AFFAIRE BAI : Adeela Rawat succède à Laina Rawat

L’interrogatoire formel au Central CID de celle qui est présentée comme étant la “Seven-Million Dollar Woman”, Adeela Rawat, est annoncé comme une quasi-certitude avant la fin de la semaine. D’autres sources avancent que la fille préférée du Chairman Emeritus de la BAI Dawood Rawat pourrait monter les marches menant à l’Interrogation Room des Casernes centrales très probablement dès demain matin. Entre-temps, sa soeur, Laina Rawat, épouse de l’ex-Chief Executive Officer d’Iframac Brian Burns, a passé la nuit d’hier à ce matin en cellule policière au Moka Detention Centre. Elle devait comparaître en cours d’après-midi devant le tribunal de Curepipe sous trois chefs d’accusation, dont de “money laundering” avec le transfert à l’étranger d’un montant de plus de Rs 6 milliards et d’entente délictueuse pour maquiller des comptes des compagnies du groupe BAI en vue de « mislead investors and avoid massive impairment of the invesment held by British American Investment Co Mauritius Ltd » dans ces entités. En marge des développements dans la BAI Mega-Fnancial Scam, sir Hamid Moollan, QC, a été forcé de se dévoiler comme étant la Very Very Important Personnality (VVIP) emportée par un litige de nature légale au sujet des investissements de Rs 100 millions avec le groupe BAI, en particulier avec la Bramer Property Fund Ltd. De leur côté, les deux Special Administrators de la BAI Co (Mtius) Ltd et related entities, Mushtaq Oosman et Yogesh Basgeet, ont fixé au 15 juin la date limite pour la soumission des offres financières en vue de la reprise d’Apollo-Bramwell, de Courts et d’Iframac.
Tout au long de son interrogatoire dans la journée d’hier, en présence de son conseil légal, Me Yahia Nazroo, Laina Rawat a clamé son innocence dans les délits de complot de blanchiment et de détournement de fonds pour un montant de plus de Rs 6 milliards et également de complot pour maquiller les livres de comptes des compagnies. Elle a répété l’argument mis en avant dans sa demande devant la Cour suprême pour un dégel de ses avoirs bancaires à l’effet qu’elle n’a rien à voir avec le groupe BAI ou encore la compagnie Iframac.
Celle qui portait la casquette avec l’inscription “Boss” bien en évidence quand elle assumait ses fonctions dans les entités du groupe BAI, comme pour bien démonter qui elle était, a également fait valoir son droit constitutionnel au silence lors de l’exercice d’hier, qui a pris fin vers 17 h avec son renvoi en cellule policière. En début d’après-midi, Laina Rawat devait comparaître devant le tribunal de Curepipe pour ses inculpations provisoires.
Lors de son interrogatoire hier au QG du Central CID, Laina Rawat a été confrontée à 51 questions des hommes de l’ACP Jangi au sujet de la « massive financial scam » de plus de Rs 6 milliards impliquant la BAI Investment and Bramer Banking Corporation Ltd. Les trois charges retenues sont “conspiracy to defraud”, “making fraudulent use of company property” et “money laundering”.
“Nec plus ultra”
Lors de sa comparution devant le tribunal de Curepipe en début d’après-midi, Laina Rawat a obtenu une remise en liberté contre le versement de trois cautions de Rs 125 000 chacune. Elle devra également se présenter au poste de police le plus proche de sa résidence trois fois la semaine, notamment les lundi, mercredi et vendredi. Une Objection to Departure devait également être logée contre la prévenue. Les enquêteurs du Central CID envisageaient la possibilité de mener une perquisition en bonne et due forme au No 26 Domaine de Belle-Vue, Mapou, une des adresses les plus “nec plus ultra” du Nord de l’île. Le mandat de perquisition aurait même été préparé à cet effet. Mais au rythme des événements, tout semble indiquer que cela devra être partie remise cet après-midi si les débats pour la remise en liberté sous caution se déroulent devant la Bail and Remand Court.
Dans n’importe quel cas de figure, la pression est maintenue sur le clan Rawat, car à n’importe quel moment Adeela Rawat devrait se retrouver sous le coup d’un mandat d’arrêt au même titre que son père, Dawood Rawat, qui a trouvé refuge en France pour éviter de répondre à la justice sur les circonstances de l’écroulement de son empire, avec un Ponzi Scheme d’au moins Rs 23 milliards.
En parallèle, une importante personnalité du barreau, le doyen sir Hamid Moollan, QC, a été entraîné dans la spirale BAI. Devant la menace des Special Administrators de la BAI Co (Mtius) Ltd de vendre les avoirs du groupe pour assurer le financement des compensations aux victimes de l’arnaque de Dawood Rawat, il a en effet été forcé à se dévoiler. Il a réclamé une injonction de la Cour suprême interdisant aux Special Administrators de se débarrasser du 11e étage de la Bramer House de même que six appartements à l’Ébène Cyber-Village.
Sir Hamid Moollan, qui a retenu les services de Me Yousouf Aboobaker, Senior Counsel, et de Me Robin Ralburn, affirme avoir payé Rs 100 millions à la Bramer Property Fund Ltd en juin de l’année dernière pour l’acquisition de ce 11e étage de la Bramer House et de ces appartements, comme révélé par Le Mauricien dans son édition du 19 mai dernier. Pour justifier qu’il est bel et bien propriétaire de ces biens immobiliers, il affirme avoir bénéficié de loyers de Rs 1 million par mois des occupants de cet étage, en l’occurrence les services de la Bramer Asset Management Ltd, et ce de juin de l’année dernière au début de cette année.
“Unsecured Creditors”
Le seul hic, c’est que l’acte de vente entre la Bramer et sir Hamid Moollan n’avait pas l’objet d’enregistrement formel auprès du Registrar. La raison formelle est que l’acheteur se trouvait alors à l’étranger. Sans cette demande d’injonction contre la vente de ces propriétés immobilières, qui sera entendue demain en Cour suprême en présence de Mushtaq Oosman et Yogesh Basgeet, les Rs 100 millions de sir Hamid Moollan pourraient être classées dans la catégorie des “Unsecured Creditors” sans aucune garantie de remboursement vu son ranking au terme des dispositions de la loi.
Toujours en ce qui concerne le recouvrement des détournements de fonds, les Special Administrators ont fixé au 15 juin la date butoir pour la soumission des offres formelles en vue de la reprise de la clinique Apollo-Bramwell, de Courts et d’Iframac. Quelque 18 repreneurs potentiels, soit six pour chacune des entités, ont signifié leur intérêt, qui attend confirmation avec des propositions financières. À partir de la mi-juin, le tandem Oosman/Basgeet devra se mettre à la tâche pour adjuger ces compagnies « on the best possible terms », que ce soit pour les employés, sur qui pèse la menace de licenciements, ou encore pour les actionnaires ou clients du groupe BAI.
Dans l’immédiat, les Special Administrators ont pris la décision de procéder à la vente des moules de bateau (“mould of Legends Marine Boat”) appartenant à la GRNW Boat Yard, l’une des premières compagnies du groupe Rawat avec Publico à avoir déposé le bilan le mois dernier. Les offres financières de rachat de ces équipements pour la construction de bateaux de plaisance sont prévues au plus tard le 10 juin avec une visite des lieux pour les éventuels acheteurs vendredi prochain sur demande.

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