AFFAIRE HARTE: Govinden Saminaden donne un alibi à Sandip Moneea

Le procès pour l’assassinat de Michaela Harte devant le juge Prithviraj Fekna aux Assises a pris une nouvelle tournure hier après-midi. Govinden Saminaden a en effet allégué avoir été « bousculé et insulté » par la MCIT. Le valet de chambre a aussi avancé que son superviseur Sandip Moneea était en sa compagnie dans la chambre 1009 entre 14 h 40 et 15 h, soit au moment où l’Irlandaise Michaela Harte aurait été tuée.
Le Principal State Counsel Me Medhi Manrakhan et les State Counsels Mes Nataraj Muneesamy et Chitra Servansing-Bhuruth ont appelé hier Govinden Saminaden dans le box des témoins. Le valet de chambre du Legends a fait deux statements dans le cadre de l’affaire Michaela Harte.
Govinden Saminaden a donné, lors de son interrogatoire par Me Medhi Manrakhan, des détails sur ce qu’il avait fait le 10 janvier 2011 après son petit-déjeuner à la cantine de l’établissement hôtelier et le briefing avec le Manager du housekeeper. Selon le témoin, Sandip Moneea (accusé N° 2) serait venu le voir pour le nettoyage mal fait dans la chambre 1008.
Me Manrakhan : Ki ler ou finn re al laba ?
Govinden Saminaden : Ape pre 14 h 30.
Me Manrakhan : Komie letan ou finn pran dan 1008 pou fer sa travay la ?
Govinden Saminaden : 5 a 10 minit.
Le Principal State Counsel de la poursuite a ensuite demandé à son témoin où se trouvait Sandip Moneea à ce moment précis. Govinden Saminaden a déclaré que son superviseur lui avait montré certains aspects négligés de la chambre avant de se rendre dans la 1009.
Me Manrakhan : Komie letan ou finn pase ek li laba ? Lontan ?
Govinden Saminaden : Wi parski ti bizin lav so floor… Kapav 15 minit ou plis.
L’avocat de la poursuite a confronté le témoin avec l’une de ses dépositions en soutenant que cette inspection n’avait pris que deux à trois minutes. Le valet de chambre a alors répondu ne pas s’en souvenir.   
Me Manrakhan : Ou pe per ?
Govinden Saminaden : Non.
Me Manrakhan : Kifer ou pe esite pou reponn.
Govinden Saminaden : Mo pa pe esite mwa.
Le témoin a soutenu avoir rempli son chariot de serviettes propres dans le pantry par la suite, ce qui lui aurait pris environ cinq minutes. Il serait passé devant les chambres 1008 et 1009 après 15 heures lorsqu’il aurait vu courir le directeur du Legends Brice Lunot.
À un certain moment du procès, le juge Prithviraj Fekna – visiblement agacé par les interférences causées par les téléphones portables – a ordonné à la police et aux Court Ushers de fouiller ceux présents. Un individu est alors sorti précipitamment de la salle d’audience. « Bring me that man… I will deal with him personally for contempt of Court », a alors dit le juge. L’homme n’a pu cependant être identifié…
Le bref contre-interrogatoire du témoin par Me Sanjeev Teeluckdharry a été suivi par celui de Me Rama Valayden. À une question de l’homme de loi de Sandip Moneea, Govinden Saminaden a indiqué avoir vu en premier une valise noire devant l’entrée lorsqu’il est entré dans la chambre 1009. Valise qui aurait ensuite été posée près du mur.
Me Valayden lui a alors montré la photo d’une valise prise par la police, mais le témoin à charge devait affirmer que ce n’était pas celle qu’il avait vu. Sandip Moneea aurait par ailleurs téléphoné au Housekeeping Manager après son arrivée dans la chambre 1025. Govinden Saminaden a précisé qu’il s’était ensuite rendu avec Avinash Treebhoowoon (accusé no 1) et Raj Theekoy (témoin) à la cantine pour prendre le thé.
Me Valayden : Zot tou ti bwar dite ?
Govinden Saminaden : Wi.
À une question sur la chambre 1009, Govinden Saminaden a dit qu’elle devait être allouée à des very important persons. Selon lui, l’accusé N° 2 avait commencé à brosser cette pièce.  
Me Valayden : Se ou travay sa ? Me  Sandip inn mett lame a lapat ek inn koumans bros lasam la.
Govinden Saminaden : Wi
Concernant la deuxième déposition du témoin, la Major Crimes Investigation Team (MCIT) serait venu le chercher à son travail à 13 h 40. Govinden Saminaden a affirmé que des enquêteurs ne l’ont pas ramené chez lui à la fin de cet exercice vers 19 h 10. Le témoin a ajouté qu’ils l’ont bousculé et fait peur. Il devait alors fondre en larmes, soutenant que la police lui avait mis la pression et qu’il a dû se résigner, étant orphelin et n’ayant pas les moyens de se payer les services d’un avocat.
Le valet de chambre aurait aussi été insulté par les enquêteurs. « Sak fwa ki mo koz laverite zot bouskil mwa, zot dir mwa sign isi sign laba… Zot amenn mwa dan lot lasam ek dir mwa zot pou ferm mwa… Ler mo dir zot zot pe fer erer zot pa le aksepte… Telma monn boulverse mo pa kone ki ti pe ariv mwa », a-t-il soutenu.
Me Valayden : Entre 14 h 40 ek 15 h eski Sandip Moneea ti avek ou ?
M. Saminaden : Wi li ti avek mwa !
Me Medhi Manrakhan a interrogé le témoin de nouveau en lui demandant comment l’accusé N° 2 aurait pu être en sa compagnie s’il ouvrait la chambre 1020 à 14 h 28. Le témoin a déclaré ne pas savoir.
Me Manrakhan : Sink an zot travay ansam. Zot badine ansam ?
Govinden Saminaden : Non. Li enn supervisor. Nou pa badine…
Michaela Harte, enseignante de profession, a été tuée le 10 janvier 2011 à l’hôtel Legends. Ses deux présumés meurtriers, Avinash Treebhoowoon et Sandip Mooneea, sont des membres du personnel de l’hôtel. Sandip Moneea est aussi défendu par Mes Rouben Mooroongapillay, Siven Tirvassen, Neelkanth Dulloo et Arassen Kallee.

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