ÉDUCATION: “Business as usual” dans les classes

L’éducation primaire a été régulièrement dans l’actualité en raison des nombreuses déclarations du ministre de l’Éducation, tout au long de l’année, sur d’éventuels « changements majeurs » à venir dans ce secteur. En réalité, rien n’a changé dans les classes en 2011. Le programme d’études reste inaccessible à la grande majorité des enfants même pour ceux qui ont réussi avec peine à décrocher le minimum de points pour l’obtention du diplôme du CPE. Vasant Bunwaree a tenté un coup d’éclat en cette fin d’année : le vote d’une loi in extremis à la veille des vacances parlementaires pour réglementer la pratique des leçons particulières au primaire et au secondaire à compter de janvier 2012.
Cette année encore, ce ne sont pas les déclarations de bonnes intentions du ministère de l’Éducation pour rehausser la qualité de l’éducation en général et combattre l’échec scolaire au primaire qui ont manqué. Vasant Bunwaree, qui a été pratiquement tout au long de l’année un ministre très “out office” — étant souvent présent à une panoplie d’événements organisés dans les écoles ou dans les organismes tombant sous la tutelle de son ministère — n’a jamais raté une occasion de rappeler publiquement les décisions prises, soutenant à chaque fois que le gouvernement s’est déjà embarqué dans le processus de « la réforme du primaire ». Mais à la proclamation des résultats des derniers examens du CPE il s’est offusqué du taux élevé d’échecs et de la faible performance encore une fois de bon nombre d’écoles ZEP. Lors du forum national organisé le 19 décembre dernier par son ministère et consacré à « Review the CPE » – et non à l’abolition de cet examen — Vasant Bunwaree a reconnu lui-même que ce parcours scolaire privilégie l’élite et ne fait pas justice à tous les enfants mauriciens. Avec assurance il a promis d’apporter de profonds changements dans le système en vigueur afin d’éliminer la compétition à outrance et de privilégier le concept d’« intelligences multiples ». Mais le vrai problème que personne n’a voulu regarder en face ce jour-là est l’admission au secondaire, autrement dit la course à la meilleure école.

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