13e Festival Kreol – Collendavelloo : « La langue créole est la langue de la liberté »

« Kreolite nu Leritaz » ! C’est sur ce thème que le public présent dans les jardins du Château de Labourdonnais, à Mapou, a accueilli hier cette 13e édition du Festival International Kreol. Le coup d’envoi a été donné par le Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo, qui a salué l’initiative du ministère du Tourisme, insistant sur le fait que ce festival assure la pérennité de la culture créole. Quant au ministre Anil Gayan, il a mis l’accent sur la richesse de la diversité culturelle de Maurice.

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Les jardins du Château de Labourdonnais vibrent au son des ravanes, maravanes et triangles, et apportent cette bouffée d’air frais pour composer avec les rythmes d’une soirée « fuzion, poesi ek Jazz pu enn kreolite en Leritaz ». Cet amalgame de poésie, jazzy, enivrant à souhait, et qui a su restituer toute la magie que ce festival voulait créer autour des Mauriciens de toutes les cultures pour former une seule famille. Le public s’est laissé emporter dans une ambiance prenante, au souffle d’un séga typique où paroles, mélodies, chansons et danses réunies dans une même palette apportent cette touche locale, reflet de notre métissage pluriel. Les festivaliers n’ont d’ailleurs pas manqué de troquer leurs vêtements contre des habits plus colorés en invitant ce même public à se joindre à l’ambiance.

Procédant à l’ouverture de l’édition 2018 du Festival International Kreol, Ivan Collendavelloo a déclaré que cet événement « rend la littérature et la musique créole accessibles à tous », poursuivant : « La culture créole est sortie de l’expression traditionnelle et historique. Le drame de la littérature créole dans l’océan Indien, c’est l’absence d’écriture. J’en profite pour rendre hommage à tous les grands linguistes et intellectuels qui ont permis à la langue créole d’entrer à l’école. Ce qui a permis l’épanouissement de tout un chacun et d’assurer la pérennité de la culture. »

Le Premier ministre adjoint n’a pas manqué de rappeler qu’auparavant, le kreol était interdit à l’école. « Aujourd’hui, le kreol est la langue de la liberté de par le monde. Le kreol a été libéré à travers nos intellectuels. Il est entré aujourd’hui à l’université. Le kreol n’est plus réduit qu’à une simple forme d’expression orale. »

Pour sa part, le ministre du Tourisme, Anil Gayan, a souligné que le festival sert de plateforme mettant en valeur l’authenticité créole. « C’est un moyen de mettre en valeur notre héritage en commun : la créolité. » Il a ajouté avoir choisi cette soirée fusion pour lancer le festival car « cela permet de transmettre les valeurs créoles par des chants poétiques accompagnés d’instruments traditionnels ». Ce qui, selon lui, « démontre la richesse de la culture mauricienne ».

Il a également mis l’accent sur le séga typique, le “geet gawai” et le séga tambour de Rodrigues, inscrits au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco. « C’est une grande fierté pour nous. Le séga, qui reflète la culture créole, est reconnu internationalement. »
Vingt artistes mauriciens ont participé à cet événement pour mettre en lumière la richesse de notre langue créole. Lors de ce coup d’envoi, des chansons poétiques ciselées, portant la touche artistique d’une kyrielle de talents locaux, qui ont su fusionner pour créer cette “Culture Mélange”, auront été bercées par la voix de Jasmine Toulouse ou encore cette “Mélodie de Mer” prenante de Menwar. L’occasion aussi d’entendre Bo Rivage, avec la voix d’Emmelyne Marimootoo, accompagnée par le groupe Schallum, ou encore “N-Mot” de Damien Elisa avec un accompagnement musical de Rico Clair.
D’autres, à l’instar de Stephanette Ducasse, ont choisi de mettre en lumière des textes originaux, comme Mo finn ne ici, Mo Langaz, d’Anais Lagrosse, Leritaz de Jason Lily, L’espoir, sur un texte de Gino Bodha… Tabla, sitar, saxophone, maravane, ravanne et triangle leur faisant écho pour véhiculer Mo Kreolite, poème écrit en kreol par Sedley Assonne et qui a réuni sur une même plateforme tous les artistes mauriciens avant de clore sur une danse fusion pour démontrer toute la richesse et la diversité de notre culture mauricienne qui fait partie de notre ADN.

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