AFFAIRE MALHOTRA : Abus de procédures, La motion de la défense rejetée

Les magistrats Renuka Dabee et Vijay Appadoo siégeant en Cour intermédiaire ont rejeté hier la motion présentée par la défense plaidant un abus de procédures dans le cadre du procès pour l’agression à l’acide du Dr Krishan Malhotra, l’ancien directeur de la clinique MedPoint. L’avocat de la défense, Me Nuvin Proag, avait demandé à ce que le portrait-robot de Neerunjun Ramdin, le principal suspect, lui soit communiqué.
Le présent procès dans l’affaire Malhotra dure depuis plusieurs mois. Après la déposition de la victime, qui était venue d’Angleterre pour déposer en Cour, les magistrats Renuka Dabee et Vijay Appadoo ont entendu plusieurs témoins. À un moment, Me Nuvin Proag avait demandé à ce que la poursuite lui communique le portrait-robot du principal suspect, Neerunjun Ramdin. Mais le Parquet avait fait comprendre à la Cour qu’il n’était pas en mesure de satisfaire cette requête car le portrait-robot avait disparu. La défense avait alors logé une motion d’abus de procédures que la Cour a rejetée hier. Le procès sera de nouveau appelé devant les magistrats mercredi prochain.
Les faits remontent à mars 1998. Le Dr Krishan Kumar Malhotra, alors directeur de la clinique MedPoint et gendre de sir Anerood Jugnauth, est abordé par un homme accompagné qui avait un colis en main. Ils sont entrés dans le bureau du médecin pour discuter. Peu après, le visiteur quitte l’enceinte de la clinique précipitamment. Les employés de l’établissement privé sont ensuite alertés par les cris de leur directeur. Le Dr Malhotra avait reçu un jet d’acide sulfurique concentré au visage, créant la panique chez les employés. Interrogé par la police, Neerunjun Ramdin n’a pas nié qu’il se trouvait à la clinique le jour de l’agression à l’acide mais a insisté que sa présence sur les lieux n’était que pure coïncidence. Il clame toujours son innocence et nie toute implication dans cette agression. Quant aux brûlures à son bras, il a affirmé s’être brûlé alors qu’il faisait frire du poisson chez Kissunkumar Hazareesing. Le Dr Satish Boolell, ancien chef du département médico-légal, avait expliqué lors du premier procès que la brûlure avait été causée par une substance corrosive et non pas par de l’huile chaude.
Dix ans après les faits, soit le 21 août 2008, le magistrat Pritviraj Fekna (NdlR : maintenant juge) de la cour intermédiaire a condamné Neerunjun Ramdin et Kissunkumar Hazareesing à six ans de prison chacun. Le 10 décembre 2010, les accusés ont fait appel du jugement devant la Cour suprême. Ramdin et Hazareesing avaient donné 21 voies de recours pour contester le jugement de la cour intermédiaire. Ils ont notamment affirmé ne pas avoir eu un fair trial. Les juges Asraf Caunhye et Nirmala Devat ont statué qu’il y avait des irrégularités dans le procès en nommant les articles 10 (1), 10 (2), 10 (3), 10 (9) et 82 de la Constitution. La sentence de six ans de prison a été annulée par la Cour suprême qui a ordonné « a fresh hearing of the charges by a differently constituted bench of the Intermediate Court ».

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