeune fille qui réalise bien vite que les histoires pouvaient changer la face du monde.

Aine, comme un renouveau

Sortir du réel et se plonger dans un monde illusoire devenait le deuxième rempart de Yugtha, c’était son évasion à elle, son mode d’expression. Ces histoires, elle les imagine colorées, prenant vie sous forme de suspense, entre l’imaginaire, le quotidien et de là, elle s’est mise à l’écriture de son roman intitulé Aine«Je me suis imaginé la mort, la guerre, et j’ai voulu dans mon roman ramener le négatif dans du positif et de là, Aine a pris vie. » L’histoire tourne autour d’Aine, une jeune fille dont le prénom ramène Yugtha à cette déesse celtique irldanaise. Aine meurt et se voit projeter dans un monde parallèle. Et s’ensuit un combat entre les morts et une armanda de démons avec une incursion dans le monde de la magie, et l’amour sous les traits d’un beau jeune homme. « Le choix du prénom Aine est dicté par le fait qu’elle représente pour moi le renouveau. Mon manuscrit a été refusé par les maisons d’édition de Maurice, une d’entre elles m’a même demandé si c’était de moi alors que d’autres n’ont même pas pris la peine de me donner ma chance. Mon message est qu’il ne faut pas dévaloriser un jeune, mais l’encadrer et lui donner sa chance. » 

Yugtha se dit redevable envers l’Olympia Publishers qui a donné vie à son œuvre. « À Maurice, il y a une attitide qui consiste à mal juger alors qu’ailleurs on vous tend les bras et on vous offre la chance de votre vie. » Ouvrant une parenthèse, Yugtha tient néanmoins à remercier la librairie Bookcourt et sa directrice Ginny qui a cru en elle. Le 11 août , Yugtha fera une autre séance de dédicaces au Bookcourt de Bagatelle Mall.

L’écriture est un exutoire pour Yugtha Jungbadoor et favorise chez elle un éveil de la conscience. « Il faut savoir exploiter tout ce qui nous entoure et le retransmettre en mode plus poétique et plus visuel. » Des études en “creative writing” lui permettront d’aller plus loin dans sa quête et de se tourner soit vers le métier de l’édition ou le journalisme. Dans quelques semaines, elle prendra l’avion pour l’université de Lycoming en Pennsylvanie, Etats-Unis. Pour cette jeune fille, d’autres perspectives s’offrent à elle.

Ayant eu la chance de participer à des activités de volontariat au sein de l’ONG Eli Africa, Yugtha a appris beaucoup sur les mangroves, tout en aidant les enfants démunis à avoir une approche créative diffèrente. « Mon blog coffeeintherain est un autre moyen de m’exprimer, de même que mon compte Instagram qui compte 1 000 “followers”. Il faut savoir suivre son instinct et surtout il faut oser. La publication de mon roman dans la section jeunes auteure est une récompense à mes attentes. Je compte exploiter cette filière et apporter à travers mes histoires de fantaisie dans cet univers parfois glauque. »