AFFAIRE KURSLEY ARMOOGUM : La poursuite, « Il faut envoyer un signal fort dans les cas de crimes passionnels »

Le procès intenté à Kursley Armoogum aux Assises pour le meurtre de Christopher Boodhoo, survenu le 11 décembre 2011 après une dispute, a pris fin hier. La poursuite et la défense ont ainsi présenté leur plaidoirie dans laquelle Me Roshan Santokee, Principal State Counsel, a demandé à la Cour « d’envoyer un signal fort » dans les cas de crimes passionnels en imposant une sentence maximum à l’accusé. Revenant sur les circonstances du drame, Me Rama Valayden, l’avocat de l’accusé, a plaidé pour que la Cour prenne en considération le fait que le jeune homme avait, ce jour-là, été victime de son amour, au point « d’aimer à en perdre la raison », rappelant que, le même jour, l’accusé a dit regretter ses actes avant de coopérer pleinement avec la police. Le juge Benjamin Marie Joseph a réservé son jugement.
Après l’audience des témoins de la poursuite jeudi, le procès de Kursley Armoogum a pris fin hier. Lors de sa plaidoirie, Me Roshan Santokee est revenu sur la déposition de l’ex-fiancée de Kursley Armoogum en cour jeudi, soulignant le fait que la jeune femme n’avait pas cherché à cacher à la Cour qu’elle revenait, le jour des faits, d’une soirée bien arrosée, admettant même qu’elle était ivre et ne se souvenait pas de tous les détails. « Miss Chinan is a witness of truth and she was straightforward. At no time she made any attempt to conceal certains facts and she maintained her version », a déclaré la poursuite. Me Santokee est aussi revenu sur les circonstances ayant causé la mort de Christopher Boodhoo, indiquant que l’accusé avait continué à le frapper en dépit des supplications de Caminee Chinan pour qu’il s’arrête. « As per the medical report of the victime which is no less than 6 pages, it can be said that he sustained ruthless and endless kicks that caused his death », a affirmé le Principal State Counsel. Me Roshan Santokee a demandé que la Cour ne néglige pas le fait que, bien qu’il y avait dans ce cas des facteurs atténuants, « une personne avait tout de même perdu la vie ». Compte tenu que les crimes passionnels sont devenus « daily occurences », la poursuite a donc demandé à la Cour d’envoyer un « signal fort » en infligeant à l’accusé une sentence de 10 à 15 ans.
Me Rama Valayden a, pour sa part, soutenu que la Cour ne pouvait comparer ce cas à d’autres car les faits étaient différents. L’homme de loi, en brossant le portrait de l’accusé, a indiqué que l’accusé était « un homme qui aimait sa fiancée » et qui avait des projets de mariage. « From my experience, there is not a single case where a person in love has been out in the ordeal in which he went through », a souligné l’avocat de la défense. Il a par ailleurs attiré l’attention de la Cour sur le fait que le témoignage de l’ex-fiancée de Kursley Armoogum ne pouvait être pris en considération car, de son propre aveux, elle était ivre le jour du drame et ne comprenait pas ce qui se passait dans l’état d’esprit dans lequel elle se trouvait. « The court cannot rely on a person who was between two states of mind and forgot to call her parents when she was right in front of her house », a déclaré Me Valayden. Revenant sur les circonstances du drame, l’avocat de la défense a soutenu que Kursley Argoomum a été, ce jour-là, « victime des circonstances » et que sa vie « tournait autour de sa fiancée », laquelle a avoué en Cour qu’elle entretenait aussi une relation amoureuse avec la victime. Me Valayden a ainsi demandé à la Cour de prendre en considération tous ces facteurs et le fait que l’accusé éprouve des remords depuis le premier jour, sans compter qu’il a pleinement coopéré avec la police et a plaidé coupable. « It is a conflicting message that will be sent to the public that even if you plead guilty and cooperate with the police, you will be doomed by the DPP’s office and get maximum sentence », a-t-il soutenu. L’avocat de la défense a également tenu à préciser que ce soir-là, Kursley Armoogum s’était rendu chez sa fiancée selon ses habitudes et que ce n’était pas la première fois. « It was a problem between the accused and his “fiancée”, it was when Christopher Boodhoo stepped in that it took another proportion », a affirmé Me Valayden. Faisant ainsi référence à d’autres procès où les accusés avaient plaidé non coupable – et où les circonstances entourant la mort des victimes étaient différentes –, alors que la Cour avait imposé des sentences minimes, Me Valayden a plaidé pour qu’une sentence de moins de six ans soit infligée à Kursley Armoogum. « Il a aimé à en perdre la raison pendant cinq minutes », devait-il conclure.

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