AFFAIRE CHAMBRE 216: Le père de la jeune fille accuse Raffick Goolfee

Cehl Meeah, poursuivi sous l’accusation d’« abducting child », a comparu hier devant la magistrate Véronique Kwok Yin Siong Yen siégeant à la cour intermédiaire. Le père de la victime présumée a déclaré que sa déposition contre le député de la circonscription Port-Louis Maritime / Port-Louis Est est fausse. Il a accusé Raffick Goolfee de l’avoir contraint à faire une déclaration contre le leader du Front solidarité mauricien. La poursuite a demandé un renvoi au 29 mars pour décider de la marche à suivre.
Le leader du Front solidarité mauricien (FSM) et député de la circonscription Port-Louis Maritime / Port-Louis Est répond d’une charge d’abducting child devant la cour intermédiaire sous les articles 13C 1 (a) et 13C (3) de la Child Protection Act.
La première séance du procès de la chambre 216 a été marquée hier après-midi par le témoignage du père de l’adolescente Abdool C. Il a soutenu que Raffick Goolfee l’avait incité à faire une déclaration contre Cehl Meeah, tout en soutenant que tout ce qu’il a dit à la police contre le député n’était que pur mensonge. L’accusé est défendu dans cette affaire par Me Raouf Gulbul assisté par Mes Ally Meeajun et Anissah Subratty.
L’avocat du State Law Office Me Abdool Raheem Tajoodeen a présenté une motion à la magistrate Véronique Kwok Yin Siong Yen (présidente de l’instance criminelle de la cour intermédiaire) pour déclarer le témoin hostile à la poursuite. « In view of the fact that this witness is giving evidence which is not only inconsistant but impeaching the version of the prosecution and is contrary to what he stated to the police, I move that this witness to be treated as hostile », a soutenu le State Counsel.
Le témoin déclaré hostile, Me Tajoodeen l’a interrogé contradictoirement. Le père de l’adolescente allègue que Raffick Goolfee lui aurait mis la pression pour faire une déclaration contre le leader du FSM.
Me Tajoodeen : Raffick Goolfee ti menas ou ?
Abdool C. : Non me manier linn dir mwa sa la… Li dir mwa bizin done pou fer misie la demisione.
Me Tajoodeen : Li ti avek ou dan stasyon ?
Abdool C. : Wi… Raffick Goolfee ti pe dir ek la polis ti pe ekrir… Apre mwa monn signe…
Me Tajoodeen : Ou pe dir la polis pann fer so travay ek inn ekrir seki Goolfee inn dir ?
Abdool C. : Wi
L’avocat du SLO a prévenu le témoin que les allégations qu’il fait en cour sont graves mais Abdool C. maintient ses dires. « Mo ti dir mo pa envi al de lavan ek sa case-la », soutient le père de la jeune fille. Me Tajoodeen lui a alors demandé pourquoi il n’avait pas dit au Central Criminal Investigation Department (CCID), alors qu’il était en présence de son avocat, que Raffick Goolfee lui avait mis la pression pour donner une fausse déclaration. « Ou finn comploter kont Cehl Meeah alor ? » a-t-il demandé. Une question qui restera sans réponse comme beaucoup d’autres…
Pressé de questions, Abdool C. a avancé qu’il avait donné la permission à sa fille de 16 ans d’aller pendant quelques jours dans une chambre de l’hôtel Victoria, vu qu’elle était suicidaire. Le père de l’adolescente a déclaré que sa fille a fait trois tentatives de suicide, notamment en buvant de l’eau de javel en deux occasions. Les parents du petit-ami de sa fille travaillaient à l’hôtel et elle serait partie là-bas pour trouver une solution à ses problèmes de couple.
Me Tajoodeen : Ou ti verifie ek bann bo-paran-la si zot ti laba ?
Abdool C. : Non monn demann mo tifi…
Me Tajoodeen : Ou ti dir zame ou finn zwenn Cehl Meeah. Ou pa ti ena okenn problem less li ale ek inconu ?
Abdool C. : Pa enn inconu, so profeser sa…
Le State Counsel explique que le témoin a eu tout le loisir pour donner un autre statement à la police et déclarer que tout ce qu’il a dit est faux. « Ou less ou tifi ek enn membre du parlement zot reputation terni », a ajouté Me Tajoodeen. L’avocat de la poursuite informe le témoin que faire un faux témoignage à la police est un délit criminel et qu’il peut être passible de poursuite.
Me Raouf Gulbul a ensuite posé quelques questions au témoin. Il lui a demandé s’il savait où habitait Raffick Goolfee. Le père de la victime présumée a alors répondu : « Non mo konn Plaine-Verte selman ».
Me Gulbul : Ou ti trouv Cehl Meeah laba ?
Abdool C. : Raffick dir mwa dir la polis ki li (Cehl Meeah), ti pe galoupe ek so mayo…
Me Gulbul : Ou ti donn permission ou tifi pou res ek Cehl Meeah ou pou al get so ban bo-paran ?
Abdool C. : Pou al get so ban bo-paran.
Le père de la jeune fille a soutenu que Raffick Goolfee lui avait dit qu’il lui fallait un coup de main « pou deboulonn Cehl Meeah ». Et d’ajouter que Goolfee lui aurait dit que « ena minis deryer nou ek ki pouvoir dan nou lame ». Abdool C. a félicité Celh Meeah pour le « bon travay » qu’il a fait avec sa fille. « Sinon zordi mo tifi pa ti pou la. »
La poursuite a demandé un renvoi étant donné les circonstances. Elle fera part de son stand le jeudi 29 mars.

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