A Bambous : les oubliés de l’extrême pauvreté à Camp Rodrigues

  • 150 familles attendent pour obtenir un logement décent et légal
  • Un travailleur social souligne que les fonds du CSR ne suffisent plus pour leur venir en aide

Elles sont 150 familles à vivre dans l’extrême pauvreté sur les terres de l’État à Camp Rodrigues, Bambous. La majorité d’entre elles occupent ces terres illégalement depuis une quinzaine d’années.

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Ces squatters ont sollicité, en vain, l’aide du gouvernement et des autorités à plusieurs reprises. Ils se sont même qualifiés comme « les oubliés du pays » et comptent seulement sur le soutien des ONG pour « survivre ».

« Les 150 familles de Camp Rodrigues figurent sur la liste des familles vivant dans l’extrême pauvreté à Maurice. Et ce, dans des maisons en tôle délabrées, dont la plupart rouillées. Elles n’ont ni toilette ni salle de bains adéquate. À la tombée de la nuit, il est difficile de marcher dans le quartier. La plupart des familles comprennent des petits enfants, dont des enfants en bas âge » , explique un travailleur social de l’endroit.

Il poursuit : « Ces familles occupent illégalement les terres de l’État au pied de la montagne depuis une quinzaine d’années et le quartier a été baptisé Camp Rodrigues. Seulement une dizaine de familles vivent dans la légalité. »

Le travailleur social explique que depuis le temps que ces familles demandent de l’aide, une solution aurait dû déjà être trouvée.

« Chaque gouvernement qui vient au pouvoir prend l’engagement de soutenir ces gens, c’est-à-dire les aider à obtenir un logement décent ou encore légaliser le Camp Rodrigues. Mais rien n’a été fait à ce jour. À l’époque actuelle, ces familles vivent toujours à la lueur de la bougie. Elles ne parviennent pas à entamer les démarches nécessaires pour obtenir une fourniture d’électricité ou d’eau puisqu’elles vivent dans l’illégalité. Il est temps qu’on légalise leur situation », plaide-t-il.

Les élections générales sont en vue et notre interlocuteur craint pour l’avenir de ces squatters.

« À plusieurs reprises, le député sortant Alan Ganoo est venu leur rendre visite et a fait des promesses. Le ministre sortant Etienne Sinatambou a envoyé son représentant à diverses occasions. Des officiers de la NHDC sont venus sur place et ont animé des réunions. Il y avait un projet pour les envoyer à La Valette. Mais, à ce stade, nous ne savons pas ce qu’adviendront de ces 150 familles après les élections. Seront-elles toujours une priorité pour le gouvernement? », se demande le travailleur social.

Et d’ajouter que les enfants de Camp Rodrigues ne vont pas à l’école. « Certains d’entre eux sont admis à l’organisation Terre de Paix mais ils méritent tous une bonne éducation. Les travailleurs sociaux sont là pour les encadrer et assurer qu’ils aient de quoi manger. Mais cela ne suffit pas. Ces enfants ont besoin du soutien du gouvernement pour mener une vie plus décente. Ils ont droit à l’éducation comme tous les autres enfants », fait-il ressortir.

Le travailleur social souligne que les fonds du CSR ne suffisent plus pour venir en aide à ces familles. D’où son appel au gouvernement et aux autorités concernées. « Il y a vraiment urgence. Ces 150 familles ont besoin d’aide. Cette situation ne peut plus durer », précise-t-il.

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