5 infirmiers d’ENT, positifs au Covid-19 : le personnel soignant de Vacoas se dit sous-équipé et à risque

Quand ils ont appris qu’ils avaient été testés positifs au coronavirus, dans la nuit de jeudi dernier, des membres du personnel soignant de l’hôpital ENT, à Vacoas n’étaient pas étonnés des résultats. «Nous sommes constamment exposés aux risques de contamination. Il ne faut pas oublier qu’à l’origine l’hôpital ENT n’est pas destiné à l’accueil des patients du covid-19. Les dispositifs de sécurité et de protection à Vacoas sont loin d’être comparables à ceux de Souillac. À Souillac, le personnel est très bien équipé», confie un des frontliners de Vacoas.

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Et de préciser : « Le samedi où il leur a été demandé de se présenter dans cette espace que nous estimons être non protégé pour faire des prélèvements, ils savaient quelque part qu’ils s’exposaient à des risques de contamination. C’est un endroit qui donne accès à un lieu de passage où le virus circule. Une fois qu’on ouvre la bouche pour faire des prélèvements, le risque n’est pas zéro! » confie-t-il.

Depuis les premières heures du matin, de vendredi dernier, 5 membres du personnel soignant, dont une infirmière ont été transportés d’un hôtel où ils étaient en quarantaine à Souillac. Si l’infirmière a été séparée de ses collègues, ce qui est normal, en revanche les 4 soignants ont été placés en isolement dans la même salle. On nous a indiqué qu’ils vivent leur isolement avec beaucoup de peine, dans la mesure nous dit-on où la salle dans laquelle ils se trouvent est exiguë, le système d’aération peu efficace avec l’interdiction d’ouvrir la fenêtre et pire, les sanitaires sont communes et aucune disposition n’a été prise pour leur lessive.

«Les vêtements doivent être désinfectés et lavés à 60°C. Ce qui n’est pas le cas pour eux. Les quatre infirmiers doivent faire leur lessive et étendre leurs vêtements sur une corde à linge qu’ils ont installée dans leur chambre. Pour les sanitaires ils  préfèrent les désinfecter eux-mêmes au lieu de laisser entrer un attendant au risque de le contaminer», nous raconte une source  en contact avec les quatre infirmiers. « Ils sont certes positifs, mais asymptomatiques, pas de fièvre et aucun signe de la maladie. Est-ce qu’ils doivent être à Souillac où dans un autre centre d’isolation? » se demandent notre source.

Tandis que l’hôpital ENT est devenu un centre de soin important pour les patients du coronavirus, dont les plus atteints, le personnel soignant alerte sur les lacunes notées à Vacoas. « Chaque aire doit être isolée comme à Souillac. Chaque ward doit comprendre deux salles isolées, ce qui n’est pas le cas à Vacoas, avec un couloir disposant d’un point d’entrée pour le personnel médical. The rooms must be in connection with the ward but separated from the ward by doors. Then he/she enters a room through a door where the person puts on all required personal protective equipments. Afterwards the personnel enters the ward through a second door.After doing all the required works, the personnel enters the next room through a door whereby the person will remove and discard the personal protective equipments. The personnel goes into the corridor through a door and finally the former is disinfected by a sprayer of alcohol 70% by another person » nous dit un membre du personnel soignant de Vacoas en faisant référence aux normes internationales préconisées.

Et d’ajouter qu’à Vacoas : « une fois la protection désinfectée et débarrassée , nous devons passer, même si c’est rapidement, par une salle où se trouvent des patients infectés, avec nos vêtements médicaux, ce qui fait que nous sommes toujours à risque. »

Autre contrainte pour le personnel est le sous-effectif : « Nous avons demandé qu’on augmente le nombre de personnel soignants. » 43 patients sont actuellement admis à l’hôpital de Vacoas. Avant d’être amputée de 5 infirmiers d’un seul coup, l’équipe soignante avait pris l’initiative de travailler selon un roster qu’elle avait établie. « Tout comme nous avons nous-mêmes aménagé la logistique en place en fonction du contexte, car d’une part nous sommes sous-équipés, nous n’avons pas assez de personal protective equipments, nous portons un masque chirurgical sur un masque FFP2 alors qu’à Souillac les soignants portent le masque type N95! » explique encore ce professionnel de la santé. Selon nos informations les 5 frontliners de l’hôpital ENT en isolation à Souillac se portent bien, mais sont très inquiets quant à leur promiscuité. 

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