Admissions en Grade 7 : La part du lion au secondaire d’État

– Diminution des places dans une vingtaine d’établissements du gouvernement.

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– Privé non-confessionnel : répartition inégale d’admis.

Malgré la diminution d’admis en Grade 7 l’an prochain dans une vingtaine de collèges d’Etat, le secondaire d’Etat demeure le principal fournisseur de places en première année du secondaire. Certes, il y a eu augmentation de places dans certains cas, mais cela ne concernerait qu’un maximum de six collèges. Des 11 965 candidats ayant réussi aux derniers PSAC et qui se sont vu attribuer des places au secondaire  le 14 décembre, 6 372 feront leur classe dans des collèges d’Etat, soit un plus de 50%, et 4 666 dans des établissements du privé non-catholique. La répartition des places dans le secteur privé est inégale en raison d’une baisse des demandes.

L’an dernier, pour la première année des examens du PSAC, le ministère avait augmenté d’une manière conséquente le nombre de places dans un grand nombre de ses établissements. Dans certains cas, cette augmentation d’élèves avait paru déraisonnable et provoqué une colère en raison d’un manque aigu d’espace et de certaines facilités pédagogiques et récréatives. D’où la décision de réduire le nombre d’admis dans environ une vingtaine pour la prochaine rentrée. « Il fallait rééquilibrer le nombre d’admis en Grade 7 dans l’ensemble du secondaire d’Etat », fait-on comprendre à l’Education.

L’augmentation des places concerne environ cinq à six établissements pour garçons. Là où il y a eu un nombre d’élèves supérieur à celui initialement prévu, les recteurs concernés ont été pris de court en ce mois de décembre par cette décision du ministère. Ils font remarquer que davantage d’espace et de personnel sont nécessaires pour assurer ces classes additionnelles. La SSS James Burty David aura l’an prochain cinq classes de Grade 7 au lieu de quatre, et ce sont surtout les détenteurs de « quatre unités » (meilleurs résultats au PSAC) qui y ont été dirigés. Dans un autre établissement pour garçons de la région Ouest, avec moins de 400 élèves et une performance académique plutôt moyenne, la direction de l’école a été priée de faire des arrangements nécessaires pour deux classes additionnelles en Grade 7, l’une pour le “main stream” et l’autre pour “l’extended stream”. « D’habitude, nous avons seulement deux classes de Form I et une classe pour les “low achievers”. Ces nouvelles exigences  ont chamboulé le dispositif qui était déjà prêt pour la rentrée. Nous n’avons pas de problème d’espace dans mon école, mais il y a plusieurs éléments à prendre en considération pour faire fonctionner une classe additionnelle. J’ai dû revoir complètement l’emploi du temps des profs, qui est un des plus gros morceaux dans l’organisation de l’école », explique ce chef d’établissement.

«D’autres collègues aussi ont dû revoir les mesures qu’ils avaient prises pour la rentrée. Nous craignons surtout un manque d’enseignants pour les nouvelles matières», poursuit-il. Et celui-ci de souligner que le ministère a promis le recrutement de “supply teachers” (des temporaires) avant la rentrée 2019 et espère que le personnel additionnel soit présent à l’école dès le premier jour.

Mais au final, le secondaire d’Etat a pris le dessus sur le secondaire privé en ce qu’il s’agit du nombre d’admis en Grade 7 en 2019. « Il y aurait eu une demande accrue pour une place dans le collège d’Etat », dit-on. Cette augmentation d’élèves se reflète dans les chiffres communiqués par la ministre Leela Devi Dookun le 14 décembre, jour de la publication des résultats du PSAC.

« Nous sommes heureux que le gouvernement ouvre davantage ses écoles à un plus grand nombre d’enfants mauriciens. Faut-il encore que les cadres du ministère s’assurent que les conditions soient réunies pour offrir à tout le monde une bonne scolarité jusqu’à la fin de leur parcours secondaire et que les enfants aient envie surtout de venir à l’école tous les jours », disent pour leur part les dirigeants de l’association des recteurs.

Dans le secondaire privé, des managers sont amers devant le nombre d’admis en Grade 7 en 2019 répartis entre leur secteur et celui de l’État. « Le secondaire d’Etat se positionne comme le principal fournisseur de places en Grade 7 et cela nous inquiète. Il s’agit d’une manière subtile et diplomatique du ministère de provoquer la fermeture de nombreux collèges privés, particulièrement ceux qu’on surnomme les “ti lolez” », croit Houmayoun Soobadar, manager du Labourdonnais College (Port-Louis) et président de la Managers Private Secondary School Union (MPSSU). «Serait-ce par là une manière pour le gouvernement de diminuer le budget de l’éducation, qui serait conséquent aux dires de certains consultants en matière d’économie ? » se demande-t-il.

En dehors des collèges catholiques, qui n’ont pas de difficultés à remplir leurs classes de Grade 7, la répartition des élèves à l’intérieur du secondaire privé est inégale en raison du choix des parents.  Le manager du Labourdonnais College considère le nombre d’admis qu’il a reçus « raisonnable » et se dit « très content » devant le choix des parents pour son école. « C’est grâce aux 50% de places libres que je peux gérer par moi-même que j’ai eu un nombre suffisant d’élèves pour l’année prochaine. En incluant le nombre d’élèves envoyés par le MES, nous aurons plus d’une centaine d’élèves en Grade 7 l’an prochain. Certains parents ont boudé une école d’Etat qu’ils ont obtenue à cause d’un manque de discipline et ils pensent trouver dans mon école cette discipline qu’ils recherchent », affirme Houmayoun Soobadar.

Mais dans un autre collège de la capitale, avec 15 admis seulement, la responsable garde espoir de voir arriver d’autres élèves après la publication hier des résultats de l’examen de repêchage. « Nous avons eu deux classes d’admis dans “l’extended stream”, mais au niveau du “main stream”, la situation n’est pas brillante. Nous espérons pouvoir avoir au moins 20 élèves dans le “main stream” en Grade 7 à la rentrée, en janvier », dit la rectrice de cet établissement. D’autres collèges privés ayant obtenu une poignée d’admis en Grade 7 espèrent ardemment eux aussi que les résultats des “resit exams” ramènent un surplus d’élèves dans leurs écoles.

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