À Rodrigues : Des enseignants mécontents descendent dans la rue

Des enseignants du cycle secondaire à Rodrigues, regroupés au sein de la Rodrigues State Secondary Education Union (RSSEU), fondée en 2010, sont descendus vendredi dans la rue à Port-Mathurin pour faire état de leur mécontentement. S’appuyant sur le thème “Fairness, Equality, Freedom”, ils dénoncent « les manquements » au sein des établissements du cycle secondaire dans l’île et réclament « davantage de justice et de considération ».

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La manifestation a débuté par une marche de la gare routière du chef-lieu, en sillonnant les rues, avec un temps d’arrêt devant le siège de la REDCO, l’instance responsable de la gestion des collèges d’État, ainsi que devant le Rodrigues College, établissement géré conjointement par les diocèses catholique et anglican. De plus, les manifestants n’ont pas manqué de s’arrêter devant le bâtiment de la Mutual Aid, siège de la Commission de l’éducation, pour faire entendre leurs revendications.

Par ailleurs, sur des brochures, distribuées aux membres du public et expliquant les raisons des revendications, on pouvait lire « 30 an, ki bilan ? », « REDCO napa larzan be “grant” kot pase ? », « Transfer inzistifie », « Lekol koule », « Travayer perdi lane servis », « REDCO mank konsideration pou so staf », ou encore « Gro lanter administratif/rekritman staf touletan an retar/let konfirmasion zame inn gagne », entre autres. Les quelque 200 manifestants scandaient des slogans, réclamant « la démission de l’ensemble des membres du conseil d’administration pour cause d’incompétence ».

Philippe Baptiste, président du syndicat, explique le « ras-le-bol » du corps enseignant. « Il faut qu’on reconnaisse nos valeurs et notre travail. Pou nou fer sa aksion zordi-la, nou finn demann enn zour konze, inn dir nou bizin amenn sertifika medikal. Nou finn fer nou lamars trankil san violans pou ki bann lotorite konserne konpran ki nou nepli kapav. Il ne faut pas sous-estimer notre force et notre combat car nous sommes déterminés à lutter pour nos droits », a-t-il fait ressortir.

Il poursuit : « Ce n’est qu’une première étape. S’il n’y a aucun changement, nous passerons à une deuxième étape. Plus de 5 000 étudiants sont sous la responsabilité des enseignants de la REDCO mais, avec l’actuel politique de cet organisme, il y a une mauvaise gestion, management “anbalao” et on n’a pas de matériels adéquats pour travailler. Il y a un Manager permanent qui ne fait absolument rien pour remédier à la situation, en plus des transferts injustifiés que nous devons subir. »

Les enseignants réclament une « restructuration immédiate » de la REDCO et le « départ du présent du conseil d’administration ». Ils ajoutent qu’il est « inadmissible » qu’avec un fonds de financement de fonctionnement de Rs 1,8 million par mois, les enseignants doivent puiser de leur poche pour acheter du matériel scolaire. « Ena enn bord, kan nou demann lexplikasion zot dir lexplikasion pa kapav done. L’éducation va vers la perdition et est mal gérée », avance Philippe Baptiste, ajoutant que les enseignants ne « céderont pas » au chantage et qu’ils « comptent bien avoir gain de cause ».

Réagissant à cette protestation des enseignants, Benoit Jolicoeur, président du conseil d’administration de REDCO, déclare que « le comité de direction de REDCO tient à informer le public que les revendications de la RSSEU sont connues et prises en considération ». Il ajoute : « À travers le School Development Committee, comprenant des représentants du personnel, de la PTA et des élèves, les membres de la direction sont régulièrement en communication avec chaque collège afin d’étudier les divers problèmes pour y apporter des solutions dans la mesure du possible. »

REDCO concède qu’il y a « encore des améliorations à faire » mais souligne qu’il « y a quand même eu des changements significatifs » ces dernières années. « Il y a des efforts à faire pour aller plus loin dans le dialogue et la communication. Et c’est dans cette ligne qu’un comité avec les différents partenaires (l’Assemblée régionale, REDCO et le syndicat) a été mis en place et compte se réunir pour la première fois le 12 juin afin d’analyser les différents problèmes et trouver des moyens de les résoudre », dit-il.

Et d’ajouter qu’avec l’augmentation du nombre de collèges, REDCO a depuis un certain temps « ressenti le besoin de consolider sa structure administrative pour un meilleur suivi des institutions secondaires » et pour mieux répondre aux besoins des élèves et du personnel. Ce qui, selon lui, sera « chose faite dans un proche avenir ». Benoit Jolicoeur rassure que REDCO, « malgré les difficultés, continuera à déployer tous les efforts nécessaires pour que les élèves et employés puissent évoluer dans les meilleures conditions possibles ».

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