Affaire Boskalis : la défense remet en question la crédibilité du témoin néerlandais

Le procès intenté à Siddick Chady et Prakash Maunthrooa pour corruption et entente délictueuse respectivement dans l’affaire Boskalis a repris mardi avec le contre-interrogatoire du témoin Jan Cornelius Haak par l’avocat de Siddick Chady, Me Said Toorbuth. Ce dernier devait confronter le témoin néerlandais à sa visite à Maurice pour représenter les compagnies poursuivies en Cour intermédiaire, soutenant qu’il « n’avait à aucun moment été autorisé à plaider coupable au nom des compagnies », lançant « you ran away from mauritian authorities as you were never mandated by the compagnies to plead guilty on their behalf ».

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Le juriste Jan Cornelius Haak, employé de Boskalis International BV depuis octobre 2006, a fait face à une série de questions de la part de Me Said Toorbuth dans le procès intenté à l’ex-Chairman de la Mauritius Ports Authority (MPA), Siddick Chady, et l’ancien directeur général de cette entité, Prakash Maunthrooa. D’emblée, Me Toorbuth a attiré l’attention du témoin Haak sur les documents qu’il avait obtenus des archives de la compagnie et qu’il avait remis à la police mauricienne lors de l’enquête sur ce cas de corruption pour le dragage du port anglais en 2006. Me Toorbuth a fait comprendre au témoin que ces documents, dont l’un de la Royal Bank of Scotland sur des paiements effectués par Boskalis International BV à des tierces, auraient pu être fabriqués car ils n’auraient pas été authentifiés. Le témoin lui a répondu qu’il n’avait pas besoin de les authentifier car Boskalis a des relations de longue date avec cette banque. Me Toorbuth devait aussi lui indiquer qu’il n’a jamais été mentionné que Chady avait demandé d’effectuer des paiements. Jan Cornelius Haak, bien qu’indiquant ne pas connaître l’accusé, a affirmé que c’est lors de son enquête interne au sein de la compagnie qu’il est tombé sur le nom de Chady sur des documents de banque et qu’il avait par la suite dénoncé des transactions illégales.
Immunité

Me Toorbuth s’est par la suite penché sur la présence de Jan Cornelius Haak à Maurice pour représenter les compagnies poursuivies en Cour intermédiaire, à savoir Boskalis International BV et Baggermatschapijj. « Pourquoi avoir demandé l’immunité pour vous et non pour les deux compagnies ? » s’est interrogé Me Toorbuth. Jan Cornelius Haak lui répondra « pour pouvoir me déplacer librement à Maurice ». Le témoin justifie alors le fait d’avoir été remplacé en cour par un autre représentant de la firme en raison de l’incident qui s’est produit alors qu’il prenait l’avion pour retourner aux Pays-Bas. « La police mauricienne m’a retiré de l’avion et m’a forcé à rester à Maurice pendant une semaine, ce qui a porté atteinte à mon droit à la liberté, raison pour laquelle je ne souhaite pas revenir à Maurice pour témoigner », a-t-il dit. Me Toorbuth devait toutefois renchérir, déclarant à Jan Cornlius Haak qu’il « n’avait aucune autorisation de venir plaider coupable au nom des compagnies poursuivies, raison pour laquelle vous avez tenté de fuir la police mauricienne malgré l’immunité ». Le témoin lui répondra, « j’ai été tenu en otage, gardé illégalement à Maurice, c’est pour cela que je ne souhaite plus revenir ».

Tout au long du contre-interrogatoire, le témoin Haak a fait comprendre qu’il « ne savait rien » de ce contrat de dragage du port et ceux impliqués dans les négociations car il ne faisait pas partie du conseil d’administration de la compagnie ni du groupe des directeurs. Me Toorbuth lui a alors indiqué que son client Siddick Chady, comme “non-executive” Chairman de la MPA « n’a à aucun moment participé dans les négociations pour le dragage du canal Anglais ». Me Toorbuth devait de plus soutenir que l’enquête menée par le témoin Haak « was a fake one and all the evidence you have given is hearsay ». Le témoin lui répondra qu’il a fait le travail qu’on lui a demandé de faire et que son enquête est « crédible ».

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