ACCAPAREMENT DES PLAGES PUBLIQUES : L’action citoyenne s’amplifie

Loin de se laisser décourager par la vitesse à laquelle les travaux de construction du restaurant de la famille Sungkur progressent sur la plage de Trou aux Biches, les contestataires intensifient leurs actions. D’où la manifestation organisée ce dimanche sur la plage de Flic en Flac, à partir de 10h. Objectif: sensibiliser la population sur les menaces qui pèsent sur nos plages publiques accaparées par des projets individuels au détriment des pique-niqueurs et de l’environnement.
Après Trou aux Biches le 15 septembre, rendez-vous est pris à Flic en Flac ce matin par la Platform pou Sov Nou la Paz et l’Observatoire de la Démocratie, entre autres mouvements contestataires, pour dénoncer l’accaparement des plages publiques. Flic en Flac, comme Trou aux Biches ou Mon Choisy, est le symbole de l’accaparement des plages publiques, disent les contestataires qui ont choisi cette plage pour leur 2e meeting de dénonciation et de sensibilisation contre l’accaparement des plages publiques.
Fort des propos tenus cette semaine par le ministre des Terres et du Logement, Abu Kasenally, fustigeant la Beach Authority (BA) de favoriser le développement sauvage au détriment des pique-niqueurs, les contestataires en font leur cheval de bataille pour rappeler les autorités à l’ordre.
Jack Bizlall, de l’Observatoire de la Démocratie, qui a écrit en ce sens une lettre ouverte au Premier ministre, cette semaine, fait ressortir que tenant compte des propos d’Abu Kassenally à l’encontre de la BA, les décisions récemment prises par cet organisme devraient être renversées. Décisions qui, rappelons-le – à l’instar de la conversion d’anciennes toilettes en espaces commerciaux, ou encore l’octroi des permis à outrance pour les commerces sur la plage, dont la location de transats –, rétrécissent l’espace des plages publiques aux pique-niqueurs. Ainsi, outre la démission du directeur, Subash Seeruttun, le syndicaliste réclame une enquête sur le management des plages par la BA. Et de souligner que l’Observatoire de la Démocratie est en présence d’allégations de pots-de-vin quant à ce qui s’est passé sur nos plages publiques. D’où la décision prise par l’Observatoire de la Démocratie de porter toute cette affaire en Cour. Pour Jack Bizlall, « M.Seeruttun doit comprendre que l’heure est arrivée pour lui de rendre compte de ses actes. »
À Trou aux Biches, des actions pour contrer l’abattage des arbres
Dans cette optique, les contestataires, face au public qui se déplace à Flic en Flac aujourd’hui, comptent dresser un constat de la situation de nos plages. Ils espèrent alerter l’opinion publique quant au fait que l’accaparement des plages ne concerne pas uniquement la région Nord de l’île, très convoitée, mais l’ensemble du littoral sur lequel les plus belles plages sont allouées à des promoteurs, et les plages de 2e grade proclamées plages publiques pour les pique-niqueurs. Ils comptent également tenir le public au courant des démarches que comptent prendre les habitants de Trou aux Biches pour contrer le projet de restaurant sur la plage.
D’ailleurs, si certaines informations leur sont parvenues à l’effet que plusieurs arbres devraient être abattus sur le terrain loué à bail par la famille Sungkur dans le cadre de leur projet de restauration, les opposants envisagent de manifester leur colère. « Nou pa pou laisse fer », disent-ils, indiquant qu’avec leurs hommes de loi, ils étudient les possibilités légales auxquelles ils auront recours pour empêcher l’accaparement de Trou aux Biches. Par ailleurs, après Flic en Flac, les contestataires poursuivront leur action de sensibilisation et se déplaceront sur une vingtaine de plages à travers l’île, semaine après semaine, pour alerter les Mauriciens des menaces qui pèsent sur leurs droits d’accès à la plage.

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