La sécurité routière a été abordée à nouveau par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, di- manche après-midi lors de la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance organisé par le Rajput Council à Moka. Selon lui, « il est temps que tout le monde prenne ses responsabilités sur la route ».
« Ena dimoun pa kone ki vitess zot roule. Zot prese pou ale dan lenfer ou dan paradi », a lancé le Pre- mier ministre à l’assistance, composée majoritairement de membres de la communauté rajput, dimanche à Moka. Pravind Jugnauth affirme que les campagnes de sensi- bilisation du gouvernement continueront mais demande dans le même temps à la population de prendre ses responsabilités. « On ne pourra pas avoir de gens qui conti- nuent de consommer de l’alcool et à prendre le volant sans respecter le code de la route », a-t-il fait ressortir. Il est important, selon lui, que « les parents sachent ce que font leurs enfants ».
Pravind Jugnauth, dans la foulée, a évoqué les problèmes de proliféra- tion de la drogue dans les années 1970. « Les autori- tés ne pouvaient rien faire contre les barons de la drogue car ils semaient la terreur », dit-il. Selon lui, l’ancien régime « a toléré » les trafiquants de drogue, qui ont établi leur réseau « car ils disposent de ressources financières importantes ». Il a fait référence au départ subi de Navind Kistnah lors d’une saisie de drogue l’année dernière en Afrique du Sud. « Nous savions où il se ca- chait et nous avons essayé
de l’arrêter. Mais avec la complicité de certains, il est parti au Mozambique. Nous savions où il était au Mozambique mais le président mozambicain n’était pas au courant », a- t-il déclaré. Avec l’aide de ce pays, Navind Kistnah a pu être capturé car « les mafias avaient déjà donné des instructions pour l’éli- miner ». Et d’ajouter qu’il avait « d’autres choses àdiresureux».Les 50 dernières années « ont aussi été ponctuées par des moments difficiles », a-t-il rappelé. Le Premier ministre a lancé ainsi un message aux jeunes pour qu’ils « tirent des leçons du passé » et ne « commet- tent pas les mêmes erreurs ».
Il s’est dit « révolté » que certaines institu- tions, telles la Mauritius Post, la MBC et la SIC, aient des dettes de plu- sieurs millions de rou- pies. Pravind Jugnauth a déploré que l’ancien gou- vernement « accorde tout son soutien » au groupe British American Invest- ment « de par les liens d’amitié entre l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam et le respon- sable » du groupe. « Zot ti pe sifone larzan », a- t-il dit. Et de souligner que son gouvernement a agi car les « choses qui se déroulaient n’étaient pas correctes ». Il s’est par ailleurs réjoui qu’un jugement rendu sur l’af- faire BAI « ait donné raison au gouvernement ».
« Ti pe soutir enn konpani ki nou kone, BAI. Akoz zot pros ek Premie minis, zot kamarad, zot ansam. Ti pe soutire, ti pe kokin lepep. Ti pe sifonn larzan. Seki grav, ena dimounn inn fer sa vinn enn kestion kominal alor ki nou nou finn trouv enn danze. Seki tipeferekkipatikorek, nou’nn azir. Rezilta zordi nou finn gagn enn zis- man. Li bon ki dimounn lir ki’nn mete dan sa zis- man-la. NTan inn fer enn rapor kot mete komie miyar ti pe ale. Alor kou- ma dir nou ti pou atann ! Enn tempo si ou less li lor dife, li sofe, li sifle. Kan li sifle li donn ou avertis- man. Si ou less li lor dife, enn kou li exploze ! Ek kan li exploze, lekonomi ti pou grine net. Eski nou, bann dirizan responsab, nou ti kapav get sa ek less ale ? Dir kan li ava exploze, li exploze ? Zisman inn rande ek gouvernman inn gagn so “case”, »a-t-il dit.
Pravind Jugnauth a également rappelé les mesures que son gou- vernement a prises pour « soulager » la population, tels le salaire minimal et la “negative income tax”. Concernant les jeunes dont les compétences ne correspondent pas à la demande du marché, il a dit « qu’il faudra trou- ver des formations pour qu’ils soient employables », ajoutant que « si le taux de chômage est au plus bas depuis les 16 dernières années, il faut davantage travailler à ce sujet ».
Le Premier ministre est revenu sur la Mille- nium Tower à Wooton avant l’an 2000, rappe- lant que le gouverne- ment « dépense beaucoup d’argent » et « veille à ce que personne ne vole les rochers ». Il a aussi parlé du projet Terre- Rouge/Verdun et de la “Ring Road”, qui ont été endommagés et nécessitent l’argent des contribuables pour leur réparation.
Par ailleurs, le 50e anniversaire de l’indépendance de Maurice a
fait, selon lui, prévaloir l’esprit de patriotisme de tous les Mauriciens. « Nou fier de nou drapo e de se ki nou finn ka- pav akonplir le dernie 50 an ».
De son côté, le vice- Premier ministre et mi- nistre de l’Énergie, Ivan Collendavelloo, a fait part de la présentation prochaine du texte sur le don d’organes par le mi- nistre de la Santé, Anwar Husnoo, à l’Assemblée Nationale. « Nous sa- vons que plusieurs Mau- riciens meurent faute de moyens. Nous espé- rons que les familles de jeunes qui meurent dans les accidents compren- nent que des vies peuvent être sauvées », a-t-il dit. « À travers la mort de 75 personnes sur les routes, 200 autres peuvent vivre », a-t-il ainsi souligné. Il a demandé aux familles de rester « solidaires » avec celles dont les vies peuvent être sauvées à travers le don d’organes.
S’il n’est pas d’ac- cord que les accidents sont « inévitables », il est d’avis « qu’il faudra inculquer une culture s’agissant du comporte- ment sur la route parmi les jeunes ». Selon lui, des jeunes conduisent leur motocyclette comme « dans les films ».
D’autre part, il a sou- ligné que la décolonisation complète de Maurice n’était « pas complète » et a dit espérer que le pays ait « la force morale » de soutenir son cas devant les Nations Unies en septembre. À cette occasion, un magazine a été lancé par le Rajput Council pour les 50 ans de l’indépendance.