ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE:Les États membres souhaitent intensifier la coopération régionale

Les États membres des pays de la Commission de l’océan Indien (COI) souhaitent intensifier la coopération régionale dans le domaine de l’adaptation au changement climatique. C’est ce qui ressort d’un colloque international organisé vendredi à l’île de la Réunion. À l’issue de deux journées de travail, les représentants des pays membres de la COI ont adopté une résolution, réaffirmant divers engagements et demandant notamment au prochain Conseil des ministres de la COI que la stratégie régionale d’adaptation au changement climatique soit adoptée et mise en oeuvre.
Le colloque international intitulé « L’adaptation au changement climatique dans le Sud-Ouest de l’océan Indien – Bilan et perspectives » a réuni environ 60 participants, des représentants des cinq États membres de la COI, des experts et techniciens des différents ministères et instances, des partenaires de développement et bailleurs de la zone océan Indien, des experts de plusieurs projets de la COI, entre autres.
Cette rencontre était organisée par la Région Réunion et la COI, dans le cadre du projet Acclimate de la COI, qui a démarré en 2008 et qui prend fin ce mois-ci. Pour rappel, c’est le premier projet de coopération régionale dédié au renforcement des capacités dans le domaine de l’adaptation au changement climatique. Acclimate a permis de mieux comprendre l’évolution du climat dans la région, de renforcer les capacités des météorologies nationales, d’analyser les vulnérabilités (par pays et par secteur d’activité) et de définir un cadre de travail pour aider les pays de la région à mieux faire face aux effets du changement climatique.
Au cours de ce colloque, la COI a présenté le bilan des actions qu’elle conduit dans ce domaine, à travers le projet Acclimate, mais aussi dans le cadre d’autres projets qui intègrent la dimension de l’adaptation au changement climatique, en particulier dans les domaines du développement durable, de la gestion des risques naturels et des catastrophes, de l’agriculture, de la météorologie ou encore de la gestion intégrée des zones côtières. Les représentants des pays de la région ont offert un panorama des nombreuses actions mises en oeuvre sur leurs territoires respectifs, ainsi que leur perception des apports du projet Acclimate, à l’échelle nationale et régionale.
À la lumière de ce bilan, les représentants ont formulé des recommandations en vue d’appuyer les efforts engagés en matière de réduction des vulnérabilités au changement climatique, de développer les capacités d’adaptation (nationales et régionales) et de renforcer l’approche régionale initiée sous le projet Acclimate. La stratégie régionale d’adaptation au changement climatique identifie notamment des domaines d’interventions prioritaires à l’échelle régionale, directement menacés par le changement climatique, parmi lesquels figurent la sécurité alimentaire, la gestion de l’eau, la santé publique ou encore l’environnement.
Parmi ces recommandations : le développement des capacités d’observation et d’étude des impacts du changement climatique ; un meilleur accès aux fonds internationaux pour financer des mesures d’adaptation sur le terrain, ainsi que la poursuite du plaidoyer de la COI dans le cadre des instances internationales et des négociations sur le climat en faveur de ses États membres.
Dans le discours du Secrétaire générale de la COI, Jean-Claude de l’Estrac, et lu par Fatoumia Ali-Bazi, chargée de mission à la COI, les pays de la COI, Union des Comores, France/Réunion, Madagascar, Maurice et les Seychelles, appartiennent à la troisième région du monde la plus vulnérable au changement climatique. « S’adapter est une question de survie pour nous. Nous vivons tous sur des îles et notre situation est très préoccupante. Le changement climatique impacte directement des secteurs économiques clefs comme l’agriculture, la pêche, le tourisme. Il menace notre sécurité alimentaire, il aggrave nos vulnérabilités insulaires, déjà très grandes. Il met en péril le patrimoine naturel et culturel unique dont nous sommes les dépositaires », fait ressortir le Secrétaire générale de la COI. Et de conclure en lançant un appel aux partenaires et bailleurs de fonds, pour que l’opérationnalisation des dispositifs et orientations de cette stratégie régionale sur l’adaptation au changement climatique, se fasse dans les meilleurs délais « afin de conserver la dynamique naissante créée par le projet Acclimate ».

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