Admission en 2018 | La PSEA face au casse-tête des enseignants en surnombre

– Les autorités prônent une approche« très flexible » par rapport à l’emploi du temps réglementaire

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– Le temps d’enseignement pour certains enseignants sera inférieur aux 1 190 minutes par semaine recommandées par le PRB

– Syndicats des enseignants : « Même salaires pour ceux qui travailleront moins, une politique de deux poids deux mesures qui va à l’encontre des règlements et qui peut frustrer »

– Plus de 500 employés du secondaire privé redéployés dans des collèges d’Etat et dans certains départements du ministère de l’Education

Le secondaire privé subventionné sera sous le feu des projecteurs à la rentrée scolaire en raison du manque d’élèves dans plusieurs établissements. Une situation qui ne sera pas sans conséquence sur le fonctionnement des écoles concernées et qui agite la Private Secondary Education Authority (PSEA). En effet, cette autorité ne veut pas être confrontée à un éventuel problème de personnel surnuméraire. C’est ainsi qu’elle a informé ses officiers qu’elle comptait être « plus souple et flexible » sur le nombre d’élèves par classe ainsi que sur le nombre de “teaching periods” prescrites par le PRB. « On est content qu’il n’y aura pas de perte d’emploi mais cette décision illustre le manque de planification des autorités pour la mise en œuvre de la réforme au secondaire », réagissent les syndicats de personnels des collèges privés.

Depuis quelques jours, des officiers de la PSEA ont commencé l’exercice appelé « Readiness for resumption of studies », qui consiste à se rendre dans les collèges privés pour vérifier si l’environnement scolaire est prêt pour la rentrée 2018. Dans les milieux de cet organisme, on laisse entendre que la direction est « très préoccupée » par cette question de risque réel de personnel surnuméraire dans plusieurs établissements en raison du manque d’élèves. « Inn dir nou ki fode pa ki ena “redundancy” dan bann lekol an zanvie e ki bizin kapav absorb tou personel », confient quelques officiers de cet organisme. « Lors d’une réunion, la direction nous a demandé d’être plus flexibles sur le nombre d’élèves par classe et au cas par cas sur le “workload” des enseignants », précise un officier. « On constate qu’il y a effectivement un manque d’élèves en Grade 7 dans plusieurs collèges que nous avons déjà visités », raconte un autre officier sur le terrain.

Durant ces 20 dernières années, plusieurs collèges “grand-aided” ont été contraints à la fermeture par les autorités, soit par manque d’élèves soit parce que le fonctionnement de ces écoles « n’était pas conforme aux règlements ». Il est bon de savoir que selon un accord, datant des années 80, entre l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE) et le gouvernement, aucun employé d’un collège privé subventionné « ne perdra son emploi en cas de fermeture ». C’est ainsi que l’État a confié, depuis cette date, à MEDCO la prise en charge des employés touchés par la fermeture des écoles et cet organisme devenant ainsi leur employeur. Mais au fil des années, à cause d’un volume de travail insuffisant, certains de ces employés (enseignants/recteurs/personnel administratif), tout en restant sur la “pay list” de MEDCO, ont été dirigés vers des collèges d’État et d’autres vers des départements du ministère de l’Éducation et affectés à des tâches administratives. Selon la PSEA, à ce jour, plus de 500 employés du secondaire privé sont concernés par cette situation.

« Aujourd’hui, MEDCO ne peut plus absorber les employés des collèges privés. MEDCO est déjà surpeuplé, c’est une bombe à retardement… C’est pour cette raison que la PSEA ne peut se permettre de fermer des écoles. Elle a donc décidé d’être flexible l’année prochaine sur le nombre d’élèves par classe et sur le “workload” des enseignants se trouvant dans des écoles avec peu d’élèves », explique un officier de cet organisme.

Mais l’UPSEE et la Secondary & Preparatory Schools Teachers and other Staff Union (SPSTSU) — les deux principaux syndicats des employés des collèges privés subventionnés — suivent la situation de près. Si les dirigeants de ces deux syndicats disent qu’ils « sont contents qu’aucun de leurs collègues ne perdra leur emploi à cause du manque d’élèves », en revanche, ils sont très critiques envers les autorités de l’Éducation nationale. « Le ministère et la PSEA sont en train de procéder “by trial and error” pour la mise en place de la réforme », constate Suman Jugdambi, le secrétaire de l’UPSEE. « Ce n’est ni plus ni moins que le résultat d’un manque de planification et du manque de discussions avec les partenaires du privé. On est resté dans le flou tout au long de la préparation de la réforme par le ministère. Le gouvernement est resté silencieux sur l’augmentation du nombre d’élèves en Grade 7 dans la majorité de ses collèges d’État, ce qui a provoqué une baisse dans le secteur privé », ajoute Lysie Ribot de la SPSTSU.

Les dirigeants de ces deux syndicats ne trouvent « pas correct qu’il y ait l’année prochaine deux catégories d’enseignants par la faute des autorités ». Ils ajoutent : « Une catégorie travaille le “full time workload” de 1 190 minutes et dans des classes bondées. L’autre catégorie travaille beaucoup moins que le temps réglementaire et avec moins d’élèves en classe. »

« Cela créera une certaine injustice et engendrera des frustrations », craignent Lysie Ribot et Suman Jugdambi. Ces derniers appréhendent « une certaine pagaille en début d’année » dans le privé.

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