ACCIDENT FATAL À BRAS-D’EAU : Début d’année triste à Roches-Noires !

Triste événement que celui enregistré sur la route sinueuse de Bras-d’Eau dans le nord-est de l’île dans la soirée de lundi. Une virée entre amis à bord d’un 2×4 à l’occasion de Sakranti (nouvel an selon le calendrier hindou) a finalement tourné au drame avec trois jeunes hommes tués sur le coup (Kumar Hurry, 22 ans,  Nitin Chethak, 32 ans, et Varun Arrah, 19 ans), deux autres blessés toujours hospitalisés, et un troisième qui a été autorisé à regagner son domicile après les premiers soins. Les trois victimes se trouvaient dans le caisson du véhicule qui, après un choc d’une grande violence contre un arbre, a fini sa course dans un ravin. De son côté, le conducteur du véhicule, Anoop Jhoomuck, 27 ans, s’est rendu à la police 48 heures après l’accident accompagné de ses hommes de loi. Il a abandonné ses amis après avoir préalablement alerté la police. Dans sa déposition consignée, mercredi après-midi, aux quartiers générales de l’Eastern Division, à Flacq, il a insisté sur le fait qu’il n’a pas consommé de l’alcool. Après une nuit en cellule policière, il a recouvré la liberté jeudi, contre une caution de Rs 60 000 et une reconnaissance de dettes de Rs 500 000.
C’est sur une note triste que débute 2013 pour les familles Hurry, Chady et Arrah habitant tous le même quartier, soit le New Road à Roche-Noires qui, au lieu de se réjouir pour Sakranti (nouvel an hindou), ont enterré un des leurs, parti de manière inattendue et tragique. Malgré la douleur, des membres de ces familles endeuillées ont néanmoins accepté de confier, jeudi après-midi, leur chagrin à Week-End.
L’accident survenu lundi soir a causé de vifs émoi dans ce village du nord-est. Des rumeurs selon lesquelles des jeunes du quartier New Road étaient impliqués dans un grave accident sur la route sinueuse de Bras-d’Eau a vite fait le tour du village. Instinctivement, des proches soupçonnant un des leurs d’être impliqués dans cet accident ont multiplié des contacts pour en avoir le coeur net. « Quand on a eu la nouvelle, nul ne sachait quoi faire, ni comment réagir », dit Hurry Rishi Kumar, 38 ans. Il est le frère aîné de Tabar Kumar Hurry, 22 ans, peintre de profession mort sur le coup lundi.
Tabar Kumar Hurry était le benjamin d’une fratrie de six enfants. Leur mère, Jaywantee Hurry, 62 ans, est handicapée depuis deux ans — suite à une attaque cérébrale —, et nul ne sait comment s’y prendre pour soulager sa peine. Bien qu’elle ne parle pas d’une voix claire, elle émet des sons aigus pour réclamer son fils disparu. « Elle est la dernière à l’avoir vu ce jour-là. Mon frère l’a salué avant de s’en aller. Elle a aussi tout entendu lorsque nous avions reçu des appels téléphoniques pour confirmer l’accident de Tabar et son décès », relatent péniblement Preetee et Kumari, soeurs de la victime.
Qualifiant Tabar de quelqu’un de relativement réservé et doux, qui devait se marier cette année, Rishi Kumar Hurry laisse entendre que son frère venait de se lier d’amitié avec le groupe impliqué dans l’accident. « Ce matin-là, il était malade et souffrait de vomissements. C’est lorsqu’il s’est rendu à la boutique du coin que ses garçons lui ont demandé de l’accompagner. Il a beaucoup hésité avant de dire oui. Line fer deux lekers avant li dire oui », précise Kumari.
Deuxième perte en trois mois
Varun Arrah, 19 ans, le plus jeune ayant perdu la vie, laisse derrière lui Radha Arrah, 42 ans, une jeune mère inconsolable. C’est une deuxième perte qu’elle subi en trois mois, son époux ayant décédé des suites d’une maladie. Réticente à nous recevoir, c’est une jeune cousine de la victime qui acceptera de se confier. Cette dernière n’est âgée que de 17 ans et est étudiante. Elle se dit très proche de son cousin disparu tragiquement. « Varun était tout pour sa mère. Il était quelqu’un de gentil qui passait son temps à faire des blagues. L’hypocrisie ne figurait pas dans son répertoire », laisse entendre Sapna Angnoo. Le visage marqué par le chagrin, elle lutte désespérément pour rester digne dans la douleur.
Sapna explique que la famille ne savait pas que Varun s’était rendu à la plage ce jour-là. « Lorsque la nouvelle a commencé à se répandre, j’ai été à la rencontre de sa mère pour lui demander si elle était au courant de quoi que ce soit. Depuis, elle est ravagée et est sous le choc. Elle travaillait dur pour son fils. Il était sa raison de vivre… « , poursuit l’adolescente. A l’instar de ses amis eux aussi disparus tragiquement, Varun avait délaissé l’école dès son jeune âge et après des cours en hôtellerie, il exerçait le métier de barman. Depuis un an, cependant, il s’était mis à son propre compte en tant que peintre en bâtiment. Il partageait son quotidien avec sa mère, une boutiquière.
Le pilier de la famille n’est plus
Une rue plus loin, nous rencontrons SriKrishna Chethak, le père de Nitin, 32 ans et maçon de profession et qui se trouvait aussi à bord du 2×4. Agé de 63 ans SriKrishna est retraité et confie avec peine que son fils cadet était le pilier de sa famille. « De par sa profession, il pouvait rentrer du travail à n’importe quel moment de la journée. Dès fois, il déjeunait avant de repartir. Il me manque », confie son père. « Li ti enn zenfan lacaz, li mem ti support so mama ek so papa. Zot retraité ek zot la santé fragile », laisse entendre Vinay Bhoodoo, le beau-frère de Nitin. Accablé tout autant par le chagrin, Vinay tente, en compagnie de son épouse, Preetee, de consoler les parents de la victime. « Ils ont tous deux la santé fragile. Mon père vient d’être hospitalisé pour des problèmes cardiaques et ma mère vient de subir une intervention chirurgicale. Nous nous inquiétons pour eux », confie Preetee, 37 ans.
« Nitin aimait profondément mon fils. Il était aimé du quartier surtout par les enfants. Il revenait toujours avec des gâteaux et avait le coeur sur la main. De nature calme, il était serviable et amical envers tous », rajoute Vinay Bhoodoo. « Il était un bosseur, qui avait soif d’apprendre. Il avait plusieurs cordes à son arc. Il maîtrisait son métier mais se consacrait aussi à faire des clôtures et des mains courantes », renchérit son cousin, Janob Raj.
Deux des autres occupants de la voiture, à savoir Ajay Domah et Sandeep Kistoo sont toujours hospitalisés. Hanish Fokeerah a, quant à lui, regagné son domicile dans la semaine après avoir reçu des soins à l’hôpital de Flacq.

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