Achats de médicaments : la Santé gangrénée par une mauvaise gestion

Amateurisme en termes d’approvisionnement, mauvaise gestion des équipements, gaspillage des fonds, exercices d’évaluations d’offres erronés, surpeuplement d’aiguilles… Les manquements au ministère de la Santé s’accumulent.

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L’Audit met le doigt sur l’achat de consommables médicaux. Une transformation du mode opératoire de la Procurement Unit a engendré des perturbations et des retards dans l’achat de consommables médicaux, entraînant des “higher procurement prices”. Ce qui a notamment été le cas pour les gants jetables, avec des dépenses supplémentaires de Rs 4 millions en raison des prix dus au nouveau système d’approvisionnement. Même scénario pour les plaques servant aux rayons X. Dans un hôpital régional, quelque Rs 700 000 supplémentaires ont ainsi été dépensées pour ces derniers. Idem pour les implants et instruments orthopédiques, où l’Audit note de grandes différences dans les prix payés par les hôpitaux.

Des lacunes criantes sont également notées en termes de gestion des équipements, avec pour résultat que les services hospitaliers sont affectés en raison de retards de réparation ou d’achats d’équipement. L’Audit rapporte que le ministère a pris « trop de temps » pour réparer ou acheter certains équipements. Par exemple, les services de mammographie de l’hôpital Victoria ont été interrompus en raison d’une panne de la machine et du délai nécessaire pour son dépannage. À l’hôpital Jeetoo, des patients ont été envoyés à l’étranger pour un traitement neurologique car la mise à niveau de la machine d’angiographie n’avait pu se concrétiser. Il y avait donc une longue liste d’attente pour les angiographies en raison de pannes régulières et du retard accumulé pour l’acquisition d’une nouvelle machine. L’attribution du contrat pour l’acquisition de “Multispot Laser Photocoagulator Machines” a été faite en février 2018 pour environ Rs 19 millions, mais l’exercice d’évaluation a été « erroneous » car l’équipement reçu n’était pas conforme aux spécifications et l’exercice de mise en service n’est toujours pas complété après plus de 18 mois…

S’agissant des produits de dialyse, la méthode d’approvisionnement utilisée a occasionné des coûts supplémentaires. Le ministère achète des articles de dialyse en kits plutôt qu’individuellement. Le kit comprenait sept articles, importés par le fournisseur séparément de trois différents pays, soit quatre de Thaïlande, un du Japon et deux d’Inde. L’Audit a aussi révélé que l’achat d’articles de dialyse en kits plutôt qu’individuellement s’est révélé plus coûteux pour le ministère.

Par ailleurs, les articles de dialyse ont continué à être utilisés individuellement, provoquant la rupture ou l’excédent de stock de certains articles. L’Audit révèle aussi que le ministère aurait pu économiser quelque Rs 15 millions si l’un des articles de dialyse, à savoir la solution saline normale, avait été utilisé à partir du stock disponible de sachets de 500 ml. L’achat d’articles de dialyse en kits a en outre entraîné un surpeuplement d’aiguilles 16G, représentant 16,7 mois de consommation. De plus, le ministère a payé un fret aérien pour environ Rs 1,2 million en vue d’une commande supplémentaire afin d’éviter la rupture de stock sur deux articles. Et l’Audit enfonce le clou : « Some Rs 16 million were paid as demurrage and storage fees as dialysis items remained in the port for more than three months due to lack of storage space at the Central Store of the Ministry. »

Quant au Brown Sequard Mental Health Care Centre, la mise en place de “mid-way and residential care homes” se fait toujours attendre. Selon les dossiers de ce centre médical, sur 399 patients chroniques, environ 200 étaient complètement remis et ne nécessitaient plus de traitement psychiatrique à temps plein. Ils n’ont pas pu réintégrer la société et étaient toujours dans les “chronic wards” en attendant les “mid-way and residential care homes”. Les patients complètement rétablis se sont de fait retrouvés avec des patients moins stables, et dont la réhabilitation a échoué.

Dans toutes les “chronic wards”, il y avait donc des patients stables et d’autres partiellement stabilisés. Or, les patients de cette dernière catégorie ont un grand risque de rechute et peuvent constituer une menace pour ceux jugés stables. Environ Rs 1,2 milliard avaient été dépensées de juillet 2016 à juin 2019 pour le centre psychiatrique, ce qui implique que la grande proportion des fonds a été dépensée pour les patients « who do not need nursing care ».

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