1ER MAI À PORT-LOUIS: Le Remake de 2000 « pleinement satisfait » de sa campagne de mobilisation

Sir Anerood Jugnauth et Paul Bérenger, les deux têtes d’affiche du Remake MSM/MMM de 2000 se disent « pleinement satisfaits » de la campagne de mobilisation de leurs troupes en vue du grand rassemblement de l’alliance de l’opposition, mardi, devant l’esplanade de l’Hôtel de Ville de Port-Louis à l’occasion de la Fête du Travail. Alors que l’ex-président de la République se dit « entièrement confiant » que ce rassemblement sera un succès, le leader de l’opposition estime, pour sa part, que le Premier ministre et leader de l’alliance gouvernementale a déjà intériorisé le fait d’avoir perdu, d’avance, la bataille des foules du 1er mai. « Si Navin Ramgoolam est aussi fort qu’il le dit, qu’il organise les élections générales », lance sir Anerood qui promet de dresser, le 1er mai, un « catalogue » de ce qu’il estime être les « mensonges » du Dr Ramgoolam. Paul Bérenger, qui explique, pour sa part, que l’économie sera l’un des quatre thèmes principaux qu’il abordera dans son intervention au rassemblement de mardi prévoit, déjà, une « grave détérioration de la situation » sur le plan local d’ici à la fin de l’année en tenant compte de l’évolution des choses dans la zone euro.
Même si, explique-t-il, il n’a pas participé à l’ensemble de la campagne de mobilisation du MSM et du MMM sur le terrain en vue du rassemblement du Remake de 2000 pour la Fête du Travail, sir Anerood laisse entendre que les échos qui lui sont parvenus indiquent que les congrès et réunions organisés par les deux partis qui constituent l’alliance de l’opposition ont connu « un grand succès ». « Malgré les tentatives de boycott, ces rencontres ont démontré que la population est très déçue du gouvernement et veut d’un changement », estime-t-il.
L’ex-président de la République soutient qu’en revanche, dans le camp gouvernemental opposé, la mobilisation n’aura été « qu’un flop » avec, assure-t-il, des partisans « transportés d’ailleurs ». SAJ se déclare, en tout cas, pleinement satisfait de l’assistance qui s’est déplacée pour venir l’écouter, lundi dernier, au collège Universal à Rivière-du-Rempart pour sa toute première sortie politique publique après neuf ans. Une rencontre, assure-t-il, avec les seuls activistes du MSM et du MMM de Piton/Rivière-du-Rempart et qui aura connu, selon l’ex-président de la République, un réel succès d’affluence et d’ambiance. Ce qui l’a « enthousiasmé » et « mis en pleine confiance ».
« Lors de ce congrès, j’ai senti que les gens me font toujours confiance et je les assure que je ne trahirai pas cette confiance », déclare sir Anerood. Répondant au Premier ministre et leader de l’alliance gouvernementale, le Dr Navin Ramgoolam, le principal dirigeant du Remake de 2000 explique que tout le monde sait qu’il n’est, lui, ni « un bluffeur » ni « le roi des menteurs. Li kroir, a koz li enn « bencher », li enn gran Péto ! Abé komié « case » linn gagné kom enn avoka ? Il faudrait qu’il vienne prouver en quoi je suis un menteur et non se contenter de généralités ! « 
Sir Anerood dévoile, à ce stade, qu’il est non seulement Queen’s Counsel mais aussi « bencher » de Lincoln’s Inn mais que, lui, n’a pas jugé nécessaire de « faire de la publicité » autour de cela. Aussi, il dit sa détermination de dresser, le 1er mai, un « catalogue » de ce qu’il estime être, à son tour, « les mensonges » de Navin Ramgoolam. Le président de la République démissionnaire accuse le camp gouvernemental d’exercer, allègue-t-il, des « pressions et de terroriser » des personnes qui se proposent d’assister aux rencontres des deux partis du Remake de 2000.
Critiques aussi à propos de l’affaire du rallye illégal allégué. Pour sir Anerood, le recours à de telles « méthodes » et à autant de « bassesse » en vue de, explique-t-il, l’embarrasser ne prouvent, au final, qu’une chose : les gens ne font plus confiance au Premier ministre « qui a perdu toute crédibilité ». Il en veut pour preuve que depuis qu’il a démissionné de la présidence et qu’il est redescendu dans l’arène, Navin Ramgoolam, qui communiquait très peu à la presse envers laquelle, dit-il, il faisait preuve « d’arrogance » multiplie, depuis, les déclarations.
Mais, selon l’ex-président de la République, le « body language » du chef du gouvernement trahit ce dernier. « Si, comme il le prétend, à lui seul, il est plus fort que Paul et moi réunis ; qu’il est sûr de remporter les prochaines élections et les autres élections à venir ; s’il est si confiant comme il le prétend, pourquoi, alors, n’organise-t-il pas de nouvelles législatives ? », se demande SAJ. Pour sir Anerood, en réalité, Navin Ramgoolam « sent arriver la fin de son règne ».
« Cliques et clans du gouvernement Ptr »
Évoquant le dernier rapport de la Banque Mondiale (BM) qui, explique-t-il, tire la sonnette d’alarme, l’ex-président de la République prévoit que la situation économique dans plusieurs secteurs ira de mal en pire. Ce qui, dit-il, lui donne raison d’avoir choisi de « sauver à temps le pays ». SAJ promet, ainsi, qu’un chapitre spécial de son intervention du 1er mai sera consacré à l’économie. Parlant de « cliques » et de « clans » qui se retrouveraient plutôt dans le camp du « gouvernement travailliste », sir Anerood avertit qu’il faudra bien, un jour, enquêter.
Critiquant, de nouveau, les « méthodes de répression d’Amine Dada » auxquelles auraient recours, selon lui, le camp gouvernemental en vue, entre autres, d’interdire au Remake MSM/MMM de 2000 l’accès à des autobus affrétés pour son rassemblement de Port-Louis pour la Fête du Travail, mardi, SAJ estime qu’en dépit de ces « boycott et intimidations », le rassemblement de l’alliance de l’opposition sera « un succès ».
Au même chapitre du recours allégué à des méthodes de répression, sir Anerood allègue que 14 salariés habitant Rivière-du-Rempart auraient été victimes de transferts punitifs pour le seul fait d’avoir assisté au congrès de lundi dernier alors que des « menaces » auraient été proférés à l’encontre d’habitants de logements sociaux en retard sur les paiements à l’effet qu’ils seraient mis à la porte au cas où ils assistaient aux rassemblements du MSM/MMM.
SAJ réaffirme que la vague qui se lèvera à Port-Louis ce 1er mai 2012 sera telle qu’il sera, à partir de là, de plus en plus difficile pour les ministres et députés du gouvernement de descendre sur le terrain. « Plus les élections tardent à venir, plus la situation deviendra intenable pour le gouvernement », estime sir Anerood. Il cite, à cet effet, l’exemple des législatives de 1982 quand sir Seewoosagur Ramgoolam fut battu aux élections. « Si Navin Ramgoolam pense pouvoir continuer à s’agripper au pouvoir, je lui souhaite bonne chance », dit-il.
Pour sa part, Paul Bérenger, l’autre tête d’affiche du Remake MSM/MMM de 2000 se dit, lui aussi, « fortement impressionné » par l’affluence lors des réunions de mobilisation en vue du rassemblement de Port-Louis pour la Fête du Travail, mardi. « L’on a, pour cela qu’à comparer les photos parues dans la presse, y compris pour le congrès de Rivière-du-Rempart », dit-il. Alors que, selon lui, dans le camp opposé, la mobilisation pour le 1er mai n’aura été « qu’un fiasco », l’alliance gouvernement a, de nouveau, recours, à la MBC/tv. Il critique, à ce propos, la diffusion de cérémonies officielles au cours desquelles, argue M. Bérenger, « des ministres font des meetings ». Selon lui, le Premier ministre et chef de l’alliance gouvernementale aurait déjà intériorisé le fait qu’il a perdu, d’avance, la bataille des foules du 1er mai.
Paul Bérenger explique, par ailleurs, que pour son intervention à la Fête du Travail, il abordera, surtout, quatre thèmes : (i) la situation économique ; (ii) les deux « cadeaux » du 1er mai du gouvernement à la population ; (iii) l’affaire MedPoint et (iv) celle du campement de Roches-Noires. Élaborant sur l’économie, il prévoit une « grave détérioration » d’ici à la fin de l’année. Le leader de l’opposition évoque, à ce propos, la situation en Europe.
« Cadeaux » du 1er mai
Alors que, dit-il, après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, la crise s’étend à l’Espagne et l’Italie, la crise de la zone l’euro qui nous menace directement risque fort de s’empirer au cas où, au terme de l’élection présidentielle en France, un « gros cafouillage » surgissait entre la France et l’Allemagne. Pour lui, si cela s’avère, la situation deviendra « extrêmement difficile » d’autant que, soutient Paul Bérenger, le gouvernement « joue avec le feu » par rapport aux dossiers Air Mauritius et du Double Taxation Avoidance Treaty (DTAT) nous liant à l’Inde.
Pour ce qui concerne les « cadeaux » de la Fête du Travail, M. Bérenger évoque, d’abord, la hausse déjà confirmée du prix du sucre sur le marché local ainsi que celles, attendues, d’un certain nombre de produits dont les grains secs et le lait. Des augmentations qui, rappelle-t-il, feront suite à celles, toutes récentes, du tarif d’eau et de la bonbonne de gaz. L’autre « cadeau » qu’évoque Paul Bérenger sont les propositions d’amendements aux lois du Travail annoncées, cette semaine, par le ministre Shakeel Mohamed « unanimement condamnées par les syndicats », explique le leader de l’opposition.
De l’affaire MedPoint, M. Bérenger estime que « l’invité » promis par le Premier ministre pour parler de cette affaire au meeting de l’alliance gouvernementale ne pourrait être, selon lui, soit, « quelqu’un qui n’a jamais osé parler à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC)  » soit encore « quelqu’un qui est allé à l’ICAC sans qu’il n’ait eu grand chose à dire ». Le leader de l’opposition déclare encore que, selon ses derniers renseignements, ce serait lui-même qui pourrait être cet « invité spécial ».
L’invité surprise : Bérenger
Il explique, à ce propos, avoir eu vent que le camp gouvernemental se serait avisé à diffuser des enregistrements de ses déclarations précédentes sur toute cette affaire. Ce qui, pour lui, est, tout simplement, « puéril » et « des plus ridicules ». « A ce jeu, déclare Paul Bérenger, nous pouvons, nous aussi, rappeler ce que Navin Ramgoolam a déclaré sur les uns et les autres ». Le leader de l’opposition qui affirme détenir cette information d’une personne de la MBC « dont je ne dirai pas le nom » ironise en jugeant que l’on ne serait « même pas capable de garder un secret » dans le camp opposé.
Pour ce qui concerne, enfin, Roches-Noires, M. Bérenger trouve que ce qui est le plus important, c’est d’établir si le Premier ministre a dit la vérité. Il trouve, à ce propos, que, lors de son récent interview par les journalistes des radios, Navin Ramgoolam n’aurait, à ce propos, pas été convaincant. Le leader de l’opposition annonce aussi qu’il lancera un défi au chef du gouvernement, mardi, à propos de sa double nationalité et de son passeport britannique.
De manière plus générale, Paul Bérenger soutient que le fait que ce n’est qu’après cinq mois d’inactivité que l’Assemblée nationale reprendra ses travaux le 8 mai prochain constitue une situation « sans précédent ». Il conseille au chef du gouvernement d’annuler les débats prévus sur le nouveau discours-programme, surtout, dans la mesure où, explique le leader de l’opposition, l’opposition parlementaire a décidé de ne pas se prêter à ce qu’il qualifie de « cette bouffonnerie ».
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SAJ: « Lady Sarojini et moi n’avons rien à faire avec l’affaire MedPoint »
A l’heure des questions de la presse, sir Anerood devait dire qu’il ne comprend pas à qui le Dr Navin Ramgoolam veut faire référence quand il parle du « parrain » et de la « marraine » de l’affaire MedPoint. « S’il entend, par là, insinuer que ce soient mon épouse, lady Sarojini et moi-même, je dois dire que nous n’avons jamais été mêlés à toute cette affaire », dit-il.
Paul Bérenger, lui, explique que c’est à partir de renseignements obtenus des travaillistes et de documents fournis par un ministre PTr, en particulier, qu’il s’était laissé convaincre, au départ, que l’affaire implique des membres du MSM. Il poursuit en soutenant, en substance, qu’il devait se raviser, par la suite, quand il a compris que c’est un ministre PTr qui a, à l’origine, piloté le dossier et qu’en fin de compte, celui-ci a été entériné par le Conseil des ministres.
Par rapport à ses relations personnelles avec le Dr Kreshan Malhotra, sir Anerood explique que celles-ci, qui étaient correctes, s’étaient détériorées quelques temps après que ce dernier avait été victime de l’agression que l’on connaît.
Pour ce qui concerne les accusations du ministre Cader Sayed-Hossen contre lui à l’effet que dans le cas de Mangalore Refineries, il ferait preuve de « India Bashing », Paul Bérenger dément et explique que son parti s’oppose, dans n’importe quel cas, à ce que des contrats soient accordés à des entreprises de quelque pays que ce soit sans passer par un appel d’offres international. Il ajoute, en sus, qu’il n’est pas favorable que pour des contrats tels ceux concernant notre approvisionnement pétrolier, l’on mette tous les oeufs dans le même panier.
En ce qui concerne l’affaire du campement de Roches-Noires, sir Anerood indique, d’autre part, qu’il s’en tiendra à des faits.    

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