AFFAIRE GROS DERECK: Casse-tête pour la saisie immobilière

Dix-sept semaines après la première de la double saisie de 12 kilos d’héroïne d’une valeur marchande de Rs 180 millions, le volet du money trail des recettes du trafic de drogue allégué reste un véritable casse-tête. Les enquêteurs, qu’ils soient de l’Anti-Drug and Smuggling Unit, de la Financial Intelligence Unit, de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) ou de la Mauritius Revenue Authority, arrivent difficilement à établir le montant global des « unexplained wealth » concernées et les placements privilégiés pour faire fructifier ces richesses une fois blanchies. La dernière difficulté majeure à avoir surgi se situe cependant sur le plan légal en vue de procéder à la saisie de la résidence des Jean-Jacques située à Cité-Richelieu.
Entre-temps, la Mauritius Revenue Authority, qui est entrée en action avec un Assessment d’Income Tax de Rs 20 millions servi au nom de Rudolf Dereck Jean-Jacques, alias Gros Dereck, devra revenir à la charge en fin de semaine avec d’autres réclamations plus conséquentes, soit autour de Rs 30 millions, contre l’homme d’affaires de Quatre-Bornes Sujeet Balkissur, “Partner in Crime” présumé de Gros Dereck avec des investissements allégués dans la discothèque The White House à Cascavelle Shopping Village.
Les derniers recoupements d’informations effectués par Le Mauricien indiquent que la Legal Team de l’Assets Forfeiture Office met actuellement les bouchées doubles en vue d’obtenir un ordre de saisie conservatoire d’un juge de la Cour suprême siégeant en référé contre le dénommé Gros Dereck. La principale objection légale rencontrée par l’Assets Forfeiture Office opérant sous l’égide du Director of Public Prosecution’s Office est que la résidence en pierre taillée d’au moins trois étages avec terrasse surélevée à Cité-Richelieu est au nom du père de Gros Dereck et construite sur des terres appartenant à l’État.
Même si l’enquête conjointe de l’ADSU et de l’Assets Forfeiture Office accrédite la thèse que la rénovation, l’extension en hauteur et la transformation de cette maison de cité ouvrière en une résidence de luxe aurait été financée par des recettes provenant du trafic de drogue allégué, la Cour suprême se retrouve en face d’un véritable casse-tête. Comment faire la différence entre la maison initiale construite par Longtill et l’immeuble résidentiel dominant la cité ouvrière de Richelieu ?
Les hommes de loi du DPP’s Office poursuivent leurs consultations au plus haut niveau après un premier refus pour un ordre de saisie immobilière essuyé récemment avec le juge en question faisant état de son Predicament légal dans cette affaire vu que la maison est toujours enregistrée au nom des parents de Rudolf Dereck Jean-Jacques. La demande de saisie de la maison de Dereck Jean-Jacques devait revenir devant le juge siégeant en Chambre une nouvelle fois. Mais à la mi-journée très peu d’indications étaient disponibles quant à l’issue de ces délibérations en Cour.
Inventaire
D’autre part, si le suspect Gros Dereck est déjà en présence dans sa cellule de la Prison Centrale de Beau-Bassin d’une réclamation d’un montant de Rs 20 millions suite à un Assessment établi par la Mauritius Revenue Authority sur des détails de son train de vie, le cas de Sujeet Balkissur s’annonce plus conséquent. Des sources proches de l’enquête sur le démantèlement du réseau de drogue de l’Ouest maintiennent qu’au vu du chiffre d’affaires brassé par ce businessman, des réclamations venant de la MRA de l’ordre de Rs 30 millions ne devraient nullement être une surprise.
Les deux suspects comptent contester ces réclamations devant l’Assessment Review Committee en demandant les détails y relatifs. Entre-temps, les enquêteurs ont déjà complété l’exercice d’inventaire des biens immobiliers et autres placements de fonds réalisés par Sujeet Balkissur au cours de ces dernières années.
L’Assets Forfeiture’s Office du DPP est dans l’attente de l’expiration de l’échéance de 30 jours imposée par la loi aux banques commerciales pour communiquer des détails sur les transactions bancaires des suspects avant d’agir. Dans le cas de Balkissur, les milieux concernés avancent que des informations cruciales sur des facilités de Leasing accordées n’ont pas encore été versées dans le dossier aux termes des Attachment Orders obtenus de la Cour suprême.
D’autres sources avancent que dans certains cas, des dossiers sur des transactions impliquant Balkissur seraient introuvables dans les archives de cette institution bancaire, qui a retenu les services d’une importante agence de communication pour entreprendre une campagne de “com” dans la presse en vue de rétablir son image de marque.

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