ACP-UE: Le dossier sucre s’invite à la réunion plénière de Strasbourg

L’inquiétude exprimée par l’Assemblée parlementaire paritaire au sujet de la décision de la Commission européenne d’abolir le quota du sucre européen en 2017 figure parmi les questions qui seront évoquées lors de la réunion plénière de l’instance parlementaire en mars prochain à Strasbourg, en France, a affirmé hier le coprésident de l’Assemblée parlementaire paritaire, Fitz Jackson, lors d’une conférence de presse. L’autre coprésident de l’Assemblée, Patrice Tirolien, est d’avis que les parlementaires européens feront tout ce qui est en leur pouvoir pour amener la commission à revoir sa décision.
Les travaux de l’Assemblée parlementaire paritaire pour la région de l’Afrique de l’Est a pris fin hier après l’adoption d’un communiqué commun. Ce texte relève l’inquiétude exprimée par les pays ACP concernant l’élimination des quotas du sucre européen prévue pour octobre 2017 et « called for additional time to complete their adjustment processes, because the abolition of sugar quotas could lead to loss of competitiveness, revenues and adversely affect living conditions ». Il souligne également l’appel lancé par les pays ACP à l’Union européenne (UE) afin de reconnaître « the special vulnerability of Small Island Developing States and therefore to apply a transitional period for phasing out bilateral development funds under the “differentiation” policy of the EU’s Agenda for Change ».
Le coprésident Fitz Jackson a expliqué que l’Assemblée parlementaire paritaire a été instituée afin de rapprocher les parlementaires de l’UE et ceux des pays ACP. Selon lui, il revient aux parlementaires d’évoquer, dans leur parlement respectif, des décisions prises lors des travaux des assemblées paritaires.
Les travaux de l’Assemblée parlementaire paritaire, comme l’a expliqué Fitz Jackson, ont permis de passer en revue les progrès et les défis de l’intégration régionale dans la région ainsi que les accords de partenariat économique et les financement du Fonds européen de développement (FED). L’importance de l’intégration régionale a été soulignée, d’autant plus qu’elle crée un environnement propice à la croissance économique, à la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. Les parlementaires ont souhaité une harmonisation et une rationalisation du processus d’intégration régionale. Ils estiment que l’appartenance à plusieurs organisations régionales risque de mettre en péril les objectifs de l’intégration. L’importance des accords de partenariat économique dans la promotion du développement de l’intégration régionale a été soulignée.
Les mesures préventives contre des conflits et le terrorisme ont aussi été évoquées. « Members recalled the importance of targeting root causes of conflicts, such as social injustice, growing inequality, unemployment, and lack of public services. Members stressed the need to focus on conflict prevention, strengthening early warning systems and exchange of information. Prevention of conflicts and terrorism requires political will for appropriate responses in a coordinated and timely manner », souligne le communiqué.
Les problèmes de la piraterie dans la région ont également retenu l’attention des parlementaires. Le rôle joué par les différences organisations européennes et américaines a également été souligné. « Members recalled the need to strengthen institutions, especially of the government of Somalia, to combat piracy, enhance judicial cooperation efforts to bring pirates to justice and to trace the ransom money in the international financial system because of the possible links to other criminal activities and networks », dit le communiqué. Les problèmes de l’urbanisation, l’industrie des services et la consolidation des institutions démocratiques ont également été évoqués.
Pour sa part, Patrice Tirolien a expliqué que l’Assemblée paritaire n’a pas de pouvoir décisionnel mais peut amplifier , au niveau européen, les préoccupations manifestées lors des différentes réunions parlementaires. Dans ce contexte, il estime que les inquiétudes exprimées au sujet des effets de l’abolition du quota du sucre européen en 2017 seront évoquées au niveau des institutions européennes et affirme que des pressions seront exercées afin d’amener la Commission européenne à tenir en compte la vulnérabilité des pays ACP et de donner plus de temps à ces derniers de se préparer pour faire face à la situation.
Les conclusions de la réunion de cette semaine seront évoquées à Strasbourg en mars prochain et seront transmises au parlement européen, à la commission européenne, aux organisations économiques régionales de l’Afrique de l’Est et à la Commission de l’Union Africaine ainsi qu’aux États membres de l’Union africaine, aux gouvernements et aux parlementaires des pays de la région.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -