AFFAIRE LAM PO TANG: Ah Kim Chue Kee Chung à la barre des témoins demain

Les travaux de l’enquête préliminaire relative à l’assassinat de Hélène Lam Po Tang en octobre 2010 se poursuivent demain en Cour de Pamplemousses. Ah Kim Chue Kee Chung, ami de Gary Lam Po Tang et un des suspects arrêtés en marge de cette affaire, sera appelé à la barre des témoins par la poursuite. Selon nos renseignements, il serait le dernier témoin de la poursuite à être entendu. Ah Kim Chue Kee Chung, plus connu sous le sobriquet de « Ah Kim », avait été arrêté en marge de l’enquête policière menée par les limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT) des suites des « aveux » de l’accusé Sanjeev Nunkoo. Ce dernier, qui était alors un employé de Gary Lam Po Tang, est par la suite revenu sur la teneur de ses aveux.
Ah Kim Chue Kee Chung avait été libéré le vendredi 3 décembre 2010 après avoir fourni une caution de Rs 100 000 et une reconnaissance de dettes de Rs 1 million. Il a pour homme de loi Me Raouf Gulbul. Considéré comme étant un témoin clé pour les deux parties en présence, Ah Kim Chue Kee Chung, qui avait été arrêté le 1er novembre 2010, attend toujours d’être fixé sur l’accusation provisoire de complicité qui pèse sur lui.
Une autre séance de l’enquête préliminaire a aussi été prévue pour la fin de cette semaine. Pour celle-ci, des témoins assignés par la défense, notamment un médecin et des policiers, ont été convoqués. Cependant, leur dépositions respectives en cour dépendra de la durée de l’audience consacrée à Ah Kim Chue Kee Chung.
Ces audiences devraient vraisemblablement constituer la dernière ligne droite des travaux de l’enquête préliminaire, présidés par la magistrate Maryse Panglose-Cala. Mes Rama Valayden et Rouben Mooroongapillay, qui assurent la défense de Sanjeev Nunkoo, avaient, dès le début des travaux de l’enquête préliminaire, insisté que leur client n’a pu commettre le crime. Evoquant le « physical impossibility » comme principal stratégie de défense, Me Valayden s’était appuyé sur le fait que l’acte officiel du décès certifie que Hélène Lam Po Tang est décédée le mercredi 13 octobre 2010 à 23h.
La poursuite, représentée par Me Nataraj Mooneesamy avait, lors des deux dernières séances de l’enquête préliminaire, convoqué le Dr Sudesh Kumar Gungadin, Chief Police Medical Officer (CPMO) — qui avait autopsié la défunte — pour éclaircir le mystère autour de l’heure du décès. Le Dr Gungadin avait insisté sur le fait que d’établir l’heure et la date du décès n’était pas une science exacte et que Maurice ne dispose pas de recherches précises à cet effet.
Me Valayden avait aussi, pour sa part, évoqué en cour la possibilité de convoquer un ancien médecin-légiste, le Dr Amah Charyya Gujjalu comme témoin de la défense. Il faudra attendre les prochaines séances à venir pour savoir si la défense compte aller de l’avant avec cette possibilité.
L’enquête préliminaire, qui a démarré depuis le 10 octobre dernier, aura vu les dépositions de plusieurs témoins cruciaux, dont le chef-inspecteur Luciano Gérard et le constable Indradassen Mariemoutou de la MCIT, les experts du FSL Akiza Mooradun et Nundun Bhagowantin, de même que le Dr Gungadin lui-même.
Durant les audiences de ces témoins, qui se sont déroulées durant ces trois derniers mois, ceux-ci ont expliqué, entre autres, que l’accusé Sanjeev Nunkoo était passé aux aveux, en disant qu’il était celui qui avait tué Hélène Lam Po Tang, pour ensuite se rétracter. Il a alors dit qu’une somme de Rs 500 000 lui avait été proposé par Gary Lam Po Tang afin de se débarasser du corps de sa femme. Sanjiv Nunkoo a acheté un couteau écailleur au Jumbo de Riche-Terre le 14 octobre 2010, qu’il a ensuite balancé par-dessus le pont Colville Deverell. Du sang de la victime a été retrouvé dans le manche du couteau, qui a été récupéré par la police lors d’une opération à la fin du mois d’octobre 2010. L’ADN de l’accusé a été identifié sur des clés qui se trouvaient dans un cendrier, posé sur une table du salon de la maison de la victime.
A l’issue des audiences des témoins et après les plaidoiries des deux parties, il s’agira à la magistrate Maryse Panglose-Cala de déterminer s’il existe un Prima Facie Case contre l’accusé ou non et s’il devra répondre de l’accusation de « Murder » qui pèse contre lui en cour d’Assises ou pas.

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