AFFAIRE JOHANA ZAFERA—ME BHOYROO: « La valeur et la quantité de drogue saisie prouvent l’élément de trafic »

Les plaidoiries dans le cadre du procès de la Malgache Nomenjanahary Johanah Zafera, sur laquelle avaient été saisis 1,162 g d’héroïne à l’aéroport le 20 juillet 2011, ont pris fin hier après-midi. Le juge Benjamin Marie Joseph a réservé son jugement. La jeune femme avait plaidé non-coupable de la charge d’importation de drogue portée contre elle.
La malgache Nomenjanahary Johanah Zafera, qui est poursuivie sous la charge de « wilfully, knowingly and unlawfully import in Mauritius 1,162 g of heroin », est représentée par Me Siven Tirvassen. La poursuite est représentée par Me Shakeel Bhoyroo. Lors de la séance d’hier, l’avocat de la poursuite a déclaré que tous les éléments jouaient en la défaveur de l’accusée et confirment la thèse de trafic de drogue. Se basant sur des cas similaires, il devait soutenir que même si elle a agi comme simple passeuse, elle est considérée comme un trafiquant de drogue. Il a soutenu que la manière dont la drogue était dissimulée et le fait qu’elle semblait « suspecte » une fois arrivée à l’aéroport de Maurice, démontrent qu’elle savait qu’elle transportait de la drogue dans ses bagages. Me Bhoyroo est revenu sur les dépositions des officiers de police et du douanier qui ont intercepté la ressortissante malgache ce jour-là et a indiqué que les deux ont confirmé qu’elle était tendue lorsqu’elle avait été interrogée sur le contenu de ses bagages. De plus, l’accusée avait deux valises alors qu’elle avait apporté peu de vêtements, et qu’une seule valise aurait été amplement suffisante pour son voyage. Concernant le point soulevé par la défense sur le fait que l’accusée ne comprenait pas le français, Me Bhoyroo a intimé que la jeune femme comprenait bien cette langue et que par ailleurs elle ne s’était jamais plainte de ne pas comprendre la langue qu’utilisaient les officiers lorsqu’ils l’interrogeaient. La poursuite a maintenu qu’elle savait qu’elle transportait de la drogue car elle s’était tue et transpirait abondement lorsqu’elle était interrogée sur le contenu de ses valises. Autre point, le fait que l’accusée aurait constamment reçu des instructions de la part de deux contacts locaux, notamment de s’acheter une carte sim pour pouvoir répondre à leurs appels. La défense s’est quant à elle attardée sur le fait que l’accusée ne maîtrisait pas le français. Me Tirvassen a ajouté qu’il y a eu violation des droits constitutionnels de sa cliente car il n’y avait eu à aucun moment un interprète à ses côtés pendant l’enquête préliminaire. Selon lui, le fait que sa cliente s’était tue lors de son interrogatoire était parce qu’elle ne maîtrisait pas la langue utilisée par les officiers de police. Il devait aussi déplorer certaines contradictions de la part des témoins de la poursuite venus déposer en cour.
Pour rappel, Johanah Zafera, 31 ans, avait soutenu dans ses dépositions à la police avoir été « piégée » par des Malgaches qui lui avaient demandé de remettre deux valises à des contacts mauriciens. En prenant possession des deux valises à Madagascar, la jeune femme avait pris la précaution de les fouiller, mais n’y avait rien trouvé de suspect. Ce qu’elle ignorait, soutient-elle, c’est que les trafiquants avaient démonté les poignées des valises pour y placer les boulettes d’héroïne. Ce sont les officiels de la douane ainsi que de l’ADSU qui ont entrepris de les démonter, avec pour résultat d’y découvrir de la drogue, soigneusement dissimulée.

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