AFFAIRE BAI : Le compte est loin d’être fait, selon Paul Bérenger

Paul Bérenger estime que les chiffres avancés, mardi au parlement, par Roshi Bhadain pour justifier le fait que le déficit sera comblé dans le cadre des remboursements autour de l’affaire BAI sont « loin d’être sérieux. » Pour le leader de l’Opposition, le compte est loin d’être fait. Il soutient qu’un « trou » qu’il évalue à « des milliards de roupies » perdurera. Non satisfait des explications du ministre, il réaffirme que ce sont les contribuables qui devront, en fin de compte, passer à la caisse.
Paul Bérenger doute des chiffres avancés par Roshi Bhadain, mardi à l’Assemblée nationale, pour justifier le fait que le remboursement des souscripteurs des produits de la BAI se fera sans problème sur une période s’étalant sur quatre ans. Le leader de l’Opposition rappelle que le ministre des Services financiers a bien dû reconnaître qu’il y a, à ce jour, un déficit de Rs 16,3 milliards à combler.
Il accuse le ministre de reprendre à son compte les chiffres mis en avant par le Special Administrator, Yacoob Ramtoola « dont la prestation ne m’impressionne nullement. » Des chiffres qui, selon Paul Bérenger, sont « loin d’être sérieux. » Et de rappeler que, selon Roshi Bhadain, les actifs de la National Insurance Company (NIC) qui a repris les opérations du pôle assurances du groupe BAI s’évalueront à Rs 9 milliards d’ici à quatre ans.
Paul Bérenger met tout aussi en doute la projection faite par le ministre Bhadain à l’effet que la toute nouvelle Maubank en voie de création – fruit de la fusion projetée de la National Commercial Bank (NCB) qui a repris les affaires de l’ex-Bramer Bank et de la Mauritius Post and Cooperative Bank (MPCB) – vaudra, à terme, Rs 2 milliards. D’où sa conviction que, contrairement à ce qu’avance le ministre des Services financiers, le compte est loin d’être fait pour tous les remboursements qui attendent.
Le chef de l’Opposition évalue le « trou » qui perdurera entre les actifs et les passifs à « des milliards de roupies. » Un déficit qui, selon lui, aura à être comblé à partir des fonds publics; en termes clairs, de l’argent des contribuables. Paul Bérenger trouve, d’autre part, que quand bien même la valeur de la NIC et de la future Maubank augmente de manière appréciable, cela ne pourra être qu’à partir de l’injection de fonds publics dans ces deux institutions ainsi que de la protection de l’État.
Iframac: « Promesse non tenue »
Il rappelle, à ce propos, que l’État a déjà injecté Rs 200 millions dans la NIC et Rs 500 millions dans la MPCB, banque à capitaux d’État appelée à fusionner avec la NCB pour constituer la Maubank. Le chef de l’Opposition ne manque pas, parallèlement, d’évoquer le sort des autres filiales du groupe BAI, à savoir, Iframac, Courts ainsi que l’hôpital Apollo Bramwell.
Dans le cas particulier d’Iframac, il rappelle avoir demandé aux salariés concernés de rester sur leur garde quand il était question d’un projet d’autogestion de cette entreprise. Paul Bérenger ne manque pas, non plus, d’accuser le gouvernement d’avoir manqué à sa promesse faite aux travailleurs de négocier auprès des constructeurs, dont Mercédès, la sauvegarde de la représentation locale des marques de renom.
Revenant, par ailleurs, à Maubank, le leader de l’Opposition rappelle que le discours budgétaire du ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, faisait était d’un projet d’une SME Bank à part entière qui était même supposée mettre à la disposition de petits et moyens entrepreneurs des prêts sans garantie. Il avait de même été question, rappelle-il encore, d’une somme de Rs 10 milliards à être déboursée à cette fin sur cinq ans.
Le chef de l’Opposition fait, par ailleurs, remarquer qu’après avoir, dans un premier temps, annoncé que c’est la Banque de Développement (DBM) qui allait se charger du recouvrement des Rs 1,7 milliard de prêts toxiques accumulés au niveau de la MPCB, le ministre Lutchmeenaraidoo est venu cette fois annoncer, mardi au parlement, que c’est une entité nouvelle qui s’en chargerait, désormais.
Paul Bérenger trouve ainsi que si le précédent gouvernement Ramgoolam a passé son temps à « bangoler » l’argent public, le nouveau gouvernement Lepep se singularise par le non respect de ses engagements pris et la non tenue des promesses faites.
Notons, en conclusion, que c’est à l’auditorium de l’Université de Maurice que se tiendra, le dimanche 27 septembre, le congrès-anniversaire du MMM. Un rassemblement placé sous le thème 46 ans de Combat Militant – Les Mêmes Valeurs, Les Mêmes Principes. Devant se tenir en deux parties, ce congrès célébrant les 46 ans d’existence du MMM démarrera, dans un premier temps, avec des interventions des principaux dirigeants dont un « keynote address » du leader, Paul Bérenger. Plus festive, la deuxième partie sera consacrée à une animation musicale.

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